10 novembre 2025

Instant Nostalgie avec Boulder Dash 40th Anniversary

J’ai touché mes premières manettes sur les appareils familiaux, j’avais 4 ou 5 ans, fin des années 80… Il s’agissait de l’Atari 2600 et du Commodore 64. Voir revenir une licence comme Boulder Dash, l’un de mes premiers jeux, 40 ans après sa sortie, m’a donné envie de retourner faire quelques parties.

Le but du jeu est simple : creuser des galeries, récupérer toutes les pièces précieuses et rejoindre la sortie, le tout sans se faire écraser par des rochers. Derrière cette description d’une simplicité enfantine se cache un concept qui a pourtant marqué toute une génération de joueurs, avec une certaine addiction, car ce puzzle peut se montrer redoutable (il faut beaucoup réfléchir), et la moindre erreur peut bloquer la progression. Aujourd’hui, notre célèbre héros revient dans une édition anniversaire avec pour but de proposer non seulement les anciens épisodes, mais également quelques opus plus récents, remis au goût du jour, pour un voyage teinté de nostalgie et de modernité. Le joueur incarne l’iconique Rockford dont le but est, comme déjà noté, simple : creuser, collecter et s’enfuir. Mais il y a une mécanique assez intéressante qui entre en jeu : la gravité. Creuser sous une roche la fait tomber, et si l’on reste en dessous ? C’est la mort assurée ! Et ce n’est pas tout : non seulement les roches tombent à la verticale si elles n’ont plus de soutien, mais elles roulent aussi  car creuser sur les côtés peut faire tomber une pierre !

Ainsi, chaque coup de pioche (automatique lors de l’avancée) a des conséquences, et l’ajout d’un chronomètre nous pousse à agir rapidement. Entre la tension de ce timing serré et les potentielles retombées d’un mauvais choix, Boulder Dash peut se montrer cruel et punitif, et nécessite une analyse rapide et une décision précipitée pour tenter un nouvel essai. Le problème, c’est qu’il faut ramasser pas mal de trésors pour partir, et qu’il arrive parfois qu’on bloque l’accès à l’une de ces pierres précieuses sans avoir réfléchi suite à des mauvais choix sur le terrain. Et les ennemis ? Idem, cela nécessite la même approche stratégique. Pour chaque niveau, il faut ramasser un nombre de diamants définis pour activer la sortie, et le surplus permet de cumuler des points. Le joueur est donc toujours tenté d’en ramasser un maximum, ce qui implique forcément plus de risques. Si la formule peut sembler simpliste, la réalité est tout autre : le joueur est confronté à une série d’essais en boucle qui mettent à l’épreuve sa capacité à agir vite et bien, dans une formule brute de décoffrage qui plonge directement dans le vif du sujet, sans perdre de temps à introduire les mécaniques, la formule ou autre. C’est au joueur de tester et de capitaliser ses connaissances au gré des erreurs et des échecs. Cela pourrait générer un peu de frustration selon le public, mais c’est aussi ce qui fait le charme de cette licence, qui se montre, quand on adhère à la propal, assez addictive.

Qu’en est-il du jeu, 40 ans après sa sortie ? S’il a conservé un aspect oldies (pour les anciens épisodes) assez proche de leur rendu d’origine (même s’il est un peu lissé), certains opus présentent aujourd’hui un design plus moderne, ou en tout cas plus « récent », que ceux sortis dans les années 80/90. Ici, c’est la clarté de l’action qui prime, avec un niveau prenant la majeure partie de l’écran, des décors simples, sans fioritures, qui laissent au joueur la possibilité d’agir et de dévaliser les mines de leurs trésors. La bande-son présente différentes variations, avec une touche rétro-moderne réussie. Côté gameplay, il y a aussi eu un petit coup de polish, avec une offre plus fluide et moins rigide. C’est certes un peu moins rapide que dans mes souvenirs, mais l’ensemble est mieux animé, ce qui rend l’action plus agréable. Quelques nouvelles mécaniques sont de la partie, comme l’acide, les générateurs d’ennemis ou ces fameux œufs qui ne réservent pas que des surprises agréables. Côté contenu, on retrouve plusieurs dizaines de niveaux issus des trois jeux d’origine, ainsi que pas loin de 200 nouveaux niveaux créés pour l’occasion, soit le triple de ce qu’on a connu dans les titres anciens ! Et ce n’est pas tout, car il y a aussi un générateur de niveaux, ce qui offre une durée de vie infinie en réalité.

Boulder Dash 40th Anniversary ne cherche pas à être original, mais simplement à présenter une licence vieille comme le monde sous sa forme initiale, mais aussi modernisée, dans un titre à la durée de vie infinie, via une formule simple, mais efficace, parfois complexe, mais amusante à jouer. Cette version parvient à concilier modernité et origines d’une licence qui me parle forcément, l’un des tout premiers jeux auxquels j’ai joué, ce qui lui confère une valeur symbolique. Une chose est sûre : Boulder Dash est et restera une licence forte du paysage vidéoludique, l’une des premières séries à avoir marqué toute une génération à sa manière. Il y a forcément un aspect nostalgique pour les quarantenaires comme moi, mais même les plus jeunes y trouveront leur compte avec un jeu qui mise sur la réflexion, la tension et notre capacité à agir vite et bien, avec un côté scoring assez prononcé.

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