Until Dawn, là où tout a commencé entre Supermassive et nous, avec un titre prenant mêlant horreur et slasher movie, expérience cinématographique et gameplay simple mais efficace, avec une mise en scène redoutable. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et Until Dawn revient d’entre les morts en version PS5/PC sous la bannière de Ballistic Moon. Bien qu’elle permette de faire découvrir cette œuvre aux personnes qui ne la connaissaient pas, cette version ne justifie pas pour autant un prix aussi élevé. « Until Dawn » est un titre à faire au moins « une fois » quoi qu’il arrive.
L’action se déroule aux USA, dans les montagnes de Blackwood Pines, en plein hiver. Un groupe d’amis se retrouve dans un chalet isolé appartenant à la famille de l’un d’entre eux. Suite à une blague qui tourne mal, un accident survient et finit mal, très mal même, avec des morts au compteur… Un an plus tard, la bande se réunit une nouvelle fois au même endroit, avec comme objectif de se retrouver, mais très vite, on s’aperçoit que rien ne se passe comme prévu, et le sang va à nouveau couler…
Nos jeunes ne sont pas seuls dans cette montagne, et l’histoire penche vers l’horreur, le teen horror movie façon Scream ou Souviens-toi l’été dernier, avec une touche de paranormal/surnaturel par moment sans oublier du gore à la Saw & co. On retrouve tous les clichés de ces films, que ce soit au niveau du casting des personnages, de la construction de la narration et de tout ce qui va avec. On apprécie la progression entrecoupée des passages avec le docteur, qui reste assez énigmatique au début, mais qui prend tout son sens au fil de l’histoire. Un peu à la manière du narrateur dans les Dark Picture par exemple.
Le format reste ce qui a fait la renommée de la maison : Until Dawn prend la forme d’un film interactif (on y trouve même les bandes noires typiques du cinéma) dans lequel le gameplay se limite la plupart du temps à un peu d’exploration et à de nombreuses QTE, ou à des actions rapides réalisables en un court laps de temps, ou décisions dans les réponses lors des discussions. Comme tout bon jeu Supermassive, l’effet papillon est un élément central de l’expérience. Que ce soit par nos paroles et actions (ou silence et non-action), les choix faits pour prendre telle ou telle direction ont potentiellement un impact et altèrent l’histoire. On débute avec une dizaine de jeunes dans le chalet, et autant le dire : on peut arriver à la fin avec tout le monde encore debout ou, à l’inverse, avec un seul rescapé par exemple !
Insert coins
On penche plutôt pour le remake avec quelques évolutions en termes de contenu, afin d’immerger le public plus rapidement dans l’aventure. Cela reste parfois subtil, mais il y a bien quelques variations dans ce que nous raconte Until Dawn. La durée de vie du premier run sur PS4 s’en trouve rallongée, mais on a personnellement trouvé que certains passages étaient parfois un peu longs. On comprend toutefois l’objectif : faire prendre conscience aux joueurs de tous les tenants, aboutissants et en creusant un peu plus le lore et l’histoire. L’ambiance est toujours aussi réussie, avec ce mélange des genres et toute une tripotée d’inspirations plus ou moins visibles. La sauce prend bien, on est vite pris dans l’histoire et on suit avec attention les péripéties de notre bande de jeunes. On s’attache à certains avatars (même si d’autres restent de vraies têtes à claques). On apprécie toujours autant ce que nous compte UD et la façon dont il le faut. Premier jeu de Supermassive, il était plutôt axé sur l’horreur et la torture, avec des scènes pouvant rappeler Saw, où le joueur doit décider qui va se faire trancher en deux ou qui va survivre (selon notre progression, bien entendu). Frissons garanties haha.
Côté technique, le passage à la nouvelle génération de console apporte forcément une amélioration sur la qualité visuelle. On note par exemple des textures d’un cran au-dessus, une modélisation de personnage qui suit la même tendance, des décors plus nets et jolis, etc. On sent l’apport du matériel de la PS5 face à la PS4, avec même l’ajout du ray tracing à présent, les détails supplémentaires dans le visage qui sont plus photoréalistes, mais il y a un « mais ». Le framerate ne fait certes plus le yoyo comme avant mais est limité à 30fps quoi qu’il arrive. Sur certains aspects, on est loin du remake et on tient plus du remaster. Je pense notamment aux animations des personnages qui sont souvent rigides et d’un autre temps. Quand on regarde les protagonistes, certains aspects semblent cohérents et photoréaliste, mais d’autres sonnent faux et dénotent par rapport au reste. Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais il manque un petit truc pour que l’ensemble soit en phase.
D’ailleurs, cette rigidité se ressent lors des phases d’exploration, avec des personnages qui ne répondent pas forcément au doigt et à l’œil, on doit s’y reprendre à plusieurs fois pour que notre héros du moment passe là où on le souhaite. La Dualsense est prise en compte avec des légers retours haptiques et gâchettes adaptatives, ou encore le gyroscope mais celui-ci se montre parfois un peu trop sensible à notre goût. Dernier changement, la perspective de type caméra qui est maintenant à la troisième personne au lieu de plan fixe, qui donne de nouvelles sensations et offre un nouveau point de vue. De la sorte, on ressent les choses différemment et cela fonctionne plutôt bien même si, dans l’ancien format, on voyait clairement où Supermassive voulait mettre l’accent en collant un focus sur un endroit, ou un objet. On perd un peu ce point là maintenant.
Sur le plan tarifaire, le prix d’entrée de 69,99 euros est un peu élevé, d’autant plus qu’aucune mise à jour n’est proposée aux possesseurs de la version PS4 du jeu (comme Horizon Remaster le fera bientôt … dommage !). Certes, Sony vise sûrement une hype secondaire liée au film à venir, mais du côté du client, la pilule passe assez mal aujourd’hui d’autant qu’on est loin de la perfection avec un titre à mi chemin entre remaster et remake.
Qu’on se le dise : on est grand fan de Supermassive à la maison et de leurs jeux. On avait adoré Until Dawn à sa sortie, et c’est toujours aussi plaisant aujourd’hui, mais notre cœur balance entre petit remake et gros remaster. On a bien quelques changements dans le jeu, dans le contenu, mais on reste globalement très proche de la version originale. La partie technique apporte une rehausse visuelle, mais il y a certains points qui n’ont pas évolué depuis la version 2015. À 40-45 euros, le ressenti serait sûrement différent qu’à un prix plein. L’expérience en manette reste correcte, mais on y retrouve toujours quelques bugs et erreurs de la version d’origine, ce qui peut agacer. On était en droit de s’attendre à mieux. Until Dawn est un excellent jeu, mais le remake pêche sur certains aspects aujourd’hui.