Notre review sur Sea Of Solitude, le dernier EA Original sorti


Après les bons Unravel, Fê ou encore A Way Out, EA a dévoilé lors de l’E3 leur titre nouveau EA Originals nommé Sea Of Solitude (S.O.S). Développé par le studio berlinois Jo-Mei Games et inspirée de l’expérience de sa créatrice Cornelia Geppert, le titre nous fera incarné Kay dans un monde parfois lumineux par fois obscur dans une épopée narrative cherchant l’émotion du joueur, en utilisant comme base les notions d’abandon et solitude.

Dispo depuis quelques jours en téléchargement uniquement, il est l’heure de dresser le bilan. A voir si manette en main le titre propose une expérience intéressante ou si à l’inverse, ce ne serait pas le titre de trop dans ce genre ?

J’ai été assez intrigué lors de sa présentation au salon californien, c’est donc avec une grande curiosité que je me suis lancé dans cette courte aventure. Le titre prend place dans une version absente de toute vie de la ville allemande submergée par les flots que nous parcourrons à bateau et à pied, traversant les avenues, escaladant les immeubles parfois dans des milieux ensablés ou enneigés. Une chose de sûr, la direction artistique particulière est plutôt propre et assez atypique, parfois sombre, obscur et limitant déprimant ou à l’inverse dans des phases lumineuses, ensoleillées et paisibles. On aime ou on aime pas, c’est un autre point, mais le rendu est sympathique à l’œil.

Prenant place dans un monde alternatif, la thématique et l’histoire du jeu touche tout ce qui attrait à la solitude et l’abandon. Tout au long de l’aventure, Kay devra faire face à plusieurs monstres clairement pas tendre avec notre héroïne, et dont le joueur découvrira rapidement la signification et ce qu’ils représentent. Frustration, remord, tristesse, tant d’émotion que Kay ressentira que le jeu voudra faire sentir au joueur. Ses monstres, aux premiers abords terrifiants, se montreront au final souvent rempli de tristesse avant tout.

La narration en elle-même avancera principalement à court de voix off, dialogues et autres Cut scènes qui auront la tendance à casser le rythme d’un jeu déjà assez soft de ce côté-là. Le joueur alternera entre phase d’exploration à bateau, à pied, le tout entre coupé de quelques énigmes sans réelles difficultés.  L’avancée suivra un cycle assez répétitif reprenant un schéma récurrent, mais la redondance ne se fera pas trop ressentir au vue de la courte durée de vie du jeu. Il faudra grosso modo 4 heures pour en voir le bout en ligne droite, un peu plus si nous explorons à la recherche des différents collectibles disponibles qui apportent une légère touche à l’histoire et l’univers de S.O.S. Concrètement, hormis la dernière partie, on voit arriver la plupart des points que le jeu nous dévoilera, et celui-ci ne nous réserve que très peu de surprise. Si tout le jeu avait pu profiter de la « qualité » de la fin de la narration, quitte à le raccourcir encore un peu, cela aurait été clairement profitable au titre.

Niveau gameplay, le jeu se contente du minimum vital, avec un saut et notre luciole qui peut être lancé et basta. Son cœur n’est clairement pas là pour révolutionner le genre, le but du titre étant de faire vivre une expérience différente au joueur. Manque de pot, cette jouabilité se trouve tout de même entaché de quelques loupés notamment au niveau des collisions assez fréquentes, et de quelques approximations pour les sauts par exemple qui seront rapidement synonyme de mort !

Car oui, la mort existe bel et bien dans S.O.S, non pas pour sa difficulté mais par des mauvaises actions du joueur. Lorsque nous sommes dans l’obscurité, nous aurons souvent un monstre rodant dans l’eau qui n’attendra qu’une chose : nous croquer ! A l’inverse, dans les zones ensoleillées, Kay est à l’abri de tout danger.

Au niveau du doublage et des langues dispos, seules les textes seront dispos en FR, les voix étant intégralement dans la langue de Shakespeare. Pour la technique, comme noté, la DA est plutôt jolie et simples, le jeu se montre donc stable sur One X. Mais nous avons été étonné dans les options sur One X de voir un mode « standard » ou « performance », au vue du rendu global et de la puissance de la console, nous aurions pensé que le jeu la jouerait en mode full qualité ET performance à la fois.

Pour finir, nous allons évoquer la bande son, qui sait être discrète quand il le faut et s’accommode toujours à la perfection à l’ambiance et aux sentiments que le jeu veut nous transcrire.

MON AVIS : je ressors de cette expérience ludique de quelques heures avec un avis plus mitigé qu’autre chose. D’un point de vue gameplay pure, nous sommes sur du plus que basique, sans difficulté, et qui pourrait devenir redondante. L’expérience proposée est des plus courtes sans rejouabilité aucune.

A l’opposé, le jeu essaie de nous faire vivre une aventure marquante, via des sentiments des plus humains, au travers de Kay pour qui les joueurs ressentiront surement compassion ou mélancolie. C’est assez dommage que le joueur devine bien trop facilement ce qui va arriver à son héroïne. Comme évoqué plus haut, la fin de l’aventure bénéficie d’un meilleur traitement, et c’est bien dommage.

Pour le coup, joueur préférant l’action où les jeux où il se passe quelque chose, passez clairement votre retour.  A l’inverse, vous n’êtes pas fermé à voir quelque chose d’autre, pourquoi ne pas lui laissez sa chance.