Chernobylite : une version améliorée de Prypiat sur nouvelle génération

Après une longue période d’accès anticipé PC avant de sortir sur les consoles d’ancienne génération, le prometteur Chernobylite (produit par le studio polonais The Farm 51) arrive enfin dans une version optimisée Playstation 5/Xbox Series avec en prime une version physique by Just For Games ! N’est-ce pas là le moment opportun d’en parler ?

Chernobylite nous amène dans la tristement célèbre région de Tchernobyl où on y incarne Igor. Sa chère et tendre Tatyana a disparu lors des évènements nucléaires tragiques il y a 30 ans, mais celle-ci hante ses pensées et visions. Réalité ou devient-il fou ? Nul ne le sait, mais il se met en tête de la chercher et d’essayer de comprendre coute que coute les évènements passés. Lors de l’entrée en effraction sur le site nucléaire pour mettre la main sur de la chernobylite (matière rare permettant de façonner le temps et l’espace) dans ce qui sert de tuto, Igor est attaqué par un stalker qui semble tout droit sorti d’un film scifi, doté de pouvoir qui semblent irréel. Tant bien que mal, Igor s’en sort trouve refuge dans un vieux complexe désaffecté. Avant de prétendre pouvoir sortir librement dans Prypiat et alentour pour mener son enquête et découvrir enfin la vérité sur Tatyana, Igor va devoir se construire une équipe et la gérer.

Alerte générale

L’expérience se déroule en suivant une loupe journalière : au réveil, Igor se trouve dans sa chambre où il peut faire le point sur son enquête concernant Tatyana sur son tableau noir. S’en suit le choix de sa mission (ainsi que celle que ses coéquipiers vont mener) et le terrain. Au retour, on dispatche la nourriture, on aménage notre base et on craft nos améliorations/munitions, etc., mais aussi on choisit les éventuelles compétences qu’on désire débloquer. La journée finit dans la chambre où Igor se repose et c’est reparti pour un tour. Au fil de l’eau, nos unités sont épuisées, elles ont faim, elles doivent récupérer de la santé et j’en passe. Il faut bien entendu gérer cela afin que les troupes gardent leur motivation aussi bien physique que mentale, car la faim peut forcément avoir un impact négatif sur le moyen/long terme.

Lors de nos premières sorties, on ne disposait que d’un coéquipier et Igor chacun partant chacun sur une mission optionnelle : récupérer de la nourriture, des équipements ou autres munitions selon la zone affectée. Sur la carte, assez conséquente sans tomber dans l’immense, de nombreux points d’intérêts sont marqués : bâtiments, sous-sol, véhicules pouvant contenir des herbes, produits chimiques ou composants électroniques, etc. Le level design est solide et l’ambiance retranscrite est tout bonnement excellente. Bien sûr, il arrive de tomber sur des troupes ennemies qu’il vaut mieux éviter les premiers temps la faute à un armement très limité (et peu efficace). On fait attention à ne pas être repéré, on passe accroupi, dans l’ombre et les hautes herbes. Mais les souterrains sont eux peuplés de créatures étranges, de nature humanoïde, mais pas uniquement. Face à cela, la radioactivité est également à surveiller sous peine de voir notre vitalité se faire la malle.

Une fois l’objectif atteint, on utilise un outil permettant de retourner à la base en créant une faille. Le tout suit un rythme assez « calme » dans le sens où il n’est pas possible de rusher comme un fou sans réfléchir. L’IA manque des fois un peu de cohérence ou de réactivité, mais en montant les différents curseurs dans la personnalisation de la difficulté, cela cache un peu les manquements ici en rendant le reste assez punitif au moindre faux pas forçant le joueur à ne pas jouer au cowboy.

Dès le retour, le résultat de chaque mission apparait, avant qu’on dispatche les rations à tout le monde. On peut décider de ne rien donner, une demi-portion ou même de la doubler. Chaque palier a bien entendu des effets, bonus ou malus, plus ou moins importants. 

Il est à présent temps d’utiliser nos différents composants ramassés pour créer différentes soupes (pour la vie, contre les radiations, etc.) d’aménager le camp pour toucher différents critères comme le confort, la qualité de l’eau ou de l’air. On se monte également des établis pour crafter nos propres munitions, des améliorations pour le terrain ou des plantations de légumes pour générer des rations. On a l’impression d’avoir rapidement tout découvert de cette facette, essentielle pour bien progresser, mais manquant de profondeur et d’options sur la durée bien qu’on dénote une vraie montée en puissance du campement. J’ai aimé ce que Chernobylite m’a proposé mais j’aurais voulu en avoir encore plus. Il est temps d’aborder la partie RPG, en parlant à notre camarade où il est possible d’améliorer quelques facettes ou compétences d’Igor notamment la discrétion ou sa barre de vie notamment. C’est léger, mais cela fonctionne assez bien. On débloque de nouveaux camarades au fil de l’avancée, amenant un peu vie à notre camp et surtout un plus grand panel de ressources à gérer.

Rendu ou fluidité, il faut encore choisir

Chernobylite rend plus que bien sur Playstation 5 (version testée), mais il est dommage de devoir encore choisir (malgré des consoles pourtant solides) entre fluidité ou rendu optimal. Pour ma part, j’ai fait (pour ne pas changer) le choix du 60fps (en 1080p) au lieu de la 4K à 30fps (et RT si je ne m’abuse), ayant toujours fait primer le framerate pour une expérience optimale. Chernobylite est très majoritairement satisfaisant même si on a rencontré quelques fois un peu de clippings. Le doublage est immersif à souhait, avec un doublage en langue locale. L’ambiance globale et l’atmosphère envoie du lourd, avec des lieux plus que connus notamment la grande roue de Prypiat. A plusieurs reprises, des choix dans les dialogues doivent être faits ayant un impact plus ou moins concret sur la situation mais sachez juste que rien n’est gravé dans le marbre. Vous comprendrez ceci en jouant.

Chernobylite amène plusieurs aspects dans son gameplay afin de créer une expérience « unique », solide, addictive bien que quelque peu redondante sur la durée. Le mélange des genres fonctionne à merveille avec la partie FPS et survie, gestion de l’équipe/ressources et une petite dimension craft. J’ai pris un réel plaisir pendant près de 20 h pour parcourir tout ce qu’avait la production de The Farm 51 à m’offrir. Les ambitions du studio polonais sont massives, on aurait aimé voir la gestion de la base peut-être un peu plus poussée, mais le titre est dans les très grandes lignes plus que plaisant. L’atmosphère est surement l’un des points forts dont la technique permet une représentation convoncantes et des effets visuels costauds. Le challenge répond présent si on hausse tous les paramètres. Disponible à petit prix, il serait dommage de passer à côté de Chernobylite. Petit plus, la mise à jour « newgen » est gratuite pour les possesseurs d’une version oldgen en plus.