Milestone règne en roi sur le monde de la moto sur route, avec ces deux licences phares : Ride et MotoGP. Alors qu’on « reprochait » à MotoGP 23 un petit manque d’initiative, MotoGP 24 amène avec lui quelques nouveautés assez bien pensées, pour en faire LA simulation de moto officielle. On retrouve ce gameplay pointu, sa technique (quasi) parfaite et un contenu conséquent pour notre plus grand plaisir.
MotoGP 24 continue un mouvement initié précédemment, de s’ouvrir davantage sur une clientèle encore plus large afin d’attirer aussi bien les puristes de la discipline, avides de sensations fortes et d’une conduite exigeante, mais aussi les néophytes qui découvrent les deux roues avec de très nombreuses assistances et options. Les aides neurales font toujours le taff grâce à plusieurs presets définissant des paliers d’aides. On passe d’une course où la moindre erreur coute le podium à une promenade de santé où l’IA fait plus que nous assister tant ses aides sont appuyées. On est sinon libre de paramétrer à notre guise les aides qu’on souhaite, et on désactive celles qu’on ne veut pas.
En plus de cela, une difficulté adaptive fait son apparition, afin de calquer le niveau des pilotes IA sur le nôtre. Ce système ajuste dynamiquement la qualité du pilotage des autres coureurs en fonction de nos performances, de nos chronos, etc. De la sorte, on ressent une vraie « tension » pour jouer les premières places, sans devoir aller retoucher les options régulièrement pour booster l’IA quand on voit qu’on lui met un vent. On a testé plusieurs profils de joueurs, en jouant volontairement plus mal que d’habitude, pour challenger un peu le système et la surprise est agréable tant cette fonctionnalité opère bien.
Et pour finir côté réelle grosse nouveauté, on parlera des commissaires avec la possibilité de pénaliser les pilotes (IA comme joueurs) en cas de mauvais comportements allant d’un simple rappel à l’ordre à l’obligation de laisser un concurrent nous dépasser. Et mieux encore, rouler comme un forcené impacte les rivalités en carrière. Cela va même encore un peu plus loin avec des options prévues pour les joueurs handicapés comme une réduction de vitesse ou de nouvelles palettes de couleurs.
MotoGP 24 et Milestone proposent donc de très nombreux ajouts/ajustements pour rendre l’expérience la plus complète possible, tout en ravissant aussi bien les pros comme les débutants. D’opus en opus, le studio italien continue à optimiser ses jeux dans cette optique et c’est quelque chose qu’on apprécie fortement ici. Il est toujours plaisant de voir de plus en plus de monde pouvoir profiter d’un des meilleurs titres d’un genre, en laissant le choix aux joueurs de paramétrer son expérience d’autant plus quand la sauce prend bien et que tout le monde y trouve son compte ici. À aucun moment les experts ne sont lésés par les options facilitant la vie des autres.
La conduite est toujours aussi pointue et jouissive sur ce nouvel opus MotoGP avec des sensations fortes avec une Dualsense bien prise en charge. On ressent les accélérations, coup de frein et j’en passe. L’expérience est agréable avec la manette Playstation. La physique est remarquable, on ressent tout dans la manette, et la gestion des pneumatiques par exemple monte d’un cran avec encore et toujours des ressentis différents selon la gomme. L’IA, déjà évoquée, est dans ce qui se fait de mieux en reproduisant à la perfection le comportement des pilotes, leur approche, etc. La pratique est le meilleur moyen de progresser. Plus on joue, plus on avale les kilomètres, plus on dégage les aides, les chronos s’améliorent, le gout du risque grandit, et le plaisir de performer est là !
La technique est toujours de la haute de gamme dans 90 % des cas, proche du photoréalisme. La fidélité de reproduction est immense, avec un rendu en courses qui tabasse sévère. Quel que soit la vue utilisée, l’impression de vitesse est bonne, les effets météos tout autant. Quand on voit le souci du détail, on valide à 110 % la technique présentée d’autant que la fluidité est irréprochable. Par contre, on retrouve les mêmes irrégularités d’année en année avec un des avatars pas toujours super bien modélisés quand on a les cutscènes sur le paddock en avant course.
Le contenu reste une valeur sûre avec une multitude de modes, qu’on retrouve à chaque opus avec les traditionnelles carrières, liveGP, course simple, chrono ainsi que le tout nouveau LiveGP Championship qui reprend le concept de saison, mais contre d’autres joueurs en ligne le tout en crossplay. La carrière reprend les codes des opus précédents, avec le fameux MotoGP Wall, le réseau social made in Milestone, où on débute en Moto3, on gravit les échelons au fil des courses afin de toucher du doigt le fameux titre de champion Moto GP. Pour donner un peu plus de réalisme, Milestone ajoute le marché des pilotes où les coureurs sont susceptibles de passer d’une écurie à l’autre comme on le verrait dans la vie réelle…
Plus évolution que révolution, MotoGP 24 amène avec lui suffisamment d’ajustements ou petites nouveautés pour franchir un cap vis-à-vis de son prédécesseur. On kiffe ce pilote toujours aussi bon, cette technique de haute volée couplée à un contenu solide. La difficulté adaptive est certainement le gros ajout de cette année qui nous amène encore plus loin. Milestone arrive chaque année à trouver la petite bête pour faire grandir sa licence, et nous séduire une nouvelle fois.