par Le studio Enodo Games propose depuis quelques jours la version 1.0 de The Architect Paris (TA : P pour faire plus court). Difficile de tester une production du genre, car j’aurais plus tendance à parler d’avis sur l’expérience, très simulation brute, que de test d’un jeu à la vue du format original que TA : P propose. Attention ceci n’est pas une critique, mais on est loin du « jeu vidéo » qu’on a l’habitude d’avoir entre les mains. Certes il y a des limitations, on en parlera plus tard, mais le titre d’Enodo Games vise à laisser libre cours à notre imagination pour façonner la Ville des Lumières à notre gout, et elle le fait bien.
Disponible en accès anticipé depuis plusieurs mois, la version 1.0 apporte notamment le mode « carrière » qui fait office de tutoriel géant, au travers d’objectifs divers et variés à remplir dans différents quartiers (27 à ce jour) de la Ville lumière. On prend rapidement les choses en main, avec une interface plutôt sobre et discrète, au point que pendant le tuto j’ai cherché à quelques moments où je devais cliquer haha pour continuer. On découvre les features les unes après les autres. Le tout se révèle au final intuitif.
Il ne faut que quelques minutes pour changer la vue, et passer sur la table d’architecte permettant de remodeler le pâté de maisons à notre guise. Depuis la carte du quartier (et non arrondissement), on sélecte une parcelle de terrain voulue (pouvant regrouper plusieurs bâtisses) et c’est parti. Les possibilités sont déjà multiples, et ne se limitent pas à simplement reskin une construction. On peut tout à fait redessiner l’implémentation et le découpage des terrains comme bon nous semble. On remplace un immeuble par un parking ? Un parc ? Un square ? Aucun problème. On ajoute ou supprime des étages ? Idem, let’s go. On fait vraiment ce qu’on veut ici. Par contre, impossible de retracer une route, déplacer un pont ou autre. Le champ d’action se limite au lot choisi, mais n’ayez crainte, les possibilités sont nombreuses et le fun (si vous adhérez au concept) est au rendez-vous. Certes, au début, on est limité en option, mais plus on avance, plus on joue, et plus on débloque de choses intéressantes à faire.
Le titre laisse ensuite place au mode sandbox qui lâche les chevaux et ouvre la porte à notre imagination « sans limite ». On peut modeler un quartier selon des influences ethniques, ou de différentes époques. Bien sûr, au sein d’un même lot, garder une ligne directrice est toujours plus agréable pour l’œil, mais encore une fois, on peut faire tout et n’importe quoi. D’autant plus qu’on peut partager en ligne nos créations, nos pâtés de maisons modifiés, ou également reproduire celles d’autres joueurs. L’aspect communautaire semble bien fourni, j’ai trouvé des choses très intéressantes en ligne que j’ai réutilisées de mon côté. Dès lors qu’on plonge dedans, le temps défile sans s’en rendre compte. Quartier après quartier, notre version revisité de Paris prend vie, alternant les époques, les influences et même des restructurations de fond en comble.
Alors oui, le core gameplay est au final assez redondant (on sélectionne, on retrace si on veut, on modifie et suivant), devenant une vrai routine et il manque quelques petites options (comment repeindre une bâtisse ? J’ai dû louper la chose ou est-ce absent ?), mais la sauce prend tout de même assez bien. La technique est plutôt qualitative, avec un rendu joli. La ville est vivante qui plus est. On peut adpter l’heure de la journée tout comme la météo pour changer la perspective et j’adhère assez bien au concept. Voir notre Paris custom enneigée aurait été plaisant, mais qui sait, peut-être que cela viendra dans une future mise à jour ? Pour un projet de cette envergure, et un prix affiché aujourd’hui à 14,90 euros, il faut reconnaitre que j’ai été agréablement surpris.
Pourquoi est-ce que je parle d’expérience / simulation plutôt que de jeu ? C’est assurément du fait de la formule ne proposant pas d’objectif concret, de son aspect purement bac à sable et sans composante gestion profond ou autre. Notre seul et unique but est de faire de Paris la ville dont on a envie, ni plus ni moins, en redessinant toutes les constructions. Il n’y a pas une façon de faire, mais autant qu’il y aura de joueurs. Oui, il y a quelques limites (minime), mais dès lors qu’on adhère un tant soit peu au concept de The Architect : Paris, on y passe des heures. En tout cas cela a été mon cas, adhérant à ce genre de titre ou la custo est au centre du jeu, alternant entre modélisation et admiration.
Au vu de l’originalité du titre, de son petit prix, il mérite assurément son coup d’œil. Surtout quand on voit le suivi qui a été apporté tout au long de son accès anticipé, et le contenu déjà ajouté en quantité, on ne peut saluer le travail d’Enodo Games.
