Test / TMC

Sacrifice et souffrance dans le monde d’Othercide






Dans la liste des jeux qui ont attiré ma curiosité ces derniers mois, Othercide n’a pas volé sa place.

Développé par Lightbulb Crew et édité par Focus Home Interactive est un jeu de stratégie / tactique au tour par tour possédant une DA des plus particulières.

Façon Sin City, le jeu allie un noir, gris et blanc avec uniquement quelques pointes de rouge dans un monde sombre et où la mort est omniprésente.

Après avoir balayé le titre, nous allons partager avec vous nos impressions sur sa version Xbox One X.





SOUFFRANCE ET MORT. 

L’histoire prend place dans un monde au bord du gouffre rongé par la Souffrance, un mal obscur. Guidées par la Mère, le joueur incarnera les Sœurs, dernier rempart de l’humanité pour lutter contre la corruption de l’enfant maudit. L’histoire se dévoilera timidement par elle-même, le joueur devra parcourir le Codex en jeu pour réellement (essayer) de comprendre la situation. Le tout se voudra complexe, et le joueur n’allant pas chercher les informations risque de louper une bonne partie de la « narration ».




SACRIFICE NECESSAIRE.

Othercide ne sera clairement pas un jeu à mettre en toutes les mains. La mort, le sacrifice, la souffrance, seront autant de notions intégrées et associées aussi bien à l’histoire qu’au gameplay en lui-même ! Le titre se voudra réellement exigeant et punitif, voir même trop pour pas mal de joueur.

Je parle ici de sacrifice au premier sens du terme car le seul moyen de soigner une Sœur après un affrontement sera d’en sacrifier une autre de niveau équivalent au minimum. Ramener à la vie une sœur tombée au combat ? Idem, il faudra sacrifier une nouvelle âme ! Toute action a des conséquences, et ici on nous le fait bien sentir. L’erreur n’est clairement pas permise.




REFLEXION.

Les combats se déroulent donc au tour par tour, avec le fameux quadrillage pour les déplacements, portée et cible des attaques etc. Une gestion du temps fait ici son apparition. Sur le bas de l’écran sera affichée la chronologie des prochaines actions. Selon ce que la Sœur fera sur son tour actuel, sa prochaine apparition pourra être plus ou moins rapide. Il est possible de garder certains points d’action de ce tour ci pour pouvoir rejouer cette Sœur plus rapidement. L’inverse est aussi possible : jouer un max de PA ce tour-ci pour finir un ennemi aura pour conséquence de retarder le prochain tour de cette Sœur.

Comme noté plus haut l’erreur n’est pas permise. Foncer tête baisser coute systématiquement très chère. La réflexion sera de mise ici, ainsi que la patience. Une certaine coordination sera nécessaire pour annihiler nos ennemis sans voire nos Sœurs tomber au combat les unes après les autres. Le joueur pourra (et devra) déclencher des enchainements dévastateurs pour tuer l’adversaire sans y laisser sa peau. Car il y a bien un hic. L’ennemi tape réellement super fort et fera des dégâts très rapidement. C’est là que le côté die & retry apparait. Les missions loupées, ou à minima partiellement, ne seront donc pas rares.

Une bonne gestion de nos Soeurs, leur capacités et vie, et surtout dans le temps sera donc nécessaire. Il s’agit là clairement d’une des forces du titre, par sa facette très exigeante.




LA MORT N’EST PAS UNE FINALITE.

La mort arrivera donc souvent, surtout au début du jeu. Elle sera nécessaire pour réussir quoi qu’il arrive. Oui, nous perdrons nos Sœurs les unes après les autres, mais échouer dans une boucle permettra de la recommencer plus fort.

Chaque chapitre aura comme objectif finale la mise à mort d’un boss et en l’état celui-ci sera tout bonnement impossible pour nos Sœurs en état actuel. Nous rejouerons donc des boucles jusqu’à être assez fort pour affronter l’ennemi final.

Le côté rogue lite entre ici en jeu. Chaque mission, générée aléatoire, jouée permettra de débloquer à terme des bonus de plus en plus utile et fort pour pouvoir se préparer à démonter le boss du chapitre. On attaque une boucle, on avance, on meurt, on recommence avec un bonus selon notre avancée, on avance, on meurt, et ainsi de suite jusqu’à être comme annoncé assez fort pour arriver au bout de l’ennemi de fin de chapitre. Les objectifs resteront souvent les mêmes « tuer tout le monde » et malgré ce côté génération aléatoire, une certaine redondance pointera le bout de son nez par un vrai manque de diversité du type des missions.




PROGRESSION.

La progression se jouera sur deux aspects. Une facette via les boucles et bonus que nous débloquons. L’autre se fera via la prise d’expérience des Sœurs en fin de mission. Comme noté précédemment, pour soigner une Sœur, nous devrons en sacrifier une de même niveau. Il est donc fréquent de leveler des Sœurs dans une optique d’abattoir. Idem pour la résurrection. La progression globale pourra donc se montrer « hachée » et surtout pénible par moment. La gestion des Soeurs et du sacrifice est une superbe idée, mais le côté exigeant punitif en rebutera surement plus d’un.

A chaque prise de niveau, la Sœur gagnera donc un bonus de stats et de temps en temps une nouvelle compétence. Nous pouvons quelques booster les Sœurs via des « souvenirs ». Sorte de jeton, ces souvenirs boosteront une compétence par exemple.

En plus de cela, nous notons un manque flagrant de variété dans les classes, au nombre de trois : la guerrière protectrice, le support à distance, et la spécialiste des dégâts corps à corps. Nous aurions apprécié en avoir de nouvelles en avançant dans le jeu. Cet aspect semble clairement plus négliger que le reste et c’est bien dommage.

La durée de vie ici sera des plus suggestives, et propre à chaque joueur. Tout dépendra du nombre de run que vous allez devoir boucler pour finir les chapitres notamment, et le temps passer à leveler vos victimes de sacrifices.




TECHNIQUE ET UI.

Lors de la présentation du jeu, la DA proposée était vraiment top. Othercide possède une identité propre et qui fait effet. Dommage qu’un petit manque encore variété dans les environnement et bestiaire se pointe. Les boss par contre ont bénéficié d’un super travail, en tout point.

Techniquement parlant, aucun souci constaté sur Xbox One X. Le rendu globale est assez jolie, et la fluidité au RDV.

Par contre, au niveau interface, le jeu aurait clairement pu gagner en clarté. En combat, cela va principalement, mais dans le hub d’entre mission, beaucoup de menu sont sous imbriqués les uns dans les autres, et pas toujours facile d’accès ou intuitifs. Bref, Othercide aurait surement gagné à être allégé de ce côté-là afin de gagner en finesse et précision.






AVIS : UN POTENTIEL PRESENT.

Si je devais résumer mon avis rapide, cela aurait pû être en deux mots.

Frustration. Nous allons mourir souvent, et fréquemment nous passerons du temps à faire monter en niveau une Sœur dans le seul but de la sacrifier ensuite. Un jeu exigeant n’est, pour moi, pas synonyme de frustrant ou punitif à l’excès et malheureusement ici, c’est souvent dans ces notions que cela va pencher. J’aime les jeux où j’en chie un minimum, mais ici cela va foncièrement bien plus loin.

Contrasté. Les idées sur le papier sont bonnes mais il manque clairement de la variété : 3 classes, des Sœurs au final se ressemblant plus qu’autre chose visuellement et en termes de gameplay. Le bestiaire et l’environnement sont tout autant touchés par ce phénomène. Les missions s’enchainent et se ressemblent bien trop également. Il y a donc un contraste avec ce que nous attendions à ce que l’on a en réalité.

En face, nous aurons une DA atypique et efficace qui rendra le jeu tape à l’oeil. L’univers sombre et mature à creuser possède également un potentiel bien présent qui ne demande qu’à être travaillé.

Le mélange tactical et rogue lite fonctionne tout de même bien, et pourrait faire un malheur si correctement dosé. L’idée du sacrifice et du jugement à porter à chacune de nos actions est également une belle idée.

Cette gestion du temps, nécessaire, apporte une dimension autre au genre également et une facette purement stratégie au finale qui s’avérera interessante.

Il faut simplement savoir où vous mettez les pieds avant de vous y lancer. Un joueur non averti risque de lâcher rapidement prise face à ce côté exigeant mais surtout punitif très rapide. La partie redondante peut également lasser sur le long terme.

Pour ma part, j’ai alterné entre plaisir et frustration mais avec un petit arrière gout de « revenez y » tout de même étrangement.