Tales Of Symphonia remastered : un chef d’oeuvre qui traverse le temps

La série Tales Of figure parmi le paysage vidéoludique depuis de nombreuses années et fait partie des cadors du JRPG. Plusieurs opus sortent du lot notamment Symphonia qui, pour beaucoup de joueurs reste gravé, dans les mémoires via ses qualités indéniables. On découvre ensemble sa version remaster sur Xbox avec un avis à chaud.

On incarne Colette, une élue qui doit trouver et briser des sceaux magiques à travers le monde afin de se transformer en ange et restaurer le mana du monde dans le but de le sauver. Ses camarades classes Lloyd et Genis la suivent dans son périple, ainsi que la sœur de celui-ci : Raine. Le voyage s’annonce long et dangereux, mais une fois le but atteint, on s’aperçoit qu’on en est qu’au début et que rien ne se passe comme prévu (et on le sent venir en amont, avec quelques petits événements, des dialogues etc, on sent le malaise arriver). On débute avec un groupe d’enfant, au destin inéluctable, qui évolue au fil de la narration. On retrouve tout ce qui fait d’un JRPG un classique que cela soit dans la construction ou les personnages. Tales Of Symphonia aborde différentes thématiques (certaines toujours actuelles) comme le racisme ou l’esclavagisme dans un contexte et un ton qui deviennent plus sombre qu’on n’y songerait. La qualité d’écriture n’est pas altérée malgré le poids des années. C’est toujours un réel et sincère plaisir de se replonger dans Tales Of Symphonia.

En présence d’un remaster, on ne s’attend pas à une refonte visuelle complète, juste à quelques retouches et/ou une hausse de définition et c’est dont on a le droit ici : une image lissée face à l’original, c’est un peu plus fin sans dénaturer l’ancienne version. Mais certaines textures restent bas de gamme comme l’herbe ou la représentation des ennemis sur la map monde, mais globalement, Symphonia a bien vieilli avec un style visuel qui dépérit moins vite que d’autres. On a le droit à quelques ajouts bienvenus comme le choix entre les voix EN/JP par exemple mais on conserve les loupés d’époque (coucou la caméra sur la carte du monde). La direction artistique, tout comme le charadesign, est un véritable délice. Je kiff cette ambiance oldschool.

Le système de combat en temps réel fonctionne toujours aussi bien avec une formule dynamique et complète. À l’époque de sa sortie initiale, il dépareillait des tours par tours qui étaient la base, le standard du moment alors qu’aujourd’hui ce genre est bien plus répandu même chez les plus grands comme Final Fantasy ! ToS nous prend accompagne lors de nos premiers pas afin d’introduire ces mécaniques et son système tout au long de l’aventure. Composée de quatre membres, notre équipe évolue au gré du vent en termes de composition et au fur à mesure qu’on débloque de nouveaux personnages. Seul le leader est contrôlable, mais Tales Of fait bien les choses en nous permettant d’en changer très facilement (les autres sont pilotés par l’IA, selon les instructions comme lui a donné).

À l’image de ce qu’on connait dans Arise, il arrive par moment qu’on déclenche des attaques de groupe, appelé « l’unisson » ici qui active une compétence de groupe où tout notre squad attaque de concert pour dévaster le champ de bataille. Comme on peut s’en douter, chaque avatar possède ses propres spécificités, forces, compétences et faiblesses. C’est du super solide en tout cas, et là aussi malgré son ancienneté, Tales Of Symphonia fait toujours le boulot.

Tales Of Symphonia est un titre à l’ancienne dans le sens où notre UI n’est pas blindée et saturée d’indicateur nous indiquant où nous rendre. Certes, il suffit de lire la description de la quête (et lire les dialogues) pour savoir où aller. On est loin du titre automate où on progresse en skippant chaque dialogue, sans rien lire, et en se fiant simplement à la grosse flèche jaune en plein milieu du HUD. Il en est de même pour le contenu annexe qui peut être réalisé en parallèle de la progression centrale sans discernement. Chose appréciable, ce contenu secondaire est plus qu’intéressant, bien construit et loin du Fedex qui gonfle artificiellement la durée de vie de bien trop de RPG et open world actuel. On ne se contente pas de relier A à B en tuant 5 monstres. Non, c’est une succession d’objectif parsemée d’énigmes où on doit réfléchir. La dimension RPG par contre est très classique que cela soit le leveling, le loot et l’équipement pour optimiser nos avatars. Tales Of ne peut pas être à la pointe partout et surtout, encore une fois, à son époque de sortie peu de titres innovaient quoi qu’il arrive.

D’un point jugement pur, Tales Of Symphonia est un titre à faire au moins une fois dans sa vie pour tou adepte du JRPG. Il fait partie de ces fameuses listes de jeux qu’on ressort quand on discute d’un genre, des musts have ou des productions laissant une trace. La durée de vie est dantesque (à la louche 45-50h sans chercher à tout faire) et on ne s’ennuie jamais. La difficulté est bien dosée et la progression se fait naturellement sans créer des pics artificiels pour pousser le joueur à farmer ou leveler en boucle. La narration et le casting sont toujours au top aujourd’hui. Certes, l’aspect graphique reste ce qu’il est encore que ToS n’a pas si mal vieilli de base. On aurait forcément aimé voir un travail plus approfondi pour ce genre d’expériences solides, et on se pose sur la question du pourquoi ce simple « portage » mais les quelques ajouts sont déjà bienvenus.