Floodland : prenons les commandes pour rebâtir le monde

Développé par Vile Monarch, et édité par Ravenscourt, Floodland propose découvrir un monde post-apo où les eaux ont fait un ravage. La race humaine est en danger et doit tout reconstruire. On a pu parcourir la version PC déjà durant de longues heures afin de vous partager un avis à chaud day one avec du gameplay maison (version PC testée).

Floodland est un titre mêlant stratégie et survie où on l’incarne un chef de clan à la recherche d’un nouveau « chez soi », où s’installer durablement. Floodland nous laisse, en plus de divers paramètres concernant la difficulté, le choix parmi plusieurs leaders offrant chacun des bonus (et malus) propres pour les membres de son groupe. Chacun de ces dirigeants affichent son histoire en description mais aussi quelques idéaux. L’idée m’a semblé intéressante, afin de diversifier l’approche d’une partie à l’autre selon le meneur qu’on décide d’incarner. Dans Floodland, comme tout bon jeu de stratégie, on gouverne depuis une vue par le dessus en donnant des ordres à notre populace – explorer, fouiller, récolter, construire et j’en passe – mais il ne faut que quelques minutes pour s’apercevoir d’une chose : après la catastrophe qui a touché la terre, les ressources sont limitées, rares, des choix difficiles nous attendent et pas qu’un peu !

Les mécaniques de jeux sont basiques en début d’expérience mais au fil de l’eau (l’eau… c’est le cas de le dire ici haha) on découvre moult moyens d’améliorer notre vie sans pour autant vivre dans le luxe mais bien avoir le minimum vital simplifié. Au début de l’aventure, tout est manuel. On dispose de peu d’humain à qui on doit assigner les tâches : récolter des vivres, du bois, des ressources, ou construire les premières tentes. Dès lors que notre groupe a fini ses tâches, il faut bien entendu leur en assigner d’autres. Nos petits survivants suivent d’ailleurs le cycle jour/nuit comme dans de bon nombre de titres du genre, donnant là aussi une petite dynamique intéressante.

Par la suite, on construit/améliore des structures demandant moins de personnel pour une meilleure récolte/production et tout cela passe via des points qu’on investit au travers de différents arbres de talents : bâtiments, technologies, outils, etc. Quand bien même les ressources réapparaissent d’elles-mêmes, une mauvaise gestion ou un mauvais choix de construction peut vite nous mettre dans la galère.

Pour cela, j’ai trouvé Floodland de fois manquant un poil de souplesse. Je me suis d’ailleurs retrouvé bloqué à un moment faute d’une seule ressource manquante à ne plus rien pouvoir construire et devant alors recommencer la partie. Je pense que j’ai vraiment dû avoir un truc qui m’a échappé, mais quand même. Idem, le moyen d’atteindre certains objectifs manque parfois un chouia de clarté et/ou d'accompagnement surtout au début de l'aventure où un mauvais choix pénalise rapidement. Ou alors je suis sincèrement ultra mauvais, va savoir hahaha.

Notre zone d’action initiale n’est pas grande, nous limitant aussi bien en termes de récolte de ressource que de construction mais on agrandit ce périmètre grâce à des bâtisses spécifiques nous permettant alors d’envoyer nos citadins en exploration plus loin, qui a aussi pour effet de dissiper la brume alentour. De la sorte, on continue l’exploration, on découvre de nouvelles ressources, la colonie continue son expansion et ainsi de suite. On gère l’approvisionnement de matière première (bois, déchet et pierre en premier lieu), de nourriture mais qui doit être cuisiné sous peine de voir notre population malade, on l’instruit et la spécialise afin d’avoir des ouvriers qualifiés pour les postes avancés et ainsi de suite. Nos priorités se dessinent d’elles-même, mais il vaut mieux avoir anticipé régulièrement pour ne pas se retrouver la corde au cou surtout côté ressource

On débute avec des petites tentes, des ateliers pourris, le tout fait de bois ou déchet mais plus on avance et plus on découvre des avancées comme le travail du bois pour faire des planches solides, la pierre et ainsi de suite. On n’est pas non plus dans la largeur d’un Civ mais plus dans l’ambiance d’un Endzone A World Apart par exemple côté possibilités d’évolutions et points de départ. Les heures passent, les choix difficiles s’enchainent à commencer par celui d’où investir nos points d’amélioration et surtout le fonctionnement de chaque bâtiment qui peut avoir des sous-options concernant ce qu’on produit ou la manière de travailler pouvant avoir un impact ensuite. De même, certaines options à débloquer ont différents prérequis qui n’étaient pas forcément dans nos buts premiers. Du coup, on remet régulièrement nos choix en doute.

On sort du mode survit, pour enfin vivre ? Le climat politique entre en compte, les problèmes sociaux tout autant. On est loin d’en avoir fini et on repart pour un tour! Le peuple peut d’ailleurs se révolter quand quelque chose ne lui plait pas (pas d’abris ? Travail trop éloigné des résidences ? Pas assez à manger ? revendications non entendues, etc.) ce qui fait qu’on change encore une fois nos plans pour éviter que tout parte en latte. 

Visuellement, j’ai adoré la direction artistique affichée par Floodland avec ce style dessin/bande dessinée des cinématiques. Même sur le terrain c’est clean et soigné, on voit nos survivants prendre vie, agir, travailler. L’ambiance globale a eu le droit à un travail profond : on sait que le monde va mal, que la catastrophe a laissé des traces énormes mais on décolle tout de même une lueur au loin, synonyme de nouvelle chance. Et je ne sais pas comment le dire, mais l’aspect graphique image si bien cette idée. La bande-son participe énormément à l’immersion elle aussi en restant discrète mais bien présente à la fois. Le sous-titrage intégral est FR est d’ailleurs de la partie.

Pour une personne aimant jouer de temps en temps à des titres du genre (Frostpunk <3) sans en être un expert, j’ai trouvé Floodland très accrocheur. On retrouve un monde après une catastropheoù on doit prendre le commandement de survivants pour repartir de 0. Sans réinventer la roue, Floodland pose un socle solide inspiré des cadors du genre en ajoutant quelques notions maison avec subtilité de manière efficace. On se prend vite au jeu, les heures défilent et voilà qu’on vit enfin mais la partie est loin d’être finie. Le gameplay et la prise en main sont complets bien que non sans défaut mais dans la globalité j’ai adoré ce que j’ai vu, ce que j’ai fait et la DA est tout bonnement excellente. Sur PC, c’est propre, stable et loin d’être gourmand. Un titre à découvrir pour les amoureux / curieux du genre