Quand on parle simulation médiévale, je pense obligatoirement Mount & Blade, du studio Taleworlds. Après un long accès anticipé, Mount & Blade II : Bannerlord est enfin arrivé en version 1.0 sur PC, mais aussi sur console. On dresse le bilan de notre expérience sur la machine reine, mais aussi après quelques heures sur Xbox Series X !
Le monde de Caldéria, composé de plusieurs royaumes, est en proie à la guerre et une lutte de pouvoir. Chacune des huit factions a sa doctrine et pensées mais surtout une identité qu’on pourrait penser inspirée du monde réel et des civilisations passées : un peuple nordique, des nomades des steppes, un peuple féodal ou un autre du désert, etc. On retrouve des entités inspirées de ce que l’histoire connait : un peuple nordique, un venant du désert, des steppes, etc. Le cadre est posé et semble des plus complets.
Et c’est dans ce contexte qu’on débute avec la création de notre avatar que cela soit son apparence purement cosmétique, son origine (dans l’une des factions de ce monde), et son histoire (famille, évènements de la petite enfance à l’âge du jeune adulte). Chacun de ses choix a un impact direct sur les statistiques de bases, mais aussi tout un tas de compétences et capacités : quelle arme l’avatar sait manier ou maitriser un minimum, des notions ou non de forge, commandement et j’en passe. On retrouve une base solide du RPG occidental, avec la constitution d’un pack de départ ultra détaillé !
L’aventure se lance une fois le niveau de difficulté choisi parmi trois paliers ou après avoir entièrement customisé chaque paramètre disponible et nous voici au camp d’entrainement permettant de nous familiariser avec les commandes de bases et tout l’arsenal que cela à pied ou à cheval. Les affrontements étant au cœur de l’expérience, il est impératif de savoir se défendre et résister à l’ennemi. On assimile les rudiments des bagarres et on se prépare à partir pour notre aventure. Au travers d’une narration basique, mais tout de même plaisante, Bannerlord nous met en selle en douceur avant de nous laisser partir vers notre destinée : siéger au pouvoir de tout Caldéria.
La formule est riche et un peu touche à tout. On entame des relations diplomatiques et amicales avec d’innombrables PNJ amenant une facette politique assez complète, on lève notre propre armée qu’on dirige lors de bataille à grande échelle ou lors de raids en plus petit comité tout comme pendant les tentatives de sièges, sans oublier la partie économie et gestion de ressources (argent, nourriture, etc.). Bannerlord n’est pas avare en possibilité et on pourrait croire qu’à trop vouloir jouer sur différents tableaux il se perd en chemin, mais non. Mount & Blade II Bannerlord tient la route et nous accompagne quand on découvre une nouvelle composante de façon à ce que ne sente pas lâché dans le grand bain tout seul et chacun des aspects qu’il propose dispose à minima d’une base très solide.
La feature relation s’est clairement peaufinée avec le temps ajoutant la possibilité de convaincre par l’insistance une personne d’agir en notre faveur, de soudoyer un récalcitrant et même de forger des relations intimes avec des PNJ afin de fonder une lignée. Notre héros meurt ? On continue avec l’un de ses héritiers. Les batailles et attaques de fortifications demandent préparation et une structure cohérente en termes de composition (on n’attaque pas un château qu’avec des archers). On se prend vite au jeu de la gestion, entre les bastons, avec des menus aujourd’hui assez clairs, et bien imbriqués. De ce côté aussi, on sent l’évolution depuis le lancement de l’accès anticipé. C’est plus intuitif, fluide et facile d’accès. Certes, le passage au pad par contre se ressent avec pas mal de raccourcis et sous-menus imbriqués les uns dans les autres qu’il faut retenir. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est mauvais loin de là, mais il y a un temps d’adaptation, voir quelques fonctions pas pratiques (sur la carte, en mode déplacement, impossible de bouger le curseur librement comme à la souris, pour atteindre les menus sur la barre du bas, nécessitant une succession de pression de bouton pour y arriver).
Les combats sont jouissifs, et la prise en main se fait sans le moindre mal (tout comme les déplacements dans les villes, etc.). Plus on avance, et plus l’aspect stratégie prend le dessus laissant forcément moins de temps pour l’action brute de notre héros (sans pour autant la délaisser). On débute avec des joutes purement « humaines » de quelques avatars de chaque côté à de vraies batailles rangées, avec des centaines d’unités voir des sièges. Ici aussi, la mouture 1.0 se montre optimisée et les graphismes tout autant. D’ailleurs, sur console, on dispose de deux presets : Performance affiche du 60fps (unlock en 120 Hz) en 4K dynamique avec un preset amoindri tout comme le nombre d’unités maximales à l’écran alors que Fidélité conjugue preset haut, 4K native, 30fps (40 en mode 120 Hz) et surtout plus d’unité à l’écran. Les deux sont stables et propres, mais le mode fidélité m’a semblé amplement suffisant et préférable pour ma part pour avoir une bataille avec bien plus de soldats se mettant sur la face. En tout cas, pour un studio indépendant, la qualité et surtout la stabilité répondent toutes deux présents et on apprécie énormément.
Le mode multijoueur permet quant à lui de se focaliser uniquement sur l’aspect affrontement et stratégique avec de l’attaque/défense, match à mort ou escarmouche notamment. Je n’ai pas réellement pleinement approfondi ces aspects, mais il est plaisant de voir un contenu si complet et varié afin de toucher un maximum de joueur.
Mount & Blade II Bannerlord proposent tout ce qu’on attendait d’un tel jeu, en digne successeur de l’une des meilleures simulations féodales. On construit notre accession au pouvoir depuis zéro. On lève une petite armée, on passe sous banneret d’un petit seigneur avant de gravir les échelons. On joue sur différents tableaux aussi bien le terrain pur avec des combats excellents, que dans l’arrière-boutique pour tisser des liens de partout, des alliances et j’en passe. C’est addictif, complet sans tomber dans le complexe grâce à un bon accompagnement dans la campagne. Que cela soit en coulisse ou sur le terrain, le gameplay plait et sait fédérer sur la durée. Le portage console se fait sans douleur, une fois qu’on a passé les premières heures a assimiler les raccourcis et combinaisons de touche pour atteindre les menus voulus. Une production solide, que je conseille à tous les fans du genre ou à la recherche d’une production atypique.