Test Shin Megami Tensei III Nocturne HD Remaster : l’hommage attendu pour ce classique ?

Initialement sorti sur PS2 en 2005, Shin Megami Tensei III nous revient demain dans une version appelée « Nocture HD Remaster ». À la vue des infos en ligne vous vous dites « tiens, on ne dirait pas Persona ? » Et c’est tout à fait logique. Sauf c’est bien Shin Megami qui est la licence d’origine, dont Persona est le spinoff. Culte à sa sortie, on découvre ce que donne cette version remaster 2021, sur Switch.

On incarne un lycéen, en route pour rejoindre deux amis à l’hôpital de Shinjuku afin d’y voir son professeur. En route, apprenant qu’une manifestation a éclaté quelques heures auparavant non loin de là, on décide de s’arrêter sur le lieu du drame. Plusieurs morts sont à déplorer, dans des circonstances floues. Il n’y a pas âme qui vive, sauf une personne semblant être journaliste. Après une discussion, il nous indique devoir lui aussi aller à l’hôpital, et nous remet un magazine qui en parle. L’article indique que l’endroit semble lié à une mouvance religieuse obscure. Notre personnage reprend alors sa route sans y prêter attention.

Arrivé dans ce fameux hopital, on tombe sur notre premiere camarade de classe, seule. Le second est parti en reconnaissance dans l’hosto du fait qu’ils n’ont trouvé personne, pas même la prof qu’ils étaient venus voir. L’endroit est oppressant, et l’atmosphère est clairement pesante. L’article disait-il vrai ? L’hôpital serait-il vraiment lié à une mouvance mystique du mal ?

On décide alors de visiter le sous-sol, après avoir ratissé tous les étages. Après deux rencontres encore plus inquiétantes et semblant tout sauf normale, le professeur apparaît et nous donne RDV sur le toit.

Elle nous explique que la fin du monde est proche. On va y assister en direct, et cela ne tarde pas. La ville de Tokyo est anéantie. On se réveille dans une forme de démon, après avoir dû ingérer un Magatama !

C’est ainsi que commence notre périple en enfer dans Shin Megami Tensei III Nocture HD Remaster !

Avantage en nature inclus.

Notre transformation en démon nous apporte quelques avantages comme pouvoir nous battre contre les autres créatures du mal… ou les recruter. Les enfers sont en guerre et on doit annihiler les forces adversaires ou les rallier à notre cause. Encore une fois, les joueurs de Persona ne seront pas en terrain inconnu, de nombreux démons étant présents dans les deux licences, notamment Pixie ! Il faudra balancer de joli pot de vin pour espérer les faire rejoindre notre personnage. Il ne sera pas rare de voir un monstre, une fois bien graissé, refuser de nous rejoindre!

À la manière de bons nombreux de JRPG de l’époque, les affrontements sont au tour par tour. Aucun ennemi visible devant nous. Cela pop aléatoirement. Que cela soit dans les bâtiments, sous la map monde où on dirige un simple curseur. Côté baston pure, c’est du classique niveau tour par tour, avec un groupe maximum de 4 joueurs (le héros et 3 démons), mais c’est efficace.

Du gros jeu de rôle à l’ancienne.

Bien que nous sommes dans un JRPG, présentant de nombreux PNJ sur le chemin, Shin Megami Tensei ne propose pas de contenu annexe. L’expérience se limite à sa trame principale uniquement. Comptez tout de même dans les 50-60 h pour voir le bout du jeu.

Les Magatamas proposent de nouvelles compétences lors du leveling, actives comme passives. Pendant la progression, la possibilité d’acquérir d’autres parasites se présente à nous. De ce fait, on a accès à de nouveaux atouts, comme une affinité de feu, ou encore un bonus de force brute. Mais bien entendu, dans le royaume des démons, rien n’est jamais gratuit. En contrepartie de ce boost, un malus vient sur une autre stat ou un autre élément magique. À la manière de la gestion des Personas, on peut fusionner les démons ensemble afin d’en améliorer leur puissance.

Fuuuuuuuusion, paf !

Une bonne utilisation de ces Magatamas facilement la vie du joueur. Il en est de même pour la gestion des Personas. La difficulté globale du titre est présente, dans son paramétrage standard, du moins au démarrage. Une fois toutes les mécaniques bien assimilées et mises en œuvre, tout se passe mieux, mais le joueur est quelque peu lâché dans la fosse aux lions rapidement. Après, soyons honnêtes, de la difficulté n’est jamais un mal quand le jeu est bien équilibré. Il suffit de se plonger réellement dans ce que Shin Megami a à nous offrir sans skip tout les tutos et cela devrait bien finir.

L’appel du mal.

L’histoire de Shin Megami Tensei III est sûrement son plus gros point fort. L’univers sombre proposé est prenant et va bien plus loin qu’un « c’est la fin du monde » ou « les démons sont là ». Je ne dévoilerais rien ici, mais cela vaut assurément le coup d’œil. La DA globale et la bande-son créent une atmosphère et une ambiance globale vraiment bonne. C’est un véritable plaisir de (re) découvrir ce monde et univers si particulier, mais ô combien travaillé ! Bref, une valeur sûre et une expérience originale !

Old school baby.

Dommage que la technique soit à « l’ancienne ». Pas de mensonge certes, il a bien été annoncé qu’il s’agissait d’un remaster et non d’un remake. Partant d’un jeu PS2 originalement, un certain travail a été effectué et reste très appréciable, mais on aurait aimé un peu plus. Là où cela pique le plus restent les cinématiques 4 : 3. De même, les animations plus que rigides de notre protagoniste. Pour finir, mentionnons l’UI, que cela soit hors ou en combat, qui fait très datée aussi. Finalement, ce qu’on aurait aimé le plus n’est pas forcément point de vue visuelle brut, mais plus tout ce qui fait le confort ou non du joueur.Après, si le graphisme faisait tout, cela se saurait, mais un remake lui aurait le vrai hommage que le jeu mériterait.

Truc cool sinon, le jeu est intégralement sous-titré en français, avec doublage anglais ou une VO japonaise. Le mode dock, tout comme portable, tourne bien.

Mode remaster.

C’est surtout ce mode nomade qui profite le plus d’une nouvelle feature : la sauvegarde rapide. Cette fonction permet de sauvegarder n’importe où, mais en quittant le jeu. Dehors et plus de batterie ? Paf une sauvegarde rapide et merci au revoir !

Un contenu additionnel, à télécharger, mais gratuit, ajoute un mode « facile » qui permet de se balader en jeu et profiter de l’histoire avant tout. Ici, oubliez clairement le challenge, tout comme l’importance de l’optimisation des démons etc.  L’édition Deluxe ajoute plusieurs autres contenus (payants pour l’édition standard) ajoutant des options pour la musique, des donjons additionnels aidant à la pex, ou encore le mode Maniac incluant Dante de Devil May Cry. 

Pour le coup, OK, le titre propose deux éditions, mais un remaster payé prix fort ne devrait pas, quoi qu’il arriver, demander de repasser à la caisse, quel que soit le contenu.

Un grand classique, qui aurait surement mérité plus.

Shin Megami Tensei III Nocturne HD Remaster peut être perçu de plusieurs façons, selon le joueur qui aura le titre en main.
Point de vue œuvre pure, ce qu’il raconte, ce qu’il propose, il est tout simplement irréprochable.
Déjà phare sur PS2, son contenu et son histoire restent aujourd’hui excellents.
Le contexte de la fin du monde, ce que nous pouvons en faire, et la façon dont le monde évolue selon nos actions… l’expérience est faire au moins une fois.
La gestion des démons, et des Magatamas, ajoute une couche intéressante au gameplay global.
Le jeu intégralement sous-titré en français, un doublage de qualité, une bande-son ajoutant encore de la profondeur à la DA et ambiance sont autant de points donnant encore du crédit au jeu d’Atlus.

Après, il faut être honnête, la nouvelle génération de joueurs voit souvent le graphisme avant tout, et cela pourrait alors très fortement desservir SMT3.
Le rendu, même vieillot, en lui-même est une chose, mais tout ce qui gravite autour aurait mérité un peu plus de travail quoi qu’il arrive. L’UI en est le parfait exemple, tout comme les animations des personnages.
Dommage aussi de voir du contenu payant pour un remaster.

En attendant le 5e opus, ce remaster est une bonne opportunité de plonger dans la licence dont Persona dépend, si vous arrivez à faire fi de la partie technique qui reste son seul vrai point « négatif » au final à mes yeux.