« Conan Exiles : Isle of Siptah » : avis sur l’extension à l’aube de sa sortie

Conan Exiles est un jeu développé par Funcom. Lancé en accès anticipé début 2017 exclusivement sur PC, le titre prenant place dans l’univers de Conan le barbare arrive en version 1.0 sur PC, PlayStation 4 et Xbox One en mai 2018. Orienté sandbox, le mélange survie et craft fonctionne bien et propose une expérience intéressante dans un genre pourtant bien fourni surtout sur PC.

Le studio a lancé la première extension majeure, Isle Of Siptah, en accès anticipé (PC à nouveau) en septembre. À l’aube de son passage en version 1.0, et de sa sortie également console, je vous livre un avis, mon ressenti.

Vous noterez que je parle bien d’avis eet non de test. Pour quelle raison ? Maîtriser l’ensemble des facettes d’un jeu du genre, balayer l’intégralité du contenu nécessite d’y avoir passé des dizaines et des dizaines d’heures pour réellement tout y avoir vu. 

Après avoir créé mon survivant, j’ai le choix du point d’apparition pour débuter mon périple. La map semble assez vaste (en tout cas, bien plus qu’au lancement de l’accès anticipé). Au nombre de quatre, chacun est disposé à l’opposé des autres, et surtout une indication de la difficulté y est apposée. Par prudence, je choisis celui indiquant le moins de danger histoire de commencer « à la cool ». De même, plusieurs modes de jeux sont disponibles, allant du jeu « découverte » à l’expérience hardcore pure et dure ! Chaque joueur y trouvera aisément chaussure à son pied.

Le Cimmérien malchanceux.

Je suis Jinroh, guerrier cimmérien. Après avoir survécu aux terres arides des Terres Exilées, j’ai décidé de recommencer une nouvelle vie et entrepris un périple, partant à la découverte de nouvelles contrées. Mais tout ne se déroula pas comme prévu, mon bateau fit naufrage.

Je me réveille, sur ce qui semble être une île. Aucun signe de vie autour de moi. Des débris de bateaux à perte de vue, du sable et des collines verdoyantes plus loin. À peine je quitte l’eau et la carcasse de mon embarcation que je vois une horde de chiens sauvages non loin. Je me doute que l’île regorge de dangers bien plus grands, mais mon expérience me dit de ne pas foncer tête baissée, mais bel et bien d’avancer prudemment. Je fouille les débris et y trouve des caisses abandonnées, mais aussi des corps inertes. Je n’ai guerre le choix que ramasser leur maigre richesse. Je ramasse mes premières pierres, branches et autres fibres.

Une survie rude, mais l’envie de vivre ne s’éteint pas.

Mon instinct de survie, forgée par les Terres Exilées, me rappelle que pour survivre, j’aurais besoin d’outils. Avec ces matières premières basiques, j’assemble ma première pioche et hache. Ces outils, certes rudimentaires, me permettent de pouvoir couper les arbres environnants et piocher les minerais alentour. La nuit arrive, je n’ai aucune source de lumière à portée de main. J’entends les hurlements de bêtes sauvages non loin, mais je reste caché. Les jours s’enchaînent, il est dur de survivre, et de manger. Par chance, m’étant installé proche de l’océan, j’ai au moins de quoi boire. 

Petit à petit, je construis ma première demeure en débris, à la taille minime, mais permettant de vivre. J’y ajoute une paillasse au sol. C’est rustique à souhait, mais fonctionnel. J’assemble mes premières cordes, pour créer des haillons pour me couvrir du soleil. Bien sûr, je n’attends guère protection de ces habits en cas d’attaque ennemie. Je fini cette première habitation par un coffre pour y stocker mes vivres juste avant de perdre la vie.

Du RPG, classique, mais suffisant.

L’interface est simple : vie et endurance symbolisées par deux barres à gauche, une icône symbolisant faim/soif/le froid. Chaque action basique (récolte, fabrication, combat, etc.) nous donne de l’expérience. On acquiert de nouvelles compétences de crafts à chaque pris de niveau, qui ouvre aussi la possibilité d’augmenter une des cinq stats (les classiques force, endurance, etc.) donnant des bonus par palier de point dépensé. Le jeu nous guide sur les premières heures de jeu en nous donnant des objectifs à atteindre, simple mais au moins on a une ligne directrice à suivre.

La vie ne tient qu’à un fil.

Jinroh connu sa première mort rapidement, et elle ne fut pas la seule. J’ai vite été repris par l’envie de découverte, à vouloir visiter ces ruines immenses à quelques pas de là, qui s’illuminent par le feu des remparts à la nuit tombée, mais soyons honnêtes : c’est une bien mauvaise idée ! Déjà, j’étais à peine équipé (4 habits en toile de jute, une épée en pierre) et ces ruines n’étaient pas abandonnées (l’archer, en armure moyenne en cuir, armé d’épée et arc à flèches de feu, il n’a pas aimé voir ma tête). S’il y a bien une chose à assimiler dans ce type de jeu, Conan Exiles ne faisant pas exception : il faut y aller petit à petit. Pour le coup, je l’ai payé du prix fort !

Un second départ.

Non loin de ma première cahute se trouvait un campement autochtone. En m’approchant furtivement, j’ai pu mettre à terre la plupart des occupants. Sans me faire voir par le maton du coin, j’ai pu me remplir les poches de composants et là, j’aperçois une colline verdoyante avec une très grande place, bien plate. Je décidai d’y faire ma seconde maison, bien plus grande. 5×5 blocs au sol (contre 2×2 avant), à étages avec escalier intérieur. Le RDC consacré à tout ce qui est crafting, et là ’étage la pièce à vivre. 

Car oui, en prenant du level, j’ai gagné de nombreuses compétences. Je dispose à présent d’une armure légère, avec des renforts rembourrés faits de peaux animales, un arc pour accompagner mon épée et mon bouclier. 

J’ai construit une fonderie en extérieur. En intérieur, je dispose d’un atelier pour fabriquer des meubles basiques, des braseros ou autres torches murales. À côté de cela, j’ai un feu de camp bien plus grand pour chauffer ma nourriture ainsi que des établis spécialisés tannerie, armurerie et j’en passe.

Et c’est le temps qui court, court !

J’avoue que je n’ai pas vu les heures passées à vouloir améliorer cette seconde bâtisse, qui a bien plus de gueule, toute en pierre, avec une toiture travaillée et des barrières tout autour de la propriété. Je gravite non loin de ma maison, fais mes rondes, chasse, tue, récolte, construis/répare/améliore ce que je vois, en agrandissant de jour en jour la distance à laquelle je m’aventure. Je quitte le jeu pour aller dîner et là, je vois que j’ai plus que dépassé les 10 heures de jeu, n’ayant rien vu de l’île ! Et surtout, mon Jinroh est encore à un stade peu avancé.

Conan, comme les Ark et consorts, bouffe un temps monstre dès lors qu’on adhère au concept. J’aime prendre mon temps, et faire les choses en grand et bien. Forcément, une fois lancé les heures s’enchainent.

J’abandonne progressivement les armures légères, pour des cuirasses en cuir. Les armes en pierre laissent leur place à des épées ou haches qui ont de la gueule. Le déplacement à pied est remplacé par une monture.

On vient de balayer au final la base de l’expérience Sandbox, typique du genre : survie/récolte/craft. N’ayant pas fait de test écrit du jeu de base, cela permet de resituer un peu le contexte. Chose de sur l’univers Conan est juste tip top ici, et matche parfaitement au style de jeu.

Un décor nouveau : Isle Of Siptah.

Comme évoqué un peu plus tôt, le premier changement visible est le décor dans lequel nous arrivons. Siptah donne plus dans le paradisiaque et île verdoyante que désert aride de la mort de la map de base. Bien que dans les deux cas, la mort sera bien là !

Visuellement aussi, le jeu a connu de nombreuses améliorations dont les screens (éditeurs certes, mais j’ai pu voir cette évolution moi-même) montrent certaines mises à jour à l’oeuvre. Techniquement, sur PC, c’est très solide et plutôt joli dans l’ensemble. Les reflets de lumières, les textures ayant gagné en précisions et qualité, tout comme l’antialiasing ayant gagné en efficacité avec le temps, je dis oui. Certes, encore heureux que le jeu tourne sur ma config (R7 3700X + RTX3080), mais même le framerate s’envole (plus de 100, et de loin) sur la définition de mon écran (3440×1440). Cela donne une idée de l’optimisation.

Depuis son lancement en accès anticipé, on ne peut pas nier que Funcom a fait un énorme boulot. Le suivie du jeu Vanilla était déjà bon, il l’est toujours autant ici. La taille d’île a grandement évolué depuis septembre dernier et le début de l’accès anticipé. L’île se montre bien plus vivante aujourd’hui, face à un monde très peu (pour ne pas dire « pas ») peuplé avant. De nombreux PNJ, hostiles soyons honnêtes, ont été ajouté depuis pour notre plus grand bonheur, rallié à plusieurs tribus différentes.

Siptah propose de nombreux biomes, variés. De multiples ravins sont présents, secs ou parcourus par un point d’eau. L’escalade permet de prendre de la hauteur et ouvre la vue à de nombreux panoramas. Le bestiaire, humain, est assez fourni. Il en est de même pour la faune. Les chiens sauvages objet de mes premières morts ont vite laissé leur place à des crocos imposants ou des tigres/lynx géants ensuite. Il ne m’a pas fallu faire une grande distance pour rencontrer mon premier ennemi indiqué une grosse tête de mort rouge bien visible ! Et que dire des créatures fantastiques, dont l’araignée divine géante !

Mais au final, cette extension n’apporte qu’un redesign ?

N’abusons pas. Effectivement, le gameplay ne diffère pas du jeu Vanilla. Le craft au final reste plus que similaire et n’apporte pas grand-chose (deux sets) en termes de recette. Trois nouveaux sets d’armures sont ajoutés en surplus. Une nouvelle monture est également de la partie : un rhinocéros ! Plus de 10 nouveaux donjons sont à trouver lors de l’exploration, à la difficulté variée. Du vrai challenge ici.

Le soin est également modifié. Lors de mes sessions, lointaines certes, sur le jeu de base, la nourriture soignait aussi. C’est fini ! Il faut impérativement passer par des bandages ou coctions alchimiques pour récupérer de la vie. Ciao les runs en urgence à spammer la nourriture. Surtout que se poser un bandage nécessite une animation qui dure plusieurs secondes pour remonter la vie ! Le PvP se montre dès lors encore plus brutal et punitif, tout comme le grind où il faudra bien gérer les aggros d’ennemis.

L’autre grosse nouveauté est la maelstrom. Le vent se lève, un cyclone est visible dans le ciel. Priez pour ne pas vous y retrouver ou que cela ne s’abatte pas sur votre camp. Je n’en dirais pas plus, afin de ne pas vous gâcher la découverte de l’évent, certes difficile, mais plaisant à souhait. En tout cas, c’est une bonne chose apportée par Funcom, qui insuffle un peu de dynamisme et défi à la vie sur Siptah.

La même impression de grandeur, et de n’être qu’une infime part de ce tout se dégage toujours en jeu. Les World boss présent ci et là ne nous font pas de cadeau. Cette atmosphère magique, dure, mortelle, mais envoûtante fonctionne toujours.

Il ne manque rien ?

Siptah fait du Conan, ni plus ni moins. Il n’ajoute pas réellement de défaut, mais il ne gomme du coup pas non plus les anciens. J’aurais bien vu quelques améliorations. Notamment côté craft. Pourquoi pas des skins remaniés pour différencier l’expérience originale et celle du DLC ? Des détails, mais qui auraient amené Siptah à se différencier un peu plus.

Survivre, c’est fun !

Techniquement, le jeu a pris du galon avec les derniers travaux de Funcom. C’est joli, propre et fluide. Le level design de Siptah propose quelque chose d’intéressant. On retrouve avec plaisir ce savant mélange de survie / craft dont l’univers Conan se prête toujours à merveille.

Visuellement, l’île nous change des Terres Exilées, mais le fond reste le même. Que cela soit le gameplay, ou les crafts disponibles. Le contenu aurait gagné à être plus diversifié pour l’île, afin de se différencier un peu plus de ce qu’on connaît déjà mais la base est solide. Le bestiaire connait quelques changements de son côté, notamment le dieu araigné présent. Voyez avant tout Isle of Siptah comme une prolongation pure et dure, dans la continuité de ce qui existe déjà.

Dès lors que vous n’êtes pas retissent au jeu de survie, Isle Of Siptah est une valeur sûre, surtout quand on voit le faible prix du contenu face aux packs cosmétiques disponibles habituellement.