Test / TMC

Il est l’heure de faire le bilan de Rage 2


14 mai 2018, des premiers leaks causent de Rage 2 et coupent l’herbe sous le pied de Bethesda qui pensait le dévoiler à l’E3. Du coup, du gameplay trailer débarque rapidement sur la toile. Drôle de coïncidence, le jeu voit sa date dévoilée fin 2018, pour une sortie le 14 mai 2019 soit pile poil un an après la fuite !

Fruit de la collaboration entre ID Software et Avalanche Studio, le titre est passé entre mes mains. Parti dans le trip openworld (un peu trop à la mode à mon gout), le jeu essaie de piocher des caractéristiques issues du dernier Doom d’ID Software, et de Madmax côté Avalanche, pour le meilleur ou pour le pire ? Il est l’heure de faire le bilan et de vous donner mon avis.

 

Condition du test : version commerciale sur le Epic Game Store.
PC : I5-8600k / RTX2080 / 16go DDR4.
Résolution de sortie : preset ultra / 1440p / FPS : 100+



Rage 2 se situe quelques décennies après le premier opus. La terre n’est plus un total no man’s land mais la violence est toujours omniprésente la faute à des gangs sanguinaires qui s’en mettent plein la gueule. A côté de cela, le monde doit faire face au retour de l’Autorité, véritable groupe armé qui attaque la dernière base archéenne, Vineland, dès le début de l’aventure où périra la ranger Erwina Prowley, mentor et famille adoptive de notre personnage (homme ou femme, à la convenance du joueur).

Notre perso va être promu ranger et prendra les armes dans un but de vengeance ainsi que relancer le projet Dague. Voici le pitch que nous propose le jeu de Bethesda et soyons clair, le reste de la narration ne volera pas bien haut, ce n’est pas ce qui fera que nous jouerons à ce titre, loin de là. Les personnages rencontrés ne sont mémorables, la narration est basique et sans profondeur. Bref, next !


L’attaque de Vineland servira de tutorial sur les gunfights. Sur PC, ça en jette pas mal. Les explosions et jeux de lumières sont clairement top. C’est nerveux, dynamique, y a du sang qui part dans tous les sens. On sent de suite le savoir-faire d’ID Software qui n’est plus à démontrer en termes de qualité de baston à l’arme, il suffit d’avoir fait la version 2016 de Doom ou le dernier Wolfenstein pour s’en rendre compte. C’est fun, on s’amuse on en redemande !


Ce gameplay gagnera en possibilité au fur et à mesure de notre aventure, en débloquant de nouvelles armes, capacités ou autres améliorations. Nous débloquerons ces armes et capacités via des arches, dissimulés un peu partout sur la map (des capacités comme le dash, ou le bazooka en arme). Chaque arme disposera de plusieurs paliers proposant chaque fois des améliorations (recharge plus rapide, munitions qui défonce le blindage ennemi etc), pour lesquelles il faudra dépenser de la Feltrite et des modes d’armes, que nous trouverez un peu partout, notamment dans ces coffres dans les différents points d’intérêts ou camps ennemis.


Plus on avance dans le jeu et plus un sentiment de puissance nous envahi, cette impression de tout écraser, c’est clairement jouissif, le plaisir est donc là, le titre étant un putain de défouloir des familles comme il faut. Il s’agit ici du gros point fort du jeu. Un peu plus d’arme, personnellement, aurait été bien vu (Mention spéciale pour le BFG qui s’est illustré tout au long de la campagne promo et absent du jeu sauf si on passe à la caisse, ce qui mérite un beau carton rouge).


Ce sentiment de puissance est un peut être même un peu trop présent à mon gout tant la difficulté n’est pas là. En difficulté standard, le jeu ne présente réellement aucun challenge et les férus de FPS ne seront pas en danger même en difficulté maxi la faute à une IA non exempt de défaut. En effet, celle-ci ne se montre que peu maline par son comportement. Les ennemis disposent d’un shoot clairement pas dégueulasse c’est bien tout.


La « difficulté » qui pourrait pointer le bout de son nez sera liée au nombre d’ennemis à vaincre et rarement de son efficacité globale. Que cela soit nos ennemis standards, comme les mini boss, ou les gros costauds à dézinguer, même combat. Oui, on se défoule à mort à tout exploser, mais on ne dénotera pas de patterns de malade à maitriser pour annihiler la menace ennemie.


Ce bestiaire d’ailleurs manque un peu de punch. Outre le skin flashy qui pourrait en rebuter quelques-uns (perso, cela ne m’a pas dérangé, j’ai fini FC : New Dawn il y a quelques temps du coup c’est clairement moins fluo ici), cela manque clairement de diversité. Nous affrontons principalement la même faction, et c’est clairement un des points qui manque de punch.


Niveau contenu, en dehors de la trame principale qui prendra moins de 10 heures, le jeu n’est pas avare en activité entre les camps, barrages ou dépôt de fuel ennemi, les places tenues par l’Autorité, les arches, et tout un tas de collectibles etc mais tout comme le bestiaire, un sentiment de redondance prendra le pli à un moment donné. Le jeu se dit un open world, mais il arrivera souvent que les camps ennemis se transforment en une phase très couloir où nous avancerons avec la seule idée de tout défoncer.

Le jeu a cédé à la mode des open world mais pas de la plus belle des façons. La map est plutôt grande, il y a comme dit pas mal d’annexe à faire mais bon dieu que c’est vide ! Il ne se pass quasi rien le temps de relier un point A à un point B. De temps en temps nous croiserons un véhicule ou deux (roulant ou abandonné), un groupe de 2-3 autochtones mais sinon rien. Alors certes, il y a quelques passages où le rendu déglingue bien mais voilà, le visu ne fait pas tout loin de là ! Perso, je préfère un bon jeu couloir qu’un open world mal foutue.


La conduite, quant à elle se veut arcade, et il sera possible d’agrandir son garage de différents véhicules assez simplement : il suffira de le ramener dans une ville marchande pour avoir la possibilité de l’ajouter à sa collection et donc de le faire apparaitre contre quelques dollars. Encore une fois, il sera possible de customiser et améliorer ces véhicules. La prise est en main est assez simple et rapide, tout comme l’utilisation de l’arsenal dispo.


Techniquement, sur PC, ça tourne au poil (bon vu le GPU encore heureux) et visuellement cela rend plutôt bien. Les effets d’explosions envoient, les jeux de lumières ont un bon rendu, c’est ultra fluide, tout roule de côté-là. Du coup, mon avis n’est pas forcément celui à prendre en compte. Du côté de l’audio, le jeu est entièrement doublé en FR, ce n’est pas mal sans exceller. J’ai noté quelques soucis de synchro labiales sans être alarmant.


Le mot « vide » décrit plusieurs caractéristiques du jeu : la map trop grande et en manque de vie malgré la présence d’un biome plutôt sympa et diversifié, le contenu annexe et le bestiaire sont assez redondants et en manque de diversité, la campagne principale trop courte pourtant, l’IA et la difficulté sont peu élevées.

Malgré cela il reste un côté plaisant grâce au punch, la nervosité, le gore des affrontements. Le sentiment de puissance est réellement jouissif, on défonce et on explose tout. Il y a pas mal d’améliorations dispos qui augmentent encore ce sentiment. Il aurait pu être judicieux de réduire franchement la taille de la map, et diversifier un peu plus le contenu pour donner plus de peps au titre sur son ensemble. On alterne entre amusement et ennui et c’est dommage, car du potentiel le jeu n’en manque clairement pas. Il n’est ni mauvais, ni très bon.

Vous cherchez un bon défouloir ? A prix réduit il fera l’affaire mais à prix fort je ne vous le conseillerais peut-être pas.

Mention spéciale pour la politique d’enfoiré concernant le BFG payant (édition deluxe pour DLC séparé) et la présence de Denuvo à la sortie uniquement (pas de Denuvo sur les autres launcheur …) sur la version Steam en sachant que Denuvo a souvent tendance à impacter les perfs de nos machines ! A croire que Bethesda ne retient pas la leçon de ces foirages successifs ces derniers temps, et ne semble clairement pas chercher à redorer son image auprès des joueurs, dommage !