Adol est Roi Rouge arrive sur Playstation 5 : notre test d’Ys IX Monstrum Nox

Sortie fin 2019 au Japon, puis dans nos contrées sur Playstation, puis Switch et PC, Ys IX Monstrum Nox arrive demain sur Playstation 5. Après le succès d’YS VIII aussi bien côté presse que joueur, on retrouve son protagoniste Adol Christin dans cette nouvelle aventure qui nous amène à Balduq, pour un changement radical de décor :  exit les environnements sauvages de l’île maudite, et bonjour la ville pénitencière fortifiée. Même si la version PS5 d’Ys VIII propose quelques options en plus, on ne boude pas notre plaisir pour Ys IX en version newgen.

On retrouve Adol aux portes de Balduq au côté de Dogi avant que tout dégénère en quelques secondes. Christin est recherché et a été reconnue par des gardes. Zou direct en prison ! On s’évade, et encore une fois tout ne se passe pas comme prévue. On tombe sur Aprilis qui, à l’aide d’une balle maudite, nous transforme en Monstrum, le Roi Rouge.
De suite, on est lancé dans le bain et se pose une multitude de question : qui est Aprilis ? Pourquoi nous a-t-elle transformé en Monstrums ? Que sont ces pouvoirs ? Bien entendu, de nombreux mystères s’éclaircissent au compte goutte, et d’autres apparaissent au fil de notre épopée. La narration est assurément très travaillée, et on reste captivé tout au long de l’aventure.  

L’histoire est découpée en plusieurs chapitre, de façon similaire à la ville de Balduq. En effet, Adol n’a accès qu’à une petite partie de la cité, le reste étant inaccessible du fait de la présence de barrières magiques. On débloque ces accès au fur et à mesure de notre avancée, chapitre après chapitre. Chacun d’entre eux est associé, sur la première partie du jeu, à un nouveau Monstrum. On y découvre à chaque fois une personnalité propre, différente et surtout des personnages attachants via leurs passifs et émotions.  La prison de Balduq est également omniprésente dans l’histoire d’Ys IX. On le redit, mais l’écriture, le contenu qui nous est proposé ici, est de qualité (mais différent de Ys VIII).  De nombreux personnages secondaire se joignent à nous. Débloqués via la trame principale, ou du contenu annexe que le joueur remplit, leurs personnalités sont variées, fortes et souvent pleines de surprises. 

Entre la partie principale du jeu, et la ribambelle de contenu annexes disponibles, il y a clairement de quoi faire. Le rythme est très souvent soutenu et sans réel temps mort. En parlant contenu, les missions annexes sont signalées via un tableau dans notre repère, ou signalé dans la ville au-dessus des PNJ désirant de l’aide. Il est toujours questions de collectibles à découvrir (comme des tags muraux), des panoramas à découvrir, et de nombreux coffres ci et là. etc. Du classique ? Oui. Efficace ? Pour sûr, Falcom ayant été rigoureux et sérieux sur le travail produit.

Pour parcourir tout ce contenu, les pouvoirs des Monstrums sont mis à grande contribution : se téléporter sur des poutres en hauteur, escalader des murs, planer en l’air etc.  Tout pour exploiter à fond les ballons la très grande, et bonne, verticalité que nous offre Balduq ! YS IX alterne les parties « ouvertes », les donjons et les Nuits de Grimwald. Pour ouvrir l’accès à une nouvelle zone, il est question d’optimiser le Nox. Il suffit d’accomplir des missions annexes, et éliminer les Larvas qui apparaissent en s’approchant de portails dissimulés ci et là. Une fois assez de Nox accumulé apparait le portail de Miasme donnant accès à cette fameuse Nuit de Grimwald. On y retrouve tous les Monstrums afin de protéger un cristal de titane de vagues successives de monstres: présent en nombre, et venant de toutes les directions, surtout que le cristal bouge de place à chaque entrée dans la nuit, cela tabasse fort. Certes, ça peut des fois finir en cafouillis géant, mais c’est dynamique, nerveux et jouissifs. Un aspect scoring intervient, proposant de meilleurs récompenses lorsque le joueur a réussi à ne pas voir le cristal touché, par exemple. Encore une fois, on se pose la question de ce qu’est cette Nuit de Grimwald, et pourquoi on doit y aller et protéger ce cristal.

Tout cela nous amène sur la partie combat du titre qui est assurément un des points costauds d’Ys IX. Identique à celui d’Ys VIII, nous retrouvons une base classique d’A-RPG, en temps réel. Plusieurs possibilités / facettes sont offertes ici : ciblage avec triangle, attaque basique avec carré, le saut avec croix, sans compter les esquives et blocages. D’une pression maintenue sur R1, il est possible de lancer les capacités équipées avec les quatre touches du pad. Chacune de ces attaques consomme des points d’action, accumulés en combattant tout simplement. Un système de garde / esquive parfaite (en actionnant le bouton dans un bon timing) a pour résultat de ralentir l’action globale (sauf nos Monstrums), et pouvoir bourriner en chaine. 

Une dernière énergie s’accumule elle aussi pendant le combat et permet via une pression L1+R1 un mode boost qui augmente nos coups, de base comme spéciaux. Et tout cela est sans compter le fait de pouvoir changer le Monstrums qu’on contrôle via la touche rond.  Chaque Monstrum utilise son propre type d’arme (contendant, tranchant etc) qui est efficace, ou faible, selon l’ennemis en face. Encore une fois, on retrouve nos repères, pour ceux ayant fait Ys VIII, dans ce système de combat certes classique de prime abord mais diablement efficace et plaisant à jouer.

On kiff enchainer les attaques, esquive / parade parfaite, pour ensuite changer de Monstrum et envoyer la sauce. Bref, c’est l’éclate ! Le bestiaire est très varié, sans compter les boss qui sont des plus travaillés. En plus d’être souvent vraiment originaux, ces ennemis nous font encore user des dons des héros pour nous sortir de phase / attaque des boss sans y laisser la peau. On pense notamment à un combat dans une cage, qui chute plusieurs fois sur une zone de pics. Il faut anticiper l’emote que fait le boss, afin de faire notre double saut et planer le temps que la cage remonte.

La difficulté en elle-même est réglable sur plusieurs paliers, mais soyons honnête : la difficulté de base est vraiment basse, rendant trop trivial l’aventure. N’hésitez pas à monter de quelques crans. En standard, Adol et sa bande ont toujours une ribambelle de potion, ou autres plats cuisinés dans leurs sacs pour se remonter les PV, sans compter les portails trouvés à intervalle régulier qui servent de checkpoint. Les dégâts encaissés ne sont pas importants et loin d’être mortel en normal.
Tout comme l’optimisation de notre équipement, via craft ou autre, qui n’est pas primordiale à moins de monter le curseur encore une fois. Certes, pour le joueur voulant profiter avant tout de l’histoire, c’est très bien comme cela, mais on passe un peu à côté de ce que Ys IX a à nous offrir à côté.

D’ailleurs, ces plats cuisinés et crafts nous conduisent à parler de notre repère, qui se sert d’une taverne comme couverture. Les personnages annexes trouvés pendant notre aventure nous y rejoignent et ont chacun leur utilité notamment le cuisinier, un forgeron, ou des marchands spéciaux etc (en plus de nous offrir des bonus passifs, activés sous temps de recharges automatiquement dans la Nuit de Grimwald). C’est ici qu’on a accès au fameux tableau de quête et que notre groupe se retrouve régulièrement.  On peut aussi y rejouer des Nuits de Grimwald pour chercher le scoring plus élevé, et donc de meilleures récompenses.

Côté technique, on a parcouru le jeu sur trois plateformes, à chaque fois à leur sortie : Playstation 4, puis Switch et pour finir Playstation 5 (bon certes, ce 3eme run n’est pas fini). Là où le bât blesse c’est au final le rendu global du titre. Globalement, les textures et le moteur graphique commencent à accuser le coup surtout sur Switch où on est forcément un peu en deçà côté qualité visuelle sans être un drame pour autant. Le passage à la newgen n’apporte pas d’upgrade graphique plus comme pour Ys VIII une image un peu plus nette et lissée ou du popping un peu réduit (mais toujours existant). On dispose plus d’une mise à jour de confort, optimisation qu’autre chose. Pas de problème de stabilité sur Playstation 4 mais quelques légers accrocs du framerate, largement corrigé sur Playstation 5 avec une fluidité au top (Ys VIII proposait par contre un solide mode 120hz sur Playstation 5, absent sur Ys IX sans qu’on ne comprenne pourquoi, dommage). La Switch quant à elle toussote régulièrement en plus d’avoir un 30fps de base au lieu du 60 sur Play. La DA en elle-même change par rapport au précédent opus en passant à un décor principalement urbain et fait de pierre. Mais la recette prend tout de même. Mention spéciale encore une fois à la bande son qui se marie à la perfection avec l’ambiance générale du titre. Le jeu est quant à lui intégralement sous-titre en français.

Cette version Playstation 5 offre des temps de chargements forcément réduits, même face à la release PS4 joué en rétrocomp sur PS5. Certes, on est loin de l’optimisation des first party 5 niveau vitesse mais cela reste tout de même agréable en jeu. Oubliez la reprise de sauvegarde par contre, les versions PS4 / PS5 étant considérées comme deux jeux à part entière. Ys IX PS5 arrive avec l’intégralité des DLC disponibles sur la mouture Playstation 4, uniquement visuellement car il s’agit de pack de skin, accessoires, etc pour customiser visuellement nos Monstrums. Facultatifs certes donc obligatoires à posséder haha. Au final, cette nouvelle version de Ys IX amène plus du confort visuel qu’autre chose avec un rendu plus stable encore, un chouia peaufiné ci et là, et une blinde de contenu.

Pour résumé : un moteur globalement vieillissant, mais une DA qui fonctionne. Une mouture Playstation 4 plus que correct malgré quelques très légères chutes. Sur Switch, on est un petit cran en dessous côté rendu mais le frame (plus bas d’origine) toussote sans rendre le tout injouable. La version Playstation 5 enfonce le clou avec une technique affinée, encore plus stable et un framerate au top. Dommage que le mode 120hz d’Ys VIII soit absent. Elle amène le confort du SSD mieux pris en compte qu’en rétro comp mais surtout la all inclusive côté DLC. La superior version donc.

La ville de Balduq propose une exploration de qualité et amusante notamment grâce à la bonne association des dons des Monstrums que de la verticalité mise en place. La narration donne envie de ne pas lâcher la manette pour découvrir la suite. De nombreuses questions se posent au fil de notre aventure, et des surprises pas forcément attendues ont lieu.
Les personnages, jouables comme secondaires, ont le droit à un travail et une richesse au top. Le système de combat, bien que classique et connu, reste de super facture. C’est dynamique, nerveux et jouissif à jouer et les boss proposent des affrontements excellents.
Si Ys IX Monstrum Nox n’innove pas sur le fond, entre un système « RPG » et sa partie combat plus que similaire au précédent opus, c’est tout simplement que la recette est déjà tellement efficace. Certes, le moteur graphique a fait son temps aujourd’hui, mais face à la richesse que le jeu de Falcom nous propose, nous arrivons facilement à passer outre.
Pour plusieurs dizaines d’heure de jeux, Ys IX Monstrum Nox fait plus que le minimum attendu : un jeu prenant, et plaisant à jouer dont le temps y défile à vitesse grand V.
Pour le prochain opus, on espère par contre une évolution technique et visuelle, en cherchant du côté de la puissance que nous propose la nouvelle génération de console pour passer un cap.