Temtem : une version finale convaincante

En 2020, un nouvel accès anticipé PC voyait le jour : un Pokemon-like, en ligne, nommé Temtem. Sa version 1.0 est disponible depuis quelques jours en plus d’une version physique sur console. Après avoir bourlingué sur la release PC, j’ai relancé l’aventure sur Playstation 5. Même si on pourrait le considérer un tantinet fainéant quand il s’agit d’innover à proprement parler, le studio Crema signe une production soignée et surtout disponible pour tous, car les alternatives à Pokemon manquaient sur les écosystèmes hors Nintendo.

Après avoir créé notre avatar maison via un outil simpliste, mais efficace, l’aventure débute à la manière de la licence dont s’inspire Temtem. Le monde abrite humains et créatures à pouvoir qui cohabitent ensemble. Notre avatar commence un voyage initiatique et pour se faire, le doc’ du coin lui donne son premier temtem à choisir parmi trois starters. Il ne faut que quelques secondes pour voir les premières analogies entre les deux licences.

Le fonctionnement de Temtem reprend les grandes lignes de Poké mon. On traverse d’innombrables paysages où des combats aléatoires se produisent, avec la possibilité de capturer ces bêtes sauvages via des temcard (qui remplacement les pokeballs) après les avoir affaiblis pour se constituer son équipe de 6. Sur le chemin, des dresseurs veulent nous affronter, on fait face à une troupe ennemie qui joue les trouble-fêtes, il est question de dojo (au lieu des arènes) avec leur maitre à combattre et j’en passe. On retrouve une ossature connue et reconnue dans le genre. La prise de risque est minime au niveau de la construction globale, du fil conducteur. 

On ne va pas se plaindre de retrouver une fondation inspirée sur ce qui fonctionne ailleurs quand c’est accompagné de nouveautés. Les temtems possèdent plusieurs capacités, qui utilisent toutes la même ressource : l’endurance. Exit les PP, chaque attaque envoyée descend notre ressource commune. En rade d’endu ? On peut toujours sacrifier des PV pour continuer à attaquer, mais à nos risques et périls, car on ralentit fortement notre cadence d’action en parallèle. C’est du quitte ou double, pouvant nous sauver si on calcule bien comme l’inverse, nous mettre dans l’embarras quand on agit dans la précipitation.

L’autre touche perso est que les combats, au tour par tour, se font en 2v2 ! On découvre alors que certaines compétences ont des bonus qui s’enclenchent selon le second temtem actif de la team. Les créatures possèdent des associations élémentaires, demandant de jouer sur les faiblesses et résistances de l’adversaire. Avoir une équipe complémentaire et pleine de cohésions est primordial ici. J’ai trouvé les affrontements plus hardus que sur Pokemon où il n’est pas rare de voir un Temtem au sol, et ce même dès le début du jeu si on ne fait pas gaffe.

On ne peut pas se contenter de jouer non-stop nos bestioles favorites, obligé à construire notre équipe intelligemment et surtout à l’adapter aux différentes situations. L’autre particularité est la connexion obligatoire pour jouer, mmo oblige, et de voir autour de nous tous les autres joueurs connectés avec la possibilité de coopérer ou de se tourner vers le mode compétitif ! On est bien loin de la coop limitée introduite dans Épée et Bouclier.

Parcourir tout le contenu de Temtem demande un peu de temps, avec ses différentes régions à explorer, sa multitude de quêtes ou activités annexes, le endgame, collectionner les 160 temtem ou encore le mode compétitif déjà évoqués. Ce sont des heures et des heures de jeu qui nous attendent. 

La direction artistique est convaincante et très colorée. L’univers créé n’a rien à envier aux autres concurrents (de près ou de loin). J’ai trouvé le tout joli, et la technique sur Playstation 5 ne pose pas de problème particulier (curieux de voir la mouture Switch par contre). La composante réseau semble elle aussi tenir ses promesses. Dommage que la narration ne rende pas hommage à ce que la console affiche à l’écran. On sent que c’est surement le point « faible » du jeu ici. 

Payant, Temtem affiche quelques composantes très inspirées de free to play comme un battle pass, ou encore de la monnaie virtuelle pour acquérir du cosmétique ci et là. Rien de bien pénalisant, on reste sur du skin pur, mais voir ce type de pratique se démocratiser de plus en plus même dans des jeux à plus petits budgets, je ne suis pas fan perso.

Temtem jongle avec inspirations et ajouts sans jamais trop se détacher de son modèle sur la ligne directrice tout en amenant quelques options intéressantes.. Il est une superbe alternative, d’autant qu’on touche ici toutes les consoles disponibles, aux titres de captures/collection de monstres. Le concept a fait ses preuves et les modifications maison de la formule sont plus que bienvenue : le 2v2, l’endurance ou encore la certaine difficulté plaisent. Certes le scénario reste trop en retrait et ne rend pas hommage au monde créé pour l’occasion comme on l’aurait voulu, mais l’aventure reste plaisante, non avare en contenu surtout avec sa composante multi !