Test The Demon Slayer The Hinokami Chronicles : une adaptation classique

S’il y a bien un manga qui cartonne ces dernières années, c’est assurément Demon Slayer. Après l’œuvre papier ayant pris finit il y a un an, la première saison de l’animé a été un succès retentissant. L’OAV qui suit est un succès démesuré et la bande-annonce de la seconde saison explose les vues sur YouTube. Face à un tel succès, on se doutait voir un jeu la licence adaptée au format jeu vidéo. C’est Cyberconnect aux manettes pour délivrer une expérience fidèle à l’animé, mais un peu trop similaire aux précédentes productions du studio notamment les Naruto Ultimate Storm.

Le titre nous propose plusieurs modes notamment l’histoire. Demon Slayer The Hinokami Chronicles reprend l’intégralité de la première saison ainsi que le film le train de l’infini. On incarne Tanjiro et sa sœur Nezuko, après que leur famille ait été décimée par un démon. Nezuko est d’ailleurs devenu l’un des leurs en conservant une part d’humanité. On suit ce duo à la recherche d’un remède pour redonner forme humaine à Nezuko. L’histoire se laisse suivre, et quand on garde à l’esprit qu’uniquement un tiers de l’histoire est disponible en animé et donc en jeu, on se doute déjà qu’on aura surement d’autres opus.

Tout est fait pour qu’on retrouve en un claquement de doigts l’ambiance de l’animé : le doublage, et la bande-son sont les mêmes. On retrouve la formule des Naruto US : on contrôle notre personnage sur une carte à explorer pour récupérer des items, parler à des pnjs, et tracer la route jusqu’à l’objectif. Sur le chemin, il faut en découdre avec des démons lambda avant de pouvoir prétendre se frotter au boss du chapitre. On ressent assez vite une impression de couloir, et de peu de liberté, habituel chez Cyberconnect. Compter 6-7h pour voir le bout des 7-8 chapitres disponibles. Celui qui a vu l’animé sait à quoi s’attendre niveau narration, forcément on recherche ici la fidélité avant tout. D’ailleurs pour le coup, on voit que Cyberconnect maitre son sujet encore une fois tant tout est bien retranscrit. La mise en scène et la construction alternent cinématiques en in engine, et autres scènes à la manière de diapositive pour compléter le lore. Bref, avec une base aussi solide que le manga et le studio aux commandes, il aurait été incompréhensible de voir une composante non maitrisée ici.

À la manière des Naruto, on dispose d’une touche pour l’attaque basique, une pour les attaques spéciales, ainsi qu’une touche pour les capacités super, l’esquive et la parade. On sent que Cyberconnect s’est bien appuyé sur ses acquis pour transposer l’une formule d’une licence à l’autre sans trop forcer. Vous avez joué à une de leurs autres jeux ? Vous serez alors en terrain connu, le format étant le même en 1v1 avec un assist. C’est nerveux, et dynamique, on sort rapidement de grosses attaques ou des super. Le but est d’en mettre plein les yeux et c’est réussi. Les bastons de boss par contre sont un peu décevantes dans le sens où on plus l’impression de faire face à un mega sac à PV respectant deux-trois patterns qu’autre chose. On retrouve les passages de QTE de temps à autre pour ajouter un peu de pression et pour accentuer encore la mise en scène. 

Certes le gameplay parait classique, mais les animations, cutscènes, et toute la mise en scène eux tabassent. J’aurais aimé un peu plus de complexité, ou de possibilités offertes pour ma part. On sent de suite que l’accent a été mis sur le spectacle et non un gameplay profond. Après, cela en fait un jeu de baston sans prise de tête, ne demandant pas des jours et des jours pour maitriser un personnage ce qui plait aussi : du fun immédiat et pas de frustration de se faire éclater en boucle.

Là où le bât blesse réellement pour moi, c’est le roster. Il y a 18 combattants à débloquer via le mode story, mais quand on y regarde bien, on ne dispose que de 11 avatars, le reste étant des reskins ou facettes alternatives. Petite déception pour le coup. Difficile de faire plus aux vues du contenu positionné (saison 1 et une OAV) pour les héros, ou chasseur de démons, mais pourquoi ne pas permettre de jouer des démons du coup justement ? C’est une question que je me pose sincèrement d’autant plus qu’ils disposent déjà d’animation, attaques. C’est un choix surprenant de la part de Cyberconnect pour le coup et c’est bien dommage.

La technique quant à elle affiche une fluidité à toute épreuve sur console newgen, avec un rendu plaisant proche de l’animé avec du cellshading.

J’attendais patiemment Demon Slayer The Hinokami Chronicles en jeux vidéo et je ressens à la fois plaisir et déception. Plaisir, car l’adaptation est fidèle. L’immersion, grâce à la présence de la bande-son et du doublage officiel, fonctionne nickel. Adorant l’animer, c’est un plaisir de le revivre en étant moi aux commandes des personnages emblématiques de la licence. Les animations et autres cutscènes offrent une mise en scène solide. C’est du fun immédiat, sans détour. En face, la déception concerne un roster un peu trop maigre, et le format du mode aventure pas toujours palpitante avec son impression de couloir assez forte. J’espérais des combats de boss épique, mais le soufflet est un peu redescendu. Demon Slayer reste un bon jeu de baston, sans prise de tête, mais je m’attendais peut-être à quelque chose d’un peu plus différent des autres prods de Cyberconnect.