System Shock : on prend les mêmes et on recommence

Sorti initialement en 1994 (il y a quasi 30 ans), System Shock se paye le luxe d’un remake sur PC et console. Gardant une identité oldies en arrière plan, le petit coup de fraicheur apporté par Nightdive Studios est appréciable. Prime Matter délivre une nouvelle expérience certes courte, mais fun.

La trame prend place dans un futur pas si lointain, où on incarne un hacker qui a mis son nez où il ne fallait. Il se fait appréhender manu militari et est amené de force à bord d’une station spatiale où il rencontre un haut placé de Tr-Optimum (sa cible), Edward Diego. En échange d’un petit « service », la corpo est prête à oublier la tentative d’intrusion. Le service en question ? Pirater une IA, nommée SHODAN, intégrée à la station, et lui effacer certaines portions de mémoire et en donner le contrôle à Edward. Ce dernier propose même à notre avatar une petite chir’ afin de le doter d’un implant aux capacités démesurées s’il fait le job. Entre moisir en prison ou faire ce petit boulot avec en prime ce petit bonus cyber, notre héros a vite fait son choix.

Le hack se fait, l’intervention médicale aussi. Comme convenu Edward place notre protagoniste dans le coma suite à son opération lourde pendant 6 mois. Au réveil, notre héros constate qu’un évènement horrible a eu lieu, dont il porte la lourde responsabilité. SHODAN altéré, toute son éthique a disparu l’amenant à décider que pour le bien de l’humanité, rien de mieux que de supprimer toute vie ce qui est fait sur la station. La prochaine cible de l’IA ? La terre !

Face à lui à sa sortie en 94 se trouvaient des DOOM et consorts. Quand on se replace dans le contexte de l’époque, System Shock proposait quelque chose de différent, pas uniquement basé sur le shoot et l’action brute, avec avec une vraie narration ici et pas un scénario tenant sur un post-it. Aujourd’hui on trouve cela normal, mais à l’époque, le marché était bien différent et les FPS visaient surtout le gunfight et rien d’autres.

System Shock propose pas loin de 20 armes différentes pour se mettre sur la tronche à commencer par une barre à mine, allant jusqu’aux armes à feu traditionnelles ou des armes à énergies, le tout accompagné d’explosifs en tout genre. On adapte l’arsenal et les munitions selon l’ennemi en face, chacun disposant de faiblesses différentes les uns des autres. L’autre grande particularité est que notre avatar ne possède pas que des armes au sens propre, mais aussi des accessoires et du matériel de pointe comme un générateur de bouclier, des lunettes de visions nocturnes ou encore un jetpack sans oublier les patchs de soins, boosts, etc. Encore une fois, aujourd’hui les possibilités offertes par System Shock semblent dans la norme, mais là aussi, remis dans on époque, ca envoie. Aujourd’hui, la recette fonctionne toujours. C’est basique mais cela tient encore la route.

Bien qu’on éclate des créatures et robots assez fréquemment, System Shock ajoute une composante puzzle/énigmes pour déverrouiller tout un tas de salles, couloirs ou autres passages recelant souvent de petites joyeusetés comme de l’équipement. Que cela soit des codes à trouver, des conditions à remplir (interrupteurs, débloquer d’autres passages en amont etc.) ou via le cyberespace via son implant, les facettes de gameplay sont variées. On alterne shoot, réflexion, et plusieurs mini jeux comme du shoot’em up. La proposition est large et permet de ne pas tomber dans une boucle de gameplay aux odeurs de déjà vue.

L’accessibilité est de mise avec une expérience modifiable selon plusieurs paramètres très facilement. On passe d’un voyage de santé, où pas mal de choses sont mises en avant pour rendre notre voyage plus cool alors qu’à l’inverse, on peut se créer un véritable cyberenfer qui nous en fait voir de toutes les couleurs…

La direction artistique très future/cyber fait son effet comme la bande son qui match bien avec l’ambiance. C’est surtout sur la partie visuelle que cette réédition a été amélioré. On sent que le jeu est d’époque, mais en même temps, on aperçoit sans mal de la refonte apportée. On affiche des textures plus récentes, des jeux de lumière de qualité mais toujours avec ce petit feeling à l’ancienne, pixel-like. Le mélange prend bien et le rendu est des plus attractifs à l’œil. System Shock flatte la rétine à sa façon. J’apprécie le support de l’ultrawide, et la présence du DLSS permettant de faire péter le compteur d’image par seconde sur PC. Le titre tourne d’ailleurs à la perfection sur le Steamdeck. Tout en low, certes, on tient un framerate supérieure à 50fps haut la main pour une différence visuelle finalement pas si importante en nomade. Sur la machine de compet’ ou dans la jardin pépère, on profite dans ce superbes conditions de cette réédition.

System Shock ne révolutionne rien et joue un brin la nostalgie en permettant de redécouvrir une pépite d’antan dans de meilleures conditions mais on apprécie tout de même. On ne touche quasiment pas le fond, on ne modifie que la forme en saupoudrant le tout de quelques petites fonctionnalités ci et là pour amener du confort. J’ai apprécié retrouver une œuvre qui n’est pas dénaturée, avec juste ce qu’il faut de modification pour que les éventuelles lourdeurs ou errances passées soient gommées. Dispo à petit prix, Prime Matter signe encore une fois une production soignée avec un réel charme.