Catan Console Edition, un classique du jeu de plateau, débarque

Plusieurs jeux de société se sont essayés au passage sur le monde console, avec plus ou moins de succès. C’est au tour du classique, mais diablement efficace Catan de s’y prêter alors qu’il approche de la trentaine déjà pour son édition plateau. Disponible depuis quelques jours sur Xbox et Playstation, c’est sur la console de Microsoft qu’on a pu découvrir sa version interactive. Petit tour du propriétaire ensemble pour un avis plus axé sur le portage à proprement parlé que du jeu en lui-même.

On retrouve Catan dans sa forme brute, avec le même cadre et les mêmes règles que sa version plateau. Afin d’en découvrir ses rudiments, Catan met à disposition quelques options, dont des tutos vidéo assez complets. Dommage par contre qu’on ne dispose pas d’outils de navigation pour ce contenu comme simplement pouvoir mettre poser, avancer ou reculer dans la vidéo. Catan propose des parties à 4 joueurs en mode chacun pour soi, avec plusieurs configurations possibles : avec IA, joueurs en couch gaming ou en ligne. Au lancement, on a le choix d’une partie rapide ou personnalisée. Dans le premier cas, l’IA s’occupe d’un certain nombre de facettes dont l’emplacement des premières colonies et route alors que dans le second cas, c’est aux joueurs de tout déterminer. Laisser la machine tout gérer permet de gagner du temps, mais cela se fait au prix d’un aspect stratégique initiale qui peut avoir une importance plus ou moins forte sur le déroulé de la partie.

Dans Catan, le but du jeu est de contrôler l’ile, divisée en plusieurs tuiles de taille identique. Chacune de ces parcelles produit un type de ressource (bois, pierre, blé, etc.) qui a son importance, et se voit affublé d’un numéro. Tour autour de l’ile sont positionnées des ports de commerce chacun attitré à l’une des ressources. Aucune n’est à négliger, car que cela soit pour construire des routes, des colonies puis des villes, le joueur va avoir besoin de l’ensemble du panel de matériaux disponible.

Catan se joue au tour par tour, où chaque joueur aura les mêmes actions : lancer les dés, commercer, construire. À chaque lancée, Catan regarde quel joueur a une colonie ou ville adjacente à une case ayant le même numéro. Si tel est le cas, le joueur reçoit des ressources associées à cette case. Et magie, on peut gagner des ressources même lors du lancer d’un adversaire. Mettons que je fasse un 8. Ma colonie est collée à l’une des cases 8, du bois, je gagne donc du bois, mais chaque joueur proche de cette case 8 (et des autres remplissant cette condition) gagne lui aussi le composant qui s’y trouve. On ne dispose pas forcément des ressources nécessaires pour une route ou un campement, c’est pourquoi on peut proposer du troc : « je donne x et y ressources, mais je demande Z en échange ». Chaque joueur répond à son tour à notre sollicitation. Même si le but est la domination totale de l’ile, une facette coopération est nécessaire. Notre panel de ressource est d’ailleurs appelé la main. 

On décèle d’autres petits évents aléatoires sur le plateau comme les voleurs pour ne citer qu’eux. S’en suit comme cela le tour de chaque joueur avant de repartir de plus belle. Le but du jeu est d’arriver à 10 points. La plus longue route commerciale fait gagner 2 points par exemple. Il existe une multitude de hauts faits, si je puis dire ainsi, qui permettent de monter notre score. Il faut toujours jongler entre productions/commerce/construction pour arriver à nos fins. Comptez entre 1 h et 1 h 30 par partie (plus 1 h 30 d’ailleurs). L’IA m’a semblé plutôt intelligemment gérée et offre un challenge satisfaisant et surtout bien équilibré. À aucun moment, on n’a de sensation d’écraser l’adversaire ou inversement. 

Là où Catan Console Édition devait prendre son envol est le multijoueur. Le mode local est plutôt bien incrémenté avec même la possibilité de « cacher » sa main des autres joueurs en choisissant de déporter son affichage sur smartphone/tablette via un QR Code à flasher. Dommage par contre, dans le cas de troc par exemple, de ne pas pouvoir modifier les quantités depuis le smartphone et donc la nécessité de jongler x fois avec manette et mobile. En usage familial, il n’est pas forcément simple d’avoir un périphérique mobile par joueur non plus, mais au moins cette option a le mérite d’exister ! Pire encore, on se passe une seule et même manette non-stop d’un joueur à l’autre. La partie en ligne par contre déçoit un peu plus, avec un matchmaking lent, des déconnexions fréquentes (une IA remplace alors le joueur manquant) et surtout des joueurs ne restant pas forcément jusqu’au bout de la game ! De plus, on ne dispose pas d’option pour communiquer avec les autres joueurs. 

Surprenant, certaines des extensions du jeu d’origine sont elles aussi disponibles via un DLC (ou l’édition Deluxe) pour quelques euros de plus. Il manque les plus importantes, mais rien ne nous dit qu’elles n’arriveront pas plus tard. La rejouabilité quasi infinie, comme tout bon jeu de société, apporte en tout cas un intérêt à ce type d’expérience en tout cas.

Catan Console Édition est fidèle au titre original. On retrouve toute les ficelles et subtilités qu’on aurait sur le plateau, mais tout ceci sur notre TV avec un rendu attrayant. Le mode multi, local, reste perfectible (notamment le fait de se passer la manette), mais est surement la valeur forte de ce portage même si l’IA est vraiment qualitative quoi qu’il arrive, car la partie en ligne manque de justesse/stabilité. Dispo à petit prix, Catan pour console est un bon portage au format numérique du célèbre jeu de plateau.