Monde en ruine enchanteur avec After Us

Le petit dernier de chez Private Division, After Us, est disponible depuis quelques jours, et il est temps de vous livrer mon ressenti sur la version PC, jouée aussi sur ma machine de bureau comme sur Steamdeck. After Us nous délivre un voyage onirique et humaniste qui mérite le coup d’œil.

On incarne Gaïa, l’esprit de la Terre pour de nombreuses mythologies. Alors qu’elle vit sereinement, la nature se dégrade subitement et les animaux disparaissent tout aussi vite. Elle cherche l’arbre vie, qui lui indique que le monde meurt avant de nous confier la mission de le sauver en secourant les esprits d’animaux primordiaux ayant chacun un univers propre et une thématique bien prononcée sur le terrain. Gaïa se réveille seule, dans mon un monde détruit, sans âme qui vive aux alentours. Sans rien spoiler sur le fil rouge, After Us évoque des thèmes du moment, des sujets qu’on connait en partie tous, qui sont évoqués régulièrement la pollution, le braconnage, la disparition d’espèce et le biome qui en pâtit. Bien sûr, la planète ne dépend pas que de ces 8 espèces, mais ce sont ceux mis en avant. Il y en a plusieurs dizaines, pour ne pas dire centaines, qui attendent d’être secourues.

La direction artistique chaotique et post-apo est cruellement dépeinte avec des mondes sombres, sans vies, abandonnés et c’est d’ailleurs sur une autoroute pleine de décembre qu’on débute notre périple. Le décor est en ruine, on grimpe sur des carcasses de voiture, on saute entre les débris tout en évitant les chutes dans le vide et l’obscurité sans trop savoir où on va. On suit la « seule » route possible et on avance. On découvre la composante plateforme pure d’After Us avec les actions habituelles du genre : le saut, le double saut, on plane, le dash pour atteindre des plateformes au loin, etc. On progresse et on découvre les premiers dégâts causés par l’humain avec des nappes noires au sol, représentant surement des marées noires qu’on élimine à l’aide d’un pouvoir recouvrant temporairement les alentours de verdure le tout éclairé par une source fortement lumineuse. Les niveaux sont longs et grands, alternant moments cloisonnés et zones ouvertes, le tout nécessitant de débloquer des TP afin de pouvoir y retourner et rejoindre la zone cible au plus vite.

Le désespoir règne, la vie sombre et s’éloigne, mais Gaïa fait son possible pour renverser la tendance. Même si elle semble démunie face à tant de désastres, son cœur et son pouvoir l’aident à tenir bon. Grâce à celui-ci, on délivre les esprits de la faune qu’on rencontre, on redonne un peu de couleur à la terre voir même on fait pousser de nouveaux arbres, mais attention aux corps sombres qui essaient de nous attraper dans certaines zones d’ombres ! Gaïa chante afin d’invoquer des papillons nous indiquant la direction à prendre pour localiser les esprits les plus proches. Symbole encore de la pollution humaine, retranscrite en jeu : de nombreux déchets qui jonchent le sol, voir des sacs plastiques qui volent dans notre direction en cherchant à nous atteindre. Côté message passé, Piccolo Studio fait mouche et illustre parfaitement le naufrage de la civilisation. Les thèmes sont abordés de façon subtile et parfois cash, mais tout est bien amené sur un fond poétique (déprimant certes, mais poétique quad même).

Contrôler Gaïa est assez simple, avec un panel d’action suffisant (le voyage se concentre plus, à mes yeux, sur le visuel et ce qu’il raconte) côté terrestre, mais cela s’alourdit quelque peu pour les passages nautiques. Ce n’est pas non plus insurmontable, mais on ressent un petit manque d’ergonomie sur les portions de jeux. On se repère grâce à la « carte » disponible avec une UI à l’écran des plus sobres et épurées. Exit les repères à foison des open world, on explore, on navigue, on cherche et ce n’est jamais pour rien ! À l’ancienne comme j’aime le dire haha. Compter aux alentours de 8-9 heures pour en voir le bout en ligne droite, et bien plus dès lors que vous fouillez partout. Vous visez le 100 % ? Vous en aurez largement pour votre argent (sachant qu’il est affiché à 29,99 e).

L’ambiance est assurée par une bande son de qualité couplant thèmes mélancoliques et discrets se mariant à la perfection à ce qu’affiche l’écran. Bien que techniquement loin des cadors AAA, il serait injuste de dire qu’il n’est pas beau, car After Us possède son charme. À sa façon, le jeu de Piccolo nous amène dans un voyage dont on ressort comblé par sa qualité. Pas de réel bug bloquant, ou m’empêchant d’avancer, n’a été constaté. Il y a bien eu quelques problèmes de collisions, mais rien d’alarmant. After Us sort soigné et stable en plus de ne pas être gourmand. Sur Steamdeck, il suffit de baisser un peu les curseurs pour avoir un 30fps stable et le 60 est largement atteint en y allant un peu plus fort.

After Us séduit par sa proposition avec un contexte original et rondement mené. Que cela soit la narration ou la façon dont s’est retranscrit visuellement et côté audio, difficile de reprocher quoi que ce soit à la production de Piccolo Studio. Les environnements sont riches et ce monde mort est finalement « vivant ». Son petit prix et sa dispo (quasiment) partout font que vous n’avez plus d’excuse pour ne pas vous essayer à cette histoire profonde.