Un univers sombre et sanglant attend Mordred – Test Dry Drowning


L’univers de Nova Polemos nous accueille pour Dry Drowning, du studio V.
Nous incarnerons un détective privé du nom de Mordred Foley, hanté par un passé sombre, enquêtant sur une série de meurtres inspirés de la mythologie grecque.
Sortie sur PC durant l’été 2019, nous avons pu découvrir la version Switch de ce titre d’investigation et Visual Novel, pour laquelle nous vous livrons de suite notre expérience.

Première chose qui saute aux yeux, l’ambiance très travaillée du jeu. L’univers décrit fourmille de détails ci et là. Nova Pomelos nous proposera un monde où personne n’est tout blanc ni tout noir. Chacun aura sa dose de secret et passé dans lesquels il a commis de mauvaises actions. Mordred est tombé précédemment pour avoir envoyé deux innocents à la peine capitale sur la chaise électrique. Il sera question pour lui de trouver la rédemption et de réussir à repartir de zéro.

L’environnement dans lequel se passera la trame n’est guère plus réjouissant. Nova Pomelos est un monde gouverné et créé par et pour les puissants. Le racisme et la discrimination y seront courants et omniprésents. Studio V aura construit un véritable univers cohérent et précis, où rien n’est laissé au hasard. C’est un monde corrompu et moisi où l’argent et le pouvoir règne. Le joueur s’en rendra vite compte.

Qui dit Visual Novel dit souvent des défilements de textes sur « plan fixe » à la pelle, mélangé à quelques phases enquête. Dry Drowning va pousser un peu plus en incorporant quelques mini-jeux à plusieurs moments pour casser la monotonie inhérente au type, et donner du rythme à la formule.
A l’inverse des autres productions du genre, le gameplay et la progression sont donc loin d’être linéaire et c’est une bonne chose, car régulièrement le titre de Studio V va nous proposer une nouveauté.
Cela aura pour effet de pousser le joueur à continuer sa partie jusqu’au générique final qui prendra aux alentours de huit heures par run. Dry Drowning nous vend une certaine rejouabilité avec plus de 100 cheminements et trois fins différentes. 
Le reste reprend les classiques du genre, type point’n’click notamment.

Mordred aura une petite particularité pour résoudre les enquêtes. Quand une personne lui ment, celui-ci se mettra à porter un masque ! Notre héro décèlera donc la moindre tentative de le tromper. Bien entendu, cette capacité mettra en lumière le fait que le raisonnement et conclusion à une enquête que nous pensions acquise et béton n’est que du vent ! Mais du coup, cette mécanique va aussi grandement simplifier la difficulté du jeu. Le joueur disposera de trois essais pour faire avouer le témoin présent. Un simple game over en cas de triple échec, nous ramenant quelques minutes plus tôt pour recommencer.  La difficulté en prend un coup, et les répercussions d’une erreur de jugement sont donc nulles.

Concernant la partie technique et rendu visuelle, il faut avouer que la date graphique du jeu est réellement jolie. Le rendu type dessin teinté de noir et blanc pour les protagonistes fait son effet, surtout quand cela est contre balancé par un décor type Blade Runner coloré au coup de néon et autre détails typiquement Cyberpunk-like.
Le jeu n’a montré aucun défaut que cela soit en dock, comme en nomade qui a d’ailleurs été mon format de prédilection sur Dry Drowning, préférant habituellement jouer en dock.
Dommage par contre que les textes soient entièrement en anglais, privant une partie de joueur de s’aventurer dans ce road trip obscure.


L’histoire, la narration ainsi que l’univers créé ont eu le droit à un véritable travail de la part de Studio V.

Nova Pomelos nous propose un monde cruel et injuste dans lequel nous avons pris plaisir à suivre Mordred.
Il est rare de voir ce niveau de détail dans un jeu venant d’un studio de petite envergure.
Le gameplay, classique de prime abord, se renouvelle de belles façons grâce à l’ajout des mini-jeux réguliers.
Dry Drowning propose un polar sombre, sans happy ending, certes courte, mais avec une très grande rejouabilité.
Pour une introduction au genre, le titre de Studio V est une petite pépite à découvrir.