Crystar : du potentiel gâché par une trop grande redondance

Initialement sorti en 2018 sur PS4, Crystar arrive dans quelques heures chez nous sur Switch. Même s’il n’est pas exempt de défaut, il en reste que la production de FuRyu affiche quelques options et features intéressantes. Mais selon le joueur, cela ne sera peut être pas suffisant.

 On incarne Rei Hatada, qui se réveille dans un monde étrange sous forme de papillon, à la recherche de sa sœur Miraï. Très rapidement, on découvre qu’il s’agit du purgatoire et que la seule façon de s’en sortir – en plus de sauver Mirï – est de remplir des missions appelées Ordeals pour le compte de plusieurs protagonistes hauts en couleur. Par chance, on obtient un pouvoir nous équipant d’un armement suffisant pour survivre et annihiler les monstres et morts-vivants du coin. L’histoire est assez sombre et intéressante, entre coupée de quelques dialogues ou cutscènes/cinématiques en animé (bordel l’opening, quelle pépite). J’ai assez aimé la narration ainsi que la mise en scène et certains intervenants sont géniaux.

La DA/level design me rappelle quelque peu Poison Control et on me dirait que Crystar est édité par NIS America que je ne serais pas choqué tant on retrouve ce petit truc qui caractérise ces productions. Quand on sait que le titre est sorti il y a 4 ans déjà, on ne s’attend pas à des miracles de ce côté-là. Le rendu, dock comme nomade, accuse un peu le retard notamment sur les textures ou les décors et ne fait pas d’effet waouh (même pour la Switch) si on parle technique brute. Le framerate est stable au moins. Le level design et les environnements se montrent plus que récurrents, tout au long de l’aventure, on a l’impression de tourner dans les mêmes donjons tant tout se ressemble et c’est assurément le point noir de Crystar. C’est clairement un titre que j’ai eu du mal à consommer à grande dose, et j’ai eu ce même sentiment sur mon run PS4 il y a un an et quelques et sur celui fait sur Switch ces derniers jours.

L’histoire de Crystar se compose de 8 chapitres avec chaque fois 3 missions, nécessitant une 12-15aines d’heures maximum pour en faire le tour. Chaque mission reprend le même schéma : avancer dans un labyrinthe, combattre tout ce qui se trouve sur notre route pour trouver la porte amenant à l’étage suivant ou combattre le boss de fin de niveau. Le bestiaire, même s’il montre plusieurs réédites d’ennemis existants, se montre au final assez satisfaisant. En tout cas, on ressent moins de lassitude sur les monstres que ce qu’on ressent côté environnements. La difficulté est légère, dès lors qu’on maitrise les timings d’esquive un minimum. Comptez dans la 15aine d’heures pour voir le générique de fin. Le rythme alterne donjon et passage dans la chambre de Rei qui sert de hub pour revoir les cinématiques, écouter de la musique ou changer de tenue (dommage de ne pas voir la tenue ici en réelle, nécessitant de lancer une mission) mais pas que.

À chaque fin de mission, dans le hub, Rei acquiert des facultés lui permettant d’améliorer quelque peu son équipement au travers la purification ce qu’on a ramassé en mission, fusionner des items pour en créer des plus puissants voir même modifier du stuff actuel pour y ajouter de nouvelles stats. Chaque personnage peut équiper une arme, une protection ainsi que deux bijoux. Le tout suit plutôt bien la progression.

Rapidement, Rei acquiert la capacité de se battre avec son épée et d’invoquer un gardien pour se défendre. On débute avec de simples attaques légères/lourdes pur débloquer ensuite plusieurs compétences (jusque 4 actives à la fois — débloquer en levelant), dynamisant quelque peu le gameplay. Chacune d’elle consomme des PM qui fondent comme neige au soleil si on a la tendance a les spam. Mais par chance, il suffit d’enchainer les frappes ennemies pour que le tout remonte bien vite. Les animations sont quelques rigides, et la gestion de la caméra demande du doigté, car Crystar ne propose aucun recentrage auto ou du moins quelque chose qui suit le personnage. Avant qu’on découvre le lock, c’est clairement la misère par moment. Par la suite, le gardien permet de déclencher une attaque spéciale mettant à mal nos adversaires, via l’énergie accumulée en enchainant les kills. Des compagnons se joignent à nous par la suite, en suivant la même lignée que Rei au travers de leur leveling propre. 

Crystar alterne entre le bon et le moins bon. L’histoire est originale tout comme le contexte nous envoyant au purgatoire. La direction artistique et le chara design font mouche, j’adhère personnellement aux looks créés. Mais la technique un poil limite, mais surtout ce sentiment de redondance couplé à quelques problèmes de caméra notamment fait qu’on a vite l’impression d’en avoir fait le tour, gâchent quelque peu la fête. La partie RPG light et le gameplay sont pourtant assez bons, mais n’arrivent pas à rattraper le tout. Le manque de variété dans les environnements fait qu’on a du mal à enchainer les heures de jeux, chaque mission se ressemblant bien trop. À petite dose ci et là, je pense que l’impression serait moins présente. Le jeu n’est pas mauvais, tout n’est pas à jeter loin de là, mais sachez où vous mettez les pieds. N’oubliez pas, un peu de gameplay visible est dispo par ici