Test Nier Replicant Ver.1.22 : un remaster efficace

Beaucoup de joueurs ont découvert la licence de Nier avec Automata en 2017/2018.
Mais le spinoff de Drakengard a vu son prequel arrivé en 2010 sur PlayStation 3 et Xbox 360.
Fort d’un univers puissant et d’une narration solide, Nier est passé sous les radars la faute à une technique ne faisant pas honneur aux machines de l’époque notamment.
Toylogic nous propose aujourd’hui la réédition de Nier Replicant.
Le développeur promet de remettre au goût du jour ce qui est considéré comme un chef d’œuvre boudé.

Les séries Drakengard/Nier sont intimement liées. L’histoire que nous partage cette double licence est intense et complexe. L’humanité a traversé des heures sombres la menant au bord de l’extinction. Une maladie obscure, la nécrose runique, et des ombres vindicatives gangrènent le peu de vie restante. Nous incarnons un jeune garçon vivant seul avec sa petite sœur, Yonah, gravement atteinte par cette maladie mystérieuse. Nous n’avons qu’un but : trouver un remède à son mal et lui sauver la vie.

Le périple de notre héros l’amènera à traverser ce monde où la mort est omniprésente. Nous ferons des rencontres fortuites et trouverons des compagnons de route. Devola et Popola, tout comme Grimoire Weiss, Kainé et Émile, apportent chacun à leur façon un petit brin de fraîcheur à notre voyage. Durant les quelques dizaines d’heures que nous avons passées en jeu, nous avons connu tout un tas d’émotion. Grâce à une narration qualitative, une atmosphère et une DA de la mort, qui est au centre du contenu principal, mais aussi annexe. Bien sûr, le joueur débarquant dans l’univers risque d’être perdu au début. surtout avec ce saut dans le temps de plus de 1000 ans après 5 min de jeu. Mais Nier Replicant vaut clairement que le joueur s’accroche pour découvrir cette pépite de Lore ! Nous n’en dirons pas plus que la partie histoire, pour ne rien spoiler.

Un monde attirant où la mort règne.

Nous adorons Automata pour beaucoup de choses. Toylogic a réussi à créer des sentiments similaires sur Replicant. Même si la technique ne brille pas forcément (nous en parlerons plus tard) et que certains environnements semblent vides et sans âme, une certaine magie opère. Nous ne pouvons nous empêcher de contempler ces décombres aperçus dans les plaines, les villages d’un autre temps, sans technologie. Nos premières visites à Aire et Facade sont autant de choses qui accentuent ce que nous ressentons. Ce curieux mélange ambiant de solitude et d’apaisement fonctionne à merveille. Il faut avouer que la gestion des plans visuels, les jeux de lumière et l’impression de grandeur font plus que le taff. Et ce ne sont pas les multiples fins qui vont changer la donne, remettant en question nos choix et interprétations de beaucoup de chose. C’est une bien belle habitude pour Nier.

Et que dire cet OST <3. Keiichi Okabe nous délivre une nouvelle fois une bande-son de haute volée, accompagnée par la voix enchanteresse d’Emi Evans. Les morceaux réorchestrés, les jeux de variantes mises en place quand nous sortons/entrons d’un bâtiment, tout est bonnement excellent. Bref, vous l’aurez compris, j’adore ! Le doublage intégral, anglais comme japonais, est de qualité. Le jeu d’acteur est au top, et donne de la vie à l’ensemble des protagonistes. Les sous-titres dans la langue de Molière sont également présents et n’ont pas montré de défaut.

Un titre ancien, remis au goût du jour.

La technique était attendue au tournant pour ce remaster/remake. Pour nous, Replicant Ver.1.22 tient plus du premier que du second, à la vue de quelques textures un peu chiche encore une fois. Bien sûr, l’itération 2021 est très propre, et le confort amené par les améliorations est bien là. Le 60fps joue une part importante là-dedans. Les upgrades visuelles sont appréciables et la caméra (même si un peu capricieuse) est mieux gérée que par le passé. Nous en aurions voulu un peu plus surement, mais attention à ne pas mal nous interpréter. Nier Replicant est loin d’être moche, entendons nous bien.

Nervosité et efficacité.

De par ces upgrades visuels, le dynamisme du titre s’en ressent encore plus. Manette en main, les anciens joueurs et ceux d’Automata ne seront pas en terrain inconnu. Proposant un gameplay A-RPG/BTA bien dynamique, Nier Replicant se prend en main très facilement. Quelques ajustements sont apportés par Toylogic face à l’original, notamment une palette de coup plus grandes, et l’esquive rapide et la parade. Ces modification apporte de la richesse au gameplay.

Les 4 gâchettes sont entièrement personnalisables, nous laissant le choix d’adapter notre preset de compétences en fonction des ennemis qui nous font face. Nous pouvons équiper différents types d’armes répondant toute différemment. L’épée légère, par exemple, frappe moins fort, mais permet de monter haut les combos. Après avoir trouvé Weiss, nous débloquons les vers scellés, sorts magiques dévastateurs. Notre héros allie combat au corps à corps et arts obscurs de toutes sortes pour proposer une expérience fun. Notre arsenal peut être amélioré par un forgeron. Cela a pour effet de pour booster les stats de l’item, mais également découvrir du Lore sur l’histoire de celui-ci.

L’ensemble de notre équipement peut être encore une fois amélioré via des runes (appelées les » mots », donnant des bonus passifs divers : attaque, défense, régénération de vie ou magie, etc. Bref, la petite dimension RPG est simple, mais efficace.

Un périple unique.

S’il y a bien un point où Nier Repliacant fait fort, c’est au niveau des combats de boss. Varié, chacun propose une mise en scène puissante, avec différentes façons d’être appréhendé. Les affrontements peuvent se montrer corsés selon la difficulté choisie.

Nier Replicant, comme sa suite, n’hésite pas à faire dans l’original. Il n’est pas rare dans les donjons de passer en vue subjective, ou en phase 2D que cela soit pour une partie de plateforme ou même de la baston pure et dure. Ayant fait Automata avant, la surprise est moindre mais cela fait toujours son effet. Mais la prise de risque, de casser ces codes des BTA, est à saluer et plus que plaisante dans sa mise en œuvre. Lorsque nous entrons dans les bâtisses pour de la narration, Nier Replicant passera automatiquement en vue 2D avec ces plans fixes types diorama.

Bien qu’impliquant souvent des aller-retour quelque peu rageants, le jeu de Toylogic inclut pas mal de contenu annexe : missions à remplir, mais aussi de l’agriculture par exemple. À noter la présence d’un mode « automatique » pour les joueurs voulant se focaliser uniquement sur la narration, permettant d’automatiser tous les combats. Cette édition 2021 amène au passage tout le contenu existant du jeu original, ainsi qu’un tout nouveau DLC ouvrant la possibilité de prolonger notre plaisir sur un scénario exclusif.

C’est dans les vieux pots…

Même si Nier Replicant Ver.1.22 n’est pas parfait, notamment un rendu qu’on aurait aimé plus « newgen » ou encore le contenu annexe incluant bien trop d’aller-retour, c’est un véritable plaisir de [re]découvrir l’univers de Taro Yoko.
Ce monde sobre et cruel, mais pourtant si attirant possède une DA de qualité sublimé par une bande son exquise.
Le gameplay solide, et magnifié par le confort du 60fps, propose un ARPG costaud pour tout joueur désireux de se plonger dans cet univers unique et exceptionnel.
La durée de vie est conséquente, et la rejouabilité est bien en place avec ses multiples fins.
Souhaitons à Nier Replicant Ver.1.22 le succès qu’il mérite cette fois-ci !