Test LEGO Horizon Adventures : un voyage simple et grand public

D’un côté, Horizon, l’une de mes IP Playstation préférées, et de l’autre, LEGO, des jeux qu’on adore faire en famille. Il n’en fallait pas plus pour que LEGO Horizon Adventures me donne envie de m’y plonger. Si l’aventure est assez amusante dans l’ensemble, il ne faut pas perdre de vue le public auquel s’adresse cette production. Selon moi, il ne vise clairement pas les fans d’Horizon, mais un grand public, loin du AAA en général, et qui pourrait se dire avec ce jeu très simple mais amusant : « Tiens, Horizon, c’est cool en fait, et si je m’y intéressais ? ».

Cela fait plusieurs décennies à présent que l’univers LEGO propose des titres axés sur le fun et la coopération sur consoles et PC, couvrant toute la pop culture, que ce soit Marvel, DC, Jurassic Park, Harry Potter ou encore Le Seigneur des Anneaux pour ne citer qu’eux. La surprise était plutôt de voir une licence JV en version simplifiée dans LEGO, comme c’est le cas avec Horizon. Petit rappel : le monde est en ruine. La civilisation humaine a fait un sacré retour en arrière, avec un mélange d’âge de pierre et de machines qui ont remplacé la faune passée en grande partie. Aloy a été trouvée bébé, près d’un village, et a été recueillie par les locaux. Mais en grandissant, elle veut comprendre qui elle est, mais surtout qui est sa mère et pourquoi elle a été abandonnée. Cette mission est périlleuse et ne sera pas de tout repos. Aloy entame une aventure qui changera sa vie à tout jamais.

Dans LEGO Horizon Adventures, nous revivons les aventures de Zero Dawn, mais dans une version simplifiée et bien plus légère. Le ton sérieux de la licence originelle est remplacé par l’humour omniprésent du monde LEGO, avec des situations comiques et des passages normalement très sérieux qui prennent une ambiance bien plus amicale. La narration reste simplifiée et se focalise sur le fil central d’Horizon Zero Dawn, nous amenant dans quatre régions distinctes et en faisant la rencontre de quatre personnages secondaires (et non de tribus entières comme dans le jeu d’origine). L’accent est vraiment mis sur la mission initiale d’Aloy. C’est le premier point où LEGO et le jeu original diffèrent un peu. Le second se trouve au niveau du format et le level design. L’open world, où l’on progresse de quête en quête, est abandonné au profit d’un jeu plus linéaire. On reste dans les Terres Sauvages, le village servant de hub avant de partir en mission. On parcourt xx niveaux dans le premier biome, avec à chaque fois le même point de départ dans le village, mais le jeu nous envoie ensuite à chaque fois dans un niveau unique, au format assez couloir et linéaire. Nouveau chapitre / biome ? Nouveau chemin ouvert dans le hub etc.

Construit moi un village

Au fur et à mesure de la progression, le village se reconstruit et du contenu annexe se débloque, avec de nombreuses missions secondaires accessibles, offrant des récompenses sous forme de skins ou de composants pour de futures améliorations. C’est également dans le village qu’il est possible de consulter l’état de chaque héros (niveau, compétences débloquées), d’altérer le skin de son personnage, mais aussi de modifier celui des bâtiments, un à un ou de quartier en quartier. Chaque personnage jouable apporte une petite variation de gameplay avec son propre style et ses propres armes. Sans révolutionner l’expérience, cela permet tout de même de modeler nos sessions selon nos envies en apportant un peu de fraîcheur. La prise en main est simple avec le saut, une attaque, l’esquive, par exemple. On porte un avatar, on le jette, on ramasse un tonneau explosif, on le lance pour éclater une machine, etc. Le gameplay est facilement assimilé par les jeunes comme par les moins jeunes, y compris par les non-gamers. Comme dans Horizon, les principales menaces viennent des machines, qui ont toujours des points faibles qu’on repère avec le focus, un kit main libre interactif qui accompagne Aloy partout. On retrouve également les dégâts élémentaires : une flèche traverse un feu qui s’enflamme, un champ électrique se forme, etc. LEGO Adventure reprend certaines des composantes présentes dans les opus originaux et les transpose dans sa formule épurée avec assez de brio. La coopération apporte sa petite dose de fun et surtout, on passe du mode un joueur à deux en deux clics et inversement. Et j’adore la coopération locale en personne !

Sur le papier, on retrouve tout ce qui fait l’essence de la licence LEGO habituelle, mais il y a tout de même quelques défauts, à commencer par un schéma de mission assez redondant sur la durée. Chaque mission suit un peu le même cheminement : une série de plateformes et de combats sur quelques écrans, un marchand avec trois coffres cadeaux, puis le ou les plateaux finaux avec des otages à libérer et un boss à affronter. On a parfois l’impression de rejouer le même donjon en boucle avec quelques variations (dont le biome), ce qui manque un peu de diversité sur l’ensemble pour lutter contre ce sentiment de déjà-vu. Alors oui, on a plusieurs personnages (et donc équipement de base) ou gadgets pour donner un peu de fraîcheur, mais il y avait sûrement moyen d’offrir une expérience plus variée au départ. Heureusement, les affrontements de boss sont bien montés et assez intéressants/amusants à jouer (surtout en coop). Comptez moins de 10 heures par contre pour finir le jeu, et pas beaucoup plus même en visant le 100 %, ce qui reste là aussi relativement court pour un titre estampillé LEGO généralement plus généreux en termes de contenu.

RDV pro manqué

Côté performances, pas de patch Pro à l’horizon ici, et deux modes de rendu : « Fidélité » et « Performance ». J’aurais pensé qu’il serait possible de conjuguer les deux options, même sur PS5 standard, mais il semble que ce ne soit pas le cas. Comme toujours, j’ai privilégié le mode performance. C’est joli, fluide, et coloré. Sinon, on savoure la VF avec les doubleurs de la licence de retour pour un dernier voyage. L’humour peut paraître un peu bateau parfois, voire redondant, mais j’ai apprécié cet humour léger.

LEGO Horizon Adventures permet de découvrir le lore Horizon et le personnage d’Aloy en surface, et vise assurément un public différent de celui auquel la licence s’adresse d’habitude. Sans être le meilleur jeu LEGO, il s’agit tout de même d’un titre amusant, surtout en mode coopératif/familial. De quoi attirer un nouveau public vers Horizon ? C’est possible ! Son prix, par contre, refroidit un peu, en toute franchise. Un prix conseillé à 49 voire 59 euros aurait sûrement été plus juste.