Test The Medium Playstation 5: une production béton

Exclusivité console aux Xbox Series X|S à sa sortie le 28 janvier (et uniquement dématérialisée), The Medium s’apprête à arriver dès demain en physique, mais surtout sur PlayStation 5. Le studio polonais Bloober Team, à qui on doit Blair Witch, propose une expérience plaisante, originale et à la technique plutôt solide. Il est temps de découvrir la version PlayStation 5, et comment le studio a géré les fonctionnalités de la Dualsense.

On incarne Marianne, une orpheline qui a grandi dans le funérarium de son père adoptif. Celui-ci décédé, on découvre la faculté de la jeune femme à pouvoir naviguer à sa guise entre le monde des vivants et celui des morts afin d’aider les esprits à lâcher prise et partir dans l’au-delà. Le rite du paternel adoptif clôt l’introduction, avec une succession d’évènements inexpliqués amenant Marianne à recevoir un appel intriguant d’un certain Thomas. Il lui annonce savoir qui elle est et qu’il a besoin d’elle et son pouvoir pour faire face à un danger certain. Direction un ancien complexe hôtelier soviétique pour le retrouver, comprendre ce qu’il se passe, en échappant à des créatures sombres et phénomènes surnaturels.

L’histoire, complexe, demande aux joueurs de s’impliquer et trouver des collectibles et autres enregistrements sonores afin de rassembler les pièces du puzzle. La narration et l’écriture du titre sont de bonne facture, assurément la master piece de Bloober Team, et sont couplées à des cinématiques de qualité. L’ambiance est totalement folle, et ce n’est pas les plans fixes à l’ancienne qui vont changer la donne, bien au contraire. Cela renforce encore cette impression, et donne du volume à The Medium.

La Pologne, la DA, les décors et environnements qu’on traverse propose un socle béton à la production plus axée paranormale qu’horreur. L’alternance des mondes est une réussite. Le réel est fidèle à ce qu’on pourrait voir dans des endroits si reculés, abandonnés. L’autre univers possède une atmosphère réellement énorme. Bref, Bloober Team a fait un super boulot pour lequel il faut compter dans la 10-12aine d’heures pour en voir le bout.

Et quoi de mieux pour compléter cette DA et ambiance sublime qu’une bande-son travaillée ? On retrouve l’un des compositeurs habitués de Bloober Team, Arkadiusz Reikowski, accompagné d’Akira Yamahoka qui a bossé sur plusieurs Silent Hill. Ça donne un peu une idée de la qualité du truc. Les musiques, mais surtout les sons d’ambiances, contribuent à faire de The Medium une œuvre forte. La sauce prend et nous amène dans un voyage lointain qu’on apprécie fortement.

D’un point de vue gameplay, The Medium propose une originalité mise en avant tout au long de sa campagne publicitaire : la présence de deux mondes à explorer en simultané, et qui interagissent ensemble. Mais rapidement, on s’aperçoit que la recette se montre un poil plus « classique et simple » qu’on ne l’imaginait sans pour autant être mauvais loin de là. On absorbe de l’énergie dans un monde, pour l’envoyer dans l’autre monde afin de l’utiliser dans l’autre pour exemple. La vision de Marianne permet de trouver des objets dissimulés devant nous, ou encore une forme fantomatique permettant de passer au travers d’obstacle. Les énigmes ne sont pas compliquées en soi, il suffit souvent de regarder très proche autour de Marianne pour trouver la solution. On aurait apprécié quelque chose d’un peu plus costaud sur cette facette.

Côté technique, The Medium fait bonne impression. Le design est efficace. Les effets d’éclairage et la gestion des reflets tapent fort, il suffit de voir la scène d’intro sur la place centrale sous l’appartement de Marianne, avec les flaques d’eau proche de la statue pour avoir un aperçu du potentiel. Il y a bien quelques textures, ou décors (notamment en intérieur), qui tirent légèrement le tout vers le bas mais c’est plus pour chipoter.

Par contre, le titre perd en qualité visuelle par moment lorsqu’il affiche les deux mondes en parallèle. Quelques très légères chutes de framerate, à peine perceptibles, mais tout de même présentes, ont été rencontrées sur PlayStation 5. Si on veut faire quelques reproches, c’est plus du côté des animations qu’on va voir des choses qui font un peu tache avec des personnages raides, surtout quand on lance une animation via carré et que Marianne va reculer pour se positionner pile face à l’objet à activer. Mais en toute franchise il s’agit encore de la meilleure production de Bloober Team pour ma part sur cette facette technique pure.

Et sinon, cette version PlayStation 5 qu’apporte-t-elle ? Le côté SSD était déjà très bien pris en charge par la version Xbox Series X|S. Ce n’est donc pas une surprise de voir ici les temps de chargements également réduits et courts. Concernant la Dualsense, on attendait de voir ce qu’allaient donner les retours haptiques et gâchettes adaptives notamment. La partie vibration était intéressante sur Xbox, et ressort mieux ici selon l’action à l’écran. Marianne doit retenir son souffle ? Le bouclier spirituel ? On ressent bien au travers de la manette ce qu’il se passe. Pour la gâchette, on pense notamment à la recharge des ondes spirituelles. La partie gyroscope est plus que bien intégrée, en particulier lors des phases en vue subjectives à la recherche d’un objet à activer avec carré : on gère la visée au joy droit ou ce fameux gyro ! Trackpad et barre lumineuse de la Dualsense sont au programme aussi. C’est plaisant de voir des studios jouer le jeu et adapter leurs œuvres aux périphériques disponibles. Je suis pleinement satisfait du boulot effectué par Bloober Team pour le coup.

The Medium offre une expérience solide rappelant à de nombreuses reprises les productions du genre d’il y a 20 ans. On prend plaisir à suivre Marianne, enquêter dans ce complexe soviétique délabré : qui est Thomas ? Pourquoi nous a-t-il appelés ? Quels sont ces phénomènes étranges ?

L’histoire et la narration nous tiennent en haleine durant les quelques heures nécessaires pour balayer le contenu disponible. L’ambiance totalement insane et la DA efficace valent à elles seules le coup d’œil surtout avec cette bande-son de haute volée.

Couplée à une technique béton, la release PlayStation 5 n’a assurément pas à rougir face aux précédentes versions sur le marché. Le gameplay, avec cette dualité de monde, fait le boulot et assure le plaisir de jeu, malgré des énigmes un peu simplistes et des collectibles faciles à récolter.

La pleine prise en charge des fonctionnalités Dualsense est un plus non négligeable et surtout très appréciable. D’autres studios pourraient (devraient) en prendre de la graine.

Plus narratif qu’action, plus surnaturelle qu’horreur pure, The Medium n’en reste pas moins un jeu qu’on vous conseille chaudement.