Test Warhammer 40000 Space Marine II : quel plaisir diabolique

Il existe des licences fortes, qui parlent à beaucoup de monde, quelle que soit leur provenance, et Warhammer en est assurément une. L’annonce d’un Space Marine II nous a forcément réjouis et après y avoir passé de nombreuses longues heures, seul et en équipe, on en ressort convaincu et conquis. Certaines questions subsistent, mais dans l’ensemble, c’est un grand oui.

Nous sommes au 41ᵉ millénaire, l’humanité est au bord de l’extinction. L’heure est à la guerre et non au répit une nouvelle fois. On incarne Titus, qui reprend du service pour affronter les Tyranides qui envahissent la galaxie. Alors qu’il est envoyé sur la planète Kadaku pour y répandre un virus mortel censé impacter les envahisseurs, Titus est gravement blessé et laissé pour mort. Mais le Seigneur Calgar lui offre une seconde chance en lui conférant les pouvoirs d’un Primaris en le sauvant grâce à une chirurgie de pointe. La menace rôde, et comme dans tout bon Warhammer 40k, le Chaos n’est jamais loin. La situation devient critique et le conflit prend une tout autre dimension ! Véritable suite du premier Space Marine, elle s’adresse aussi bien aux fans qu’aux nouveaux venus. Certes, un petit recap aurait été le bienvenu en jeu, mais YouTube comble parfaitement ce vide en quelques clics.

Les adeptes de l’univers de Games Workshop sont aux anges avec une création respectant le lore originel, et des références et autres clins d’œil en tout genre, et tout ceci sans pour autant perdre les débutants. On apprécie cette facette qui ravit au final toute la clientèle. Alors oui, on ne réagit pas tous de la même façon face à certains événements, mais encore une fois, rien de grave ! L’histoire de Space Marine II est classique dans les grandes lignes, mais le final est des plus réussis. La progression en jeu suit un peu la même logique, avec des niveaux qu’on enchaîne facilement, mais dont le contenu reste déjà vu : on avance, on élimine une vague, on continue, on gère une nouvelle vague, on rejoint un objectif plus loin qu’on défend contre xx vagues, et ainsi de suite. On active un mécanisme pour ouvrir une porte, appeler une plateforme ou enclencher le lancement d’un missile en cours de route et ainsi de suite. On reproduit globalement un schéma similaire de mission en mission, avec un changement d’environnement et/ou du bestiaire ennemi.

Au final, on retrouve la formule TPS d’un Gears and co, classique comme cela a déjà été dit, mais efficace. Ce qu’il manque surtout, c’est du vraiment moment épique, où l’histoire nous surprend et nous met un contre-pied phénoménal, avec une mise en scène explosive. Il y a bien quelques passages impressionnants, comme lorsque l’on voit des milliers de Tyranides en mouvement au loin, par exemple, mais il manque juste ce petit effet waouh.  Pour autant, on prend plaisir à parcourir Space Marine II. On se retrouve aux commandes d’un Ultramarine badass qui n’a qu’une envie : exterminer la vermine qui lui fait face. En vue TPS, on contrôle Titus, armé de son arme de corps à corps et d’un blaster. On enchaîne les coups de couteau, la chair vol partout, c’est sanglant et gore, et nous, on adore.

Sunday, bloody sundaaaayyyyyy

Le gameplay est semblable à une boucherie et au fond, c’en est une en fait. Il existe toutefois plusieurs options intéressantes, comme le fait d’avoir une fenêtre de tir spéciale si on touche un ennemi avec une attaque chargée, les exécutions quand on a suffisamment savaté un adversaire ou la parade qui, si elle est effectuée au bon moment, projette une cinématique où notre assaillant éclate en mille morceaux. Il y a clairement une vibe Gears, et certains aspects me rappellent plus récemment Evil West. C’est gore, chair et hémoglobine volent, il nous en faut peu pour être heureux haha.

On apprécie le tuning des missions, ni trop difficile ni trop simple en difficulté standard, et tout cela avec quatre niveaux de difficulté disponibles. On est souvent pris sous le flux d’ennemis qui déboulent en masse, et sans avoir une stratégie un minimum préparée ca peut vite mal finir. Il y a aussi quelques ennemis élites « named » qui apportent un peu de challenge, avec des patterns à comprendre et à analyser pour mettre en place la bonne stratégie et les vaincre. On utilise au mieux l’arsenal disponible avant mission ou récupéré durant la sortie pour annihiler toute menace. Forcément, quand on pousse les curseurs, la situation est de plus en plus tendue et la mort n’est jamais loin. Heureusement, l’un des coéquipiers IA qui nous accompagnent nous ramène à la vie si jamais on n’est pas touché par une attaque mortelle.

Durant les quelques missions principales jouées avec Titus, on est cantonné à son rôle, et son preset est assez « limité » dans le sens où on nous impose régulièrement ce dont il a à disposition. Cependant, le commandement réquisitionne régulièrement une autre escouade pour nous assister sur un autre terrain d’opérations. Au fil de six missions, on découvre un autre pan de l’histoire sous un autre angle, souvent « loin » de Titus et son équipe. De nouvelles possibilités s’ouvrent alors grandement et l’on y découvre également les facettes du mode multijoueur avec le leveling et autres.

En effet, Space Marine II apporte une dimension RPG intéressante avec plusieurs archétypes et spécialisations possibles : un personnage plus robuste (tank), un éclaireur ou un spécialiste du corps à corps. Ce sont 6 builds jouables, et complémentaires, pour former nos escouades de trois. Selon notre choix, plusieurs configurations d’équipements sont disponibles. À chaque fin de mission, nous accumulons de l’expérience sur plusieurs aspects : la classe, mais aussi l’équipement. Plus on joue en avant-garde, plus elle gagne en puissance avec des arbres de talents à compléter. En parallèle, plus on utilise telle ou telle arme et plus elle engendre également des LVL. La quantité d’EXP gagnée dépend également du niveau de progression de la mission (on level aussi en cas d’échec de la mission, mais moins forcément), du nombre de zones découvertes, du nombre de victimes ennemies, etc. C’est aussi par ce mode qu’on débloque de nouveaux skins, par exemple et certains sont vraiment superbes !

Trois Marines valent mieux que deux, ou un

À noter que ces missions spéciales sont disponibles dès lors que la mission de tutoriel est terminée, mais les faire en une seule fois, « one shot », risque de gâcher l’histoire. On suggère de les faire en alternance avec les missions principales, voire en fin de « campagne » histoire de conserver la surprise et conserve une certaine logique dans l’ordre de découverte des informations. On apprécie également d’avoir le droit à des variantes de gameplay, avec des classes blindées de nouveaux talents, compétences et arsenal. Cela permet de diversifier le plaisir et de s’amuser entre amis. Seul, avec l’IA, c’est déjà amusant, mais entre potes, c’est là que prend tout son sens et que le plaisir est à son maximum. Le bestiaire est assez bon, avec des mécaniques intéressantes, dont des monstres spéciaux appelant du renfort par exemple, qu’il est nécessaire de tuer immédiatement sous peine de prendre l’eau !

Il existe une facette PvP, mais qu’on n’a pas pu essayer pour le moment, la faute à des serveurs peu peuplés avec uniquement des testeurs sur le jeu. En l’état, il y a pas mal de contenu day one, mais selon que vous êtes adeptes du grind ou la collectionnite, la durée de jeu risque de varier assez fortement. Heureusement, du contenu est déjà annoncé pour la première année, qui s’annonce passionnante. Avec le crossplay, il ne devrait pas y avoir de problème pour trouver des coéquipiers via le matchmaking.

Côté technique, c’est du solide, avec un rendu convaincant et des effets en tout genre de qualité. Il suffit de voir la modélisation des armures, le souci du détail, les explosions en tout genre et le sang qui gicle partout. Le supersampling permet à toutes les configurations compatibles d’avoir un framerate élevé et une fluidité à toute épreuve avec le DLSS ou le TSR. Il ne manque sur PC que le 21/9 pour être dans le premium ++. La prise en main est optimale aussi bien avec une souris/un clavier qu’avec un pad, rien à redire là dessus. Le titre tourne relativement bien sur le Steamdeck avec un taux de rafraîchissement du jeu garanti à 30 fps mini avec TSR + preset medium/low. L’OST fait son office, et la présence d’une VF intégrale est d’autant plus appréciable.

Warhammer 40 000 Space Marine II est un défouloir tout simplement jouissif comme on en attendait depuis longtemps, jouable aussi bien seul qu’en multijoueur. C’est bourrin, simple, mais efficace. On alterne entre campagne solo et missions annexes avec une jolie dimension RPG et du gameplay alternatif costaud. On attend de voir si la régularité du nouveau prévu suffira à présent à conserver l’intérêt des joueurs mais en l’état c’est déjà très costaud.