Test Fantasian Neo Dimension : un portage soigné

Sorti il y a plus de 3 ans comme l’un des fers de lance d’Apple Arcade, le titre de Mistwalker, Fantasian Neo Dimension, est arrivé il y a quelques jours sur PC et consoles. Sous la houlette d’Hironobu Sakaguchi, connu pour avoir créé la licence Final Fantasy (rien que ça…), on découvre un JRPG qui parle aux plus anciens avec ferveur. Il faut dire que le bonhomme a été aux commandes des 5 premiers FF, puis producteur jusqu’au 9. Il a ensuite créé sa propre structure qui a donné naissance à Blue Dragon ou encore Lost Odyssey. Des noms rêveurs qui suscitent forcément un intérêt certain pour découvrir ce nouveau JRPG au tour par tour, créé dans le but de rendre hommage aux cadors du passé avec modernité et c’est réussi.

On y incarne Leo, un jeune homme amnésique qui se réveille dans une usine inconnue. Il entreprend un voyage afin de retrouver la mémoire, mais il se retrouve au prise d’une machination qui le dépasse et à laquelle il semble pourtant rapidement lié l’amenant à sauver le monde de Vibra d’une menace qui se précise rapidement face à un antagoniste nommé Vam, un divin malveillant, et un mal qui transforme les victimes en machines nommées Mechteria. Pour cela, il est accompagné de plusieurs protagonistes hauts en couleur comme Kina ou Cheryl. L’écriture et la narration abordent des thèmes matures et profonds comme la quête d’identité, le tout en utilisant les ficelles typiques du genre, tirées de l’âge d’or de la SNES/PSX. La trame n’est pas toujours révolutionnaire, mais la construction old school nous replonge dans une période que j’ai particulièrement adorée de ma longue vie de gamer, tout en restant suffisamment intéressante pour qu’on veuille voir la suite.

L’une des premières forces de Fantasian Neo Dimension est sa direction artistique sublime, composée uniquement de dioramas réalisés à la main, qui offre un monde séduisant et captivant. Ainsi, Mistwalker offre un monde qui jongle habilement entre nostalgie grâce à ses airs oldies et rétro, et modernité grâce à des effets et textures contemporains. Visuellement, Fantasian est une pure réussite, qui tape dans le 1000 à 200 %. Bien entendu, on ressent par moment l’origine mobile du titre, mais même sur iPhone, Neo Dimension était solide, donc aujourd’hui sur PC (et surtout sur Steamdeck), c’est validé à 110 %. La bande-son est du même acabit et nous enivre des heures durant. Elle est signée Nobuo Uematsu, célèbre également pour ses contributions et ses travaux sur Final Fantasy. Cerise sur le gâteau, côté fan service, il est possible de remplacer l’OST actuelle par celle de Final Fantasy, par exemple… On se sent comme à la maison durant tout notre périple Fantasian Neo Dimension. Dommage par contre que la localisation ne prévoit aucune traduction des ST dans notre langue… Certes, le niveau exigé n’est vraiment pas élevé, mais cela met tout de même de côté une certaine clientèle.

La question vient maintenant du gameplay, qui repose sur le tour par tour, d’apparence traditionnelle, mais qui ajoute tout de même une petite touche personnelle qui fonctionne au top. En effet, les sorts et compétences de nos personnages touchent plusieurs cibles, en ligne droite ou selon une courbe précise, on valide notre sort et sa direction dans laquelle on l’exécute et let’s go. Grâce à cette mécanique, on cherche souvent à maximiser la zone d’effet pour réduire toute menace à néant le plus vite possible. Sachant qu’on est totalement libre de reporter quelques combats en piégeant les adversaires dans une dimension parallèle, afin de tous les relâcher en même temps, pour une bataille épique à la mise en scène assez bien ficelée. Il y a pas mal d’ennemis sur notre route, ce qui permet d’aller plus vite dans l’exploration et surtout de rendre les combats plus palpitants. Quand on assemble chaque petite pierre de la formule Neo Dimension, on en ressort conquis avec un jeu qui nous passionne et nous donne envie de continuer. La gestion du positionnement et du placement des monstres adverses, combinée à nos différentes attaques et à leur zone d’effet, est au cœur du gameplay.

Se lancer dans Fantasian Neo Dimension donne l’impression de se plonger dans un JRPG perdu entre deux lignes temporelles : la nôtre et une seconde qui se situerait 20 ou 30 ans plus tôt, pour un savoureux mélange. L’histoire reste assez classique dans son approche et sa construction, avec une progression linéaire, mais Mistwalker réussit tout ce qu’il entreprend avec brio. Même si l’on ressent la provenance mobile, Fantasian est un titre qui parle sans difficulté aux amateurs de JRPG anglophones. Par contre, il a un gros défaut à mes yeux : son prix de 59,99 euros qui me semble élevé pour un jeu mobile porté sur les supports actuels. Hormis ce point, c’est validé.