Véritable suite du premier opus, The Caligula Effect 2 (produit par Furyu) entend peaufiner son offre en améliorant ce qui peut l’être, en gommant les quelques défauts de sa création initiale. Le titre édité par NIS America arrive sur Playstation 5 près de deux ans après sa sortie initiale, suite logique après avoir fait la même chose pour le premier cet été.
The Caligula Effect 2 prend place 5 ans après les évènements passés. Il était question d’une idole (μ) ayant piégé de nombreux humains dans une réalité virtuelle annoncée comme merveilleuse, remplie de bonnes choses, mais comme on peut s’en douter tout n’était pas si rose. Un groupe de jeunes adolescents luttèrent contre elle pour reprendre le contrôle de leur vie. Rebelote ici, avec une nouvelle idole nommée Regret, qui emprisonne énormément de personnes dans le monde de Redo. Notre avatar se rend compte du traquenard et rencontre la fille de la première virtuadoll, χ, qui n’a qu’une idée en tête : empêcher la même catastrophe que celle causée par sa mère ! On part alors à la recherche d’autres éveillés, conscients comme nous de ce qu’il se passe, pour lutter ensemble contre Regret et retrouver notre liberté. Mais elle n’est pas seule et est accompagnée de compositeurs qui, de par leur musique, contrôlent Redo et l’esprit de ceux emprisonnés. Il faut tous les mettre hors d’état de nuire!
On parcourt un univers séduisant, avec un rythme convenable du début à la fin alternant avec brio combats et narration. On rencontre des personnages hauts en couleur dans un casting efficace qui étayent le lore de The Caligula Effect 2. Le contenu s’avère d’ailleurs très généreux avec de nombreuses occasions de s’adonner à du contenu annexe pour en apprendre plus sur nos alliés du moment. On comprend le vécu de nos compagnons, ce qui les a blessés, et pourquoi ils ont fui la réalité. La narration se veut bien plus profonde et mature qu’on ne l’envisagerait. Dommage de ne toujours pas bénéficier de STFR pour que tout le monde puisse profiter de cet univers pourtant si convaincant. Furyu démontre la qualité de sa plume, et l’ampleur de son savoir.
Le système de combat se rapproche assez de celui du remake sur sa forme basé sur du tour par tour qui semble basique alors que la réalité est toute autre. Quand c’est à notre tour, on choisit notre action et la cible. Avant que le tout ne s’exécute définitivement, on voit une animation qui simule notre commande et la barre de temporalité. On valide ou non selon ce qu’on aperçoit sachant qu’on nous indique les futurs actions ennemis au passages, pratique ! On joue sur la temporalité afin de maximiser les dégâts qu’on fait tout en évitant aussi au max ce qu’on risque de prendre en ajustant le tempo : on frappe un peu plus tôt ? Tard ? La gestion du timing nous aide souvent à passer un évènement, ne pas perdre un coéquipier, annihiler plus vite une menace. Ce n’est pas forcément clair sur le papier mais manette en main, tout devient plus limpide.
Bien sûr, ce système a ses limites et n’est pas infini bien au contraire. On jauge toujours la situation : est-ce qu’on prend le risque maintenant de voir notre attaque contrée ? Ou on utilise cette précieuse ressource pour se donner toutes les chances possibles que notre assaut fasse mouche ? À l’inverse, décaler notre compétence peut nous amener à réussir un contre et bloquer une capacité adverse normalement dévastatrice. On jongle entre cette faculté à jouer sur le temps et nos SP (qu’on dépense pour les compétences) pour mener à bien nos batailles. Autant sur le menu fretin, cela se passe bien on peut même pousser l’autobattle pour que l’IA gère nos compagnons sans perdre trop de temps. Mais sur les boss, la dimension stratégie et tactique de The Caligula Effect 2 prend son envol et c’est encore plus vrai selon la difficulté choisie. Le potentiel de la formule est énorme, on se prend très vite au jeu, on adhère ce que nous propose Furyu d’autant que les possibilités sont nombreuses.
La technique reste peu ou prou similaire à ce que nous avons vu avec le premier épisode cet été, avec un simple portage ne profitant pas réellement de la puissance de la PS5. Les améliorations de conforts sont notables plutôt dans le sens Caligula 1 vs Caligula 2 et non pas PS4 vs P5 : c’est globalement plus soigné, lisible, clair, et ce sur tous les domaines. Les personnages bénéficient d’un peu plus de travail (on sentait l’origine PS VITA sur le 1), tout comme le design des décors ou des donjons un peu moins quelconques. Mais cela ne change pas que le fait que The Caligula Effect est comme bon nombreux de JRPG actuels, souvent de deçà des standards techniques bruts tout en possédant un certain charme. La bande-son est dans la lignée de ce qu’on connait chez NIS et ses studios, avec de nombreuses pistes à la sonorité JPOP qui font leur effet même quand ce n’est pas foncièrement notre style.
The Caligula Effect 2 est une très bonne suite pour laquelle Furyu a su capitaliser son expérience du le premier épisode afin de monter en gamme sur globalement tous les aspects. L’histoire est profonde, complexe et riche. Dès lors qu’on est à l’aise avec l’anglais, on tombe facilement sous son charme. Le système de combat est toujours aussi pointu avec un aspect stratégie/tactique excellent. Le contenu répond présent et la durée de vie tout autant. Il n’a que deux vrais seuls défauts finalement : son visuel qui reste daté mais surtout son absence de STFR. S’adresse concrètement à ceux n’ayant pas connu le jeu précédemment vu l’apport quasi nul du portage PS5 actuellement.