Way Of The Hunter : une expérience fraiche mais qui manque de finition

Développé par Nine Rock Games sous le giron de THQ Nordic, Way Of The Hunter est arrivé sur PC et consoles afin de proposer une nouvelle aventure basée sur la chasse. Le genre est de plus en plus représenté sur nos médias favoris et la clientèle répondue présente en témoigne le succès de l’excellent Call Of The Wild et son suivi titanesque. Une chose est sûre, Way Of The Hunter des atouts et des points forts vraiment intéressants, mais la technique sur console gâche un peu la fête.

On incarne Rivers, un chasseur reprenant le gîte familial des grands-parents qui est un lieu rempli de souvenir pour lui. Remonter le business n’est pas aisée mais la construction de la progression qui pose un très gros fil conducteur (contrairement aux autres jeux qui nous laissent souvent en mode libre après quelques minutes) sous un format narratif inhabituel pour le genre assure et nous amène au but final d’une bien belle façon. Nine Rock Games a cherché (et réussi) à proposer autre chose qu’un jeu se limitant à une traque/kill/prélèvements en chaine. La chasse reste un élément central certes, mais on sent que le studio a voulu insuffler la vie autrement à son jeu en amenant justement le joueur à voir tout ce qui tourne autour de la chasse. 

Les objectifs vont du prélèvement d’animaux pour un restaurant, à de l’exploration, retrouver des amis, aider d’autres chasseurs dans leurs missions, traquer un animal rare, etc. Way Of The Hunter illustre son lore via de nombreuses cutscènes de type bande dessinée pour apporter le fond de l’histoire. Même si ce n’est pas aussi profond qu’un RPG narratif à proprement parler, voir ce genre de composante dans un jeu de chasse est un réel plus. J’ai adoré Call Of The Wild, mais j’en ai assez bavé au début ayant eu l’impression d’être vite seul face à la nature alors que Way Of The Hunter déballe lentement mais surement son gameplay au travers de sa narration et son histoire. 

L’arrivée dans l’un des deux grands espaces disponibles, lors de la campagne, sert de tutoriel afin de poser les bases du gameplay. Ce prologue nous donne plus que le minimum syndical pour aborder notre aventure : la chasse en elle-même, traquer un animal, ne pas se faire repérer, et ainsi de suite. Très rapidement, on se lance à la poursuite de nos premières cibles et il n’en faut pas beaucoup plus pour comprendre que (comme la concurrence) Way Of The Hunter est exigeant, et requiert patience, calme et précision. On se fait très vite détecter par les animaux sauvages que cela soit par la vue, leur odorat ou le bruit qu’on émet en nous déplaçant. De même, le tir nécessite une précision à toute épreuve tout comme le besoin d’achever l’animal proprement, rapidement, afin de lui éviter toute souffrance en visant les organes vitaux.

Et soyons honnêtes, les premiers essais sont tout sauf réussis ! Il n’a pas été rare, face à ma patience légendaire, de voir les animaux se tirer à vitesse grand V tant je manquais de discrétion haha. On sent que Nine Rock Games a voulu rendre son expérience la plus authentique possible d’autant que la balistique suit une physique poussée devant jouer avec plusieurs paramètres comme le réglage de la mire et du point zéro (les joueurs des licences Sniper & co, vous voyez de quoi je parle).

L’instinct de chasse de Rivers permet de suivre les traces des animaux au sol ou le sang qui coule suite à une blessure, déceler leur point de ravitaillement (eau ou nourriture), etc. Cet aspect permet de voir également la provenance des bruits des autres animaux et j’en passe. Genre de 6e sens, cette capacité nous assiste dans notre mission sans être imba. On peut très largement sans passer, mais l’expérience devient un poil plus complexe, mais pour aller encore plus dans la simu, il faut bien y aller à fond !

Une fois l’animal à terre, il faut procéder à ce qu’on appelle dans le jargon au prélèvement (on ramasse en gros l’animal mort). Une fois la carcasse rejointe, on découvre où on a touché la bête, à quelle distance, mais aussi l’identité de l’animal (sexe, poids, etc.). Deux choix s’offrent à nous : le vendre ou l’empailler afin de décorer notre chalet avec un nouveau trophée.

La revente permet d’accumuler assez d’argent pour s’équiper de nouvelles armes en tout genre, mais aussi accessoires comme des lunettes différentes, des appeaux (accessoires utilisés pour reproduire le cri d’un animal), des permis de chasse pour de nouveaux territoires voir même un nouveau véhicule pour se déplacer sur l’immense terrain de jeu que nous offre Way Of The Hunter. On retrouve de nombreuses marques connues dans le monde de la chasse, les aficionados de la discipline seront ravis de retrouver leurs équipementiers préférés en jeu.

Le terrain de jeu à notre disposition, entre une étendue sauvage américaine et une autre en Europe, représente plus de 144 km². Les environnements font réalistes, authentiques et surtout ils sont vivants ! Les cartes proposent une topographie au top avec des vallons, colline, pics rocheux, forêts, plaines, cours d’eau, etc. De nombreux points d’intérêts sont dissimulés partout sur la carte, nécessitant qu’on explore les lieux (a pied ou en véhicule, mais gare au bruit) de jour comme de nuit ! La faune et la flore est présente partout et très diversifiée de quoi nous occuper encore une fois de longues heures !

Testé sur Playstation 5, Way Of The Hunter prend en charge de nombreuses particularités des current gen à commencer par des chargements très courts grâce aux SSD de nouvelles consoles. La Dualsense est également de la partie avec les gâchettes adaptives pour la visée et le shoot. On n’atteint pas le niveau d’un CoD par exemple côté sensation (qui reste LE titre côté effet en shooter à mes yeux), mais c’est de très bonne facture. 

La technique brute par contre est le point faible sur console de Way of the Hunter à commencer par un rendu irrégulier jonglant entre le joli et le moins joli. On est émerveillé par l’un ou l’autre panorama, rendant honneur à cette contrée sauvage ou encore quelque levé de soleil dévoilant une nature de toute beauté sortant peu à peu de la pénombre. A l’inverse certaines textures ne font clairement pas currentgen comme l’eau par moment. En restant immobile ou peu mobile peu d’ombre à l’horizon mais dès lors qu’on passe en mouvement, on fait face à énormément de poping tardif. Les herbes et autres caillasses apparaissent très proches du joueur rendant le visu pas super agréable régulièrement. Autre exemple : voir toute l’eau disparaitre quand on change le preset (perf vers résolution ou inverse). Le framerate pêche lui aussi même en mode performance censé pourtant privilégier la fluidité au reste obligeant là aussi à relancer le jeu lors de quelques (rares certes, mais existantes tout de même) occasions. C’est dommage car cette irrégularité est la seule réelle ombre au tableau à mon avis.

Way Of The Hunter est un très bon jeu de chasse, mais se loupe sur la technique sur console. Ayant fait le choix de placer le joueur au centre d’une histoire plutôt que de lui ouvrir toutes les portes après 5 min, la sauce prend bien du fait qu’on se sent moins lâché dans la fosse si rapidement. J’ai adoré Call Of The Wild pour son authenticité, ce côté sauvage immersive, mais à l’inverse j’ai pas mal galéré sur mes premières heures là où Way Of The Hunter nous prend par la main. Les deux sont exigeants dans leur gameplay, nécessitent une réelle patience pour arriver à son but, mais ici cela se fait plus en douceur. Certes, j’ai rencontré quelques couacs techniques, mais si on se focalise sur l’expérience manette en main cela ne change pas l’expérience qui est solide en promettant de très longues heures de jeu que cela soit via la campagne ou ce mode libre permettant de s’adonner comme bon nous semble à la chasse. La version PC semble quant à elle un bon cran au dessus en terme de technique.