Test Visions of Mana : quel voyage épique, un must have

La licence Mana parle forcément aux quadragénaires ou plus, qui ont connu la période de la Super Nintendo et du légendaire Secret of Mana. Le récent remake de Trials of Mana nous a fait espérer un nouvel opus de cette série iconique, et Square Enix nous a entendus. Disponible depuis quelques jours, Visions of Mana renoue avec cet univers incroyable en alliant sensation « old school » et éléments modernes. Visions of Mana est un véritable coup de cœur à la maison.

Comme tout bon Mana, l’histoire tourne autour de l’arbre magique, essentiel à la survie du monde. Afin de maintenir son pouvoir à flot, des sacrifices humains ont lieu tous les quatre ans : les offrandes, où les victimes font don de leurs âmes. Cette tragédie est perçue positivement par les villageois et célébrée par les habitants, car nécessaire. Limite, c’est un honneur pour l’élu…

L’aventure débute aux côtés de Val, un jeune gardien d’âme dont la mission consiste à protéger et à escorter les offrandes jusqu’à l’arbre Mana. Sa vision des choses change radicalement quand l’une d’elles n’est autre que son amie d’enfance, Hina. Hors de question pour lui de la laisser mourir pour une tradition, préférant quitter son village et tout abandonner pour s’enfuir avec elle. Ils décident tous deux de parcourir le monde et d’aller à la rencontre des autres offrandes (car oui, elles sont plusieurs, tous les quatre ans), mais ce voyage prend une tournure tout autre, leur regard collectif changeant au fur et à mesure qu’ils comprennent les véritables raisons derrière ces sacrifices.

Le sens du sacrifice

Visions of Mana propose des notions et sujets matures et profonds avec des idées comme le sacrifice perçu bien différemment que dans notre société actuelle. On suit avec passion ce duo bien plus proche que de simples amis, sans verser dans le drame romantique. Le ton alterne habilement entre légèreté et sérieux, tout en réservant de bonnes surprises tout au long de l’histoire. La plume marie avec brio oldies et modernité pour nous tenir en haleine tout au long de notre partie.  Dommage que le rythme connaisse quelques soucis en début d’aventure, surtout, sans quoi on serait sur une offre premium ++ en termes de qualité (mais attention, ce n’est pas un défaut universel).

Visions of Mana nous offre un monde merveilleux qui est un véritable plaisir à parcourir. Bien qu’ancré dans tout ce qui est de plus classique pour un JRPG avec une alternance de biomes vus et revus (plaines, montagnes, désert, etc.), on en prend plein les yeux et on savoure chaque instant. Il faut dire qu’on découvre de multiples endroits tous plus séduisants les uns que les autres : un petit hameau, une cité majestueuse, etc. Il faut dire que la direction artistique est tout simplement somptueuse, offrant un niveau de détails et de vie à chaque décor. Le monde est coloré et chatoyant, il invite à l’exploration à chaque instant. C’est un plaisir pour les yeux à chaque instant. Bien sûr, on pourrait parler de la construction en semi-monde ouvert qui n’est plus forcément dans l’air du temps, mais notre expérience ne nous a pas dérangés outre mesure, d’autant plus qu’en progressant, on débloque des outils pour faciliter les allers-retours et éviter les chargements en chaîne provoqués par des changements de zones en grand nombre lors de trajets à pied. 

L’exploration, pour rester sur cet aspect, est bien équilibrée, avec quelques trésors ici et là, sans en être submergés : on parcourt les différentes routes en profitant du paysage, avec quelques petites choses à trouver, mais sans forcer sur la quantité, ce qui nous permet de profiter calmement et posément du périple. Certains passages sont inaccessibles tant qu’on ne dispose pas des bonnes capacités, qu’on obtient en collectant des cristaux magiques. Il n’est donc pas rare de revenir sur nos pas plus tard pour accéder à un nouveau lieu.

Une formule complète

Trials of Mana avait apporté une formule appréciable manette en main, bien que classique, et l’introduction de Visions of Mana nous place dans les mêmes dispositions. La formule APRG est assez basique avec les habituels capacités spéciales, sorts et magie ou différentes classes, avec trois membres de l’escouade qu’on contrôle à notre guise et un changement assez aisé. La base est connue, et les huit reliques qu’on acquiert au fil de l’aventure apportent un peu plus de profondeur. En effet, on les équipe sur les avatars actifs afin de leur donner de nombreuses nouvelles compétences, qui se complètent à merveille. Et attention, on parle de nouvelles classes et donc de nouveaux arbres de talents en surplus ! Sans oublier les graines de compétence qui accentuent ce sentiment. Le gameplay est dynamique, varié et riche. On passe d’un avatar à l’autre pour un ballet visuel de capacités déclenchées les unes après les autres. La formule est d’une telle richesse, avec une multitude d’outils pour répondre à chaque nouvelle situation. 

Le gameplay semble simple en apparence, mais il n’en est clairement rien. Si cette facilité se confirme dans les créneaux de difficulté les plus bas (quatre paliers disponibles), pousser les curseurs nous force à utiliser chacune des options offertes par Visions of Mana, tout comme chaque composante disponible et à mettre en place les combinaisons les plus efficaces possibles pour atteindre la victoire. On apprécie les ajouts réguliers de nouveaux compagnons, ainsi que les graines et reliques durant notre aventure. De ce fait, on ne ressent aucune redondance avec une formule qui se renouvelle en permanence. Le bestiaire manque de son côté d’un chouia de diversité sur la durée. On a le droit à de nombreuses variantes, mais les créations originales auraient gagné à être un peu plus nombreuses.

Un voyage sans fin

En termes de contenu, Visions of Mana requiert une trentaine d’heures pour en explorer la trame principale. Dès lors qu’on se lance dans l’aventure en mode complétiste et qu’on vise les quêtes additionnelles, le compteur gonfle davantage. Certes, les très (trop) nombreux aller-retour en plus d’objectifs pas toujours intéressants en mode Fedex génèrent un peu de frustration, surtout avec un système de validation pas optimal du tout (il faut d’abord accomplir la quête, puis ramasser l’objet convoité pour que cela valide le point), mais cela laisse la porte ouverte à quelques heures en plus pour ceux qui en désirent davantage. Enfin, le NG+ et son donjon exclusif sont là pour un ultime défi et du challenge en plus ! 

Techniquement, Visions of Mana est irréprochable sur PC, avec un rendu réussi et des effets convaincants. Sur Steamdeck, on observe quelques chutes de framerate (peu perceptibles) mais, en atteignant ces fameux 60 images par seconde la majorité du temps et une quasi-permanence au-dessus des 50 ! C’est du solide, que ce soit en nomade (son usage principal) ou en dock sur TV.  L’OST est également une pure réussite, avec un nombre impressionnant de pistes qui contribuent toutes à nous immerger avec brio dans le monde de Visions of Mana, en mariant parfaitement leurs sonorités à ce que l’écran affiche.

Nous attendions avec impatience le nouvel opus original de l’univers Mana et Visions of Mana nous a conquis. Que ce soit son univers grandiose, couplé à une direction artistique et technique réussies, sa bande-son mémorable ou son gameplay riche et généreux, tout y est pour faire de Visions of Mana une sincère réussite. Certes, le début est un peu lent et le contenu secondaire un peu trop Fedex à notre goût, mais ses différentes qualités gomment  ces points là (ou du moins prennent le dessus) et délivrent un voyage mêlant modernité et vibe old school. Un JRPG à faire pour tous les amateurs du genre.