Nobody Wants to Die, un titre dont on entend très peu parler et qui pourtant ne paye pas de mine avec une esthétique qui tabasse, un univers et une DA séduisants et un gameplay plutôt intéressant. Mêlant ambiance polar noir et cyberpunk, la production des Polonais de Critical Hit Games ne laisse pas indifférent et mérite le coup d’oeil.
La mort n’est plus qu’un lointain souvenir. Les nouvelles technologies permettent de transférer notre âme d’un corps à l’autre. Dès les premières secondes de jeu d’ailleurs, cela parle d’enchère, de besoin de changer d’apparence, etc. C’est dans ce monde à l’ambiance blade runner mais aussi année 40 que débute notre aventure. On incarne James Karra, un flic mis au banc à la suite d’un accident qui semble l’avoir profondément marqué, sombrant dans l’alcool couplé à la prise de médoc. Ne pouvant pas encore reprendre du service, son responsable lui demande de prendre en charge de manière discrète une affaire mêlant un haut dignitaire.
Ces quelques premières minutes servent à poser le décor et nous mettre dans le bain immédiatement et quelle claque d’entrée de jeu à commencer par la technique. Tournant sur UE5, Nobody Wans to Die tabasse et nous en plein les yeux. C’est fin et propre, mais tout ceci a un prix. Ma 4070ti Super dépasse de peu le 60fps en ultra wide en preset épique. Il y a bien quelques textures en deçà du reste, mais c’est dans 99 % une réussite visuelle. Heureusement, on compte sur le supersampling pour booster notre framerate sans dénaturer le rendu, et conserve une qualité plus qu’élevée.
Beauté fatale
La direction artistique fait son office. On débute dans ce qui s’apparente à une vieille auto arborant tout de même quelques aspects plus récents, face à un cinéma de plein air très typique du milieu du siècle dernier, en noir et blanc. Le look de la femme assise à côté de nous suit la même tendance avec un esthétique des US du milieu 20e. Et ne voilà pas que notre avatar ouvre la porte de son véhicule pour découvrir un monde futuriste, où les bolides sont tous en lévitations, on aperçoit des hologrammes géants partout, etc. Encore une fois, Blade Runner ou le 5e élément sont de parfait exemple de ce qu’on aperçoit ici. Cette intro envoie du bois et nous donne clairement envie d’en voir plus ! La bande son fait direct son job avec un doublage de qualité, favorisant encore une immersion forte. Les dialogues enfoncent le clou, avec un ton mêlant noirceur et une pointe d’humour quand il le faut. Bref, côté technique aussi bien vidéo qu’audio, tout est au rendez-vous, et on kiffe ce qu’on voit à l’écran, ce qu’on entend. L’atmosphère est palpable, on ressent ce que vit notre héros, c’est de la bonne came !
Côté expérience propre, on se place en vue à la première personne avec pas mal de choses avec lesquelles on peut interagir face à nous, mis en avant par des petites icônes qui nous disent sans détour ce qu’on peut actionner ou non. On aurait préféré que le tout reste caché un peu plus longtemps ou du moins que cela soit moins visible (ou une option pour rendre l’interface plus sobre). En l’état, on sait rapidement où click, quoi vérifier, etc. sans avoir le temps de se remuer les méninges. Cela plaira surement à ceux voulant aller à l’essentiel, mais pour ma part j’aurais apprécié avoir moins d’aide rapide et devoir plus réfléchir par moi-même. Tout tourne autour d’enquêtes, de recherches et d’investigation et quand bien même la formule est assez simple comme évoquée, la recette prend relativement bien. On utilise un bracelet technologique pour reconstituer des évènements, faire défiler le temps et plein d’autres options. Chaque niveau propose son lot de crime à élucider où on récolte les indices avant de recoller les pièces du puzzle, à proprement parler. On regroupe les infos afin de faire coïncider (ou non) le tout avec nos thèses. On apprécie la mise en place de ces quelques mécaniques bien ficelées rendant Nobody Wants To Die plaisant à parcourir.
On en redemanderait
Le « faible » nombre d’enquêtes couplées à des mécaniques suffisamment nombreuses empêche de sentir une quelconque redondance ou impression de déjà vue, avec suffisamment d’outils pour ne jamais être perdu. Lors des dialogues, on a régulièrement le choix entre plusieurs réponses ou de ne pas répondre tout simplement. À plusieurs reprises, nos décisions impactent le cheminement. On retrouve une composante rappelant l’effet papillon ou ce que les titres de Supermassive offrent. Le reste du temps, NWTD prend des allures de wakling sim, mais dont la liberté est assez restreinte au final. Avec trois fins différentes, NWTD offre une certaine rejouabilité. La durée de vie peut sembler courte, environ 5 voir 6 heures par run, mais quand on compare justement aux Supermassive, on est dans la norme. Mais c’est plus façon dont la fin arrive qui m’a un peu dérangé, de façon trop rapide / sans détour. On pense en avoir encore pour des heures (et tant mieux) et paf d’un coup tout est fini. Ce monde aurait encore tant à nous offrir, un monde où ciel et sol ne sont plus visibles et surtout où la mort n’est plus un problème sans pour autant donner plus de sens à la vie à la vue de la noirceur qu’on décèle partout…
Nobody Wants To Die est une œuvre intéressante à bien des égards et qui séduit avec une DA forte et une technique solide. Son univers nous captive, on se plonge avec intérêt dans ce nous propose le titre de Critical Hit Games. Tout n’est pas parfait, comme le rythme ou les fins qui arrivent trop vite, mais on savoure tout de même chaque instant passé avec James Karra. Une bien belle découverte estivale, qu’on vous conseille surtout si vous avez un PC de compet’, car techniquement, c’est costaud.