Les accès anticipés, vous l’aurez remarqué, c’est mon dada, surtout les titres axés sur la coopération et l’action. Macabre coche beaucoup de cases sur le papier : de l’horreur, de la coopération, un mélange de survie et d’infiltration, avec des notions de « un pour tous, ou chacun pour sa gueule », des runs différents, des extractions, et même un ennemi IA qui s’adapte à notre équipe pour déjouer nos plans. Si sur le papier, c’est le rêve, la réalité est tout autre… Après tout, il s’agit d’un accès anticipé (il faut donc accepter qu’il reste du travail, à plus ou moins grande échelle) et surtout, il est facturé 9,75 euros, ce qui aide à relativiser.
Nous sommes envoyés dans un monde fictif touché par des failles étranges d’où apparaissent des créatures vindicatives et mortelles. Malheureusement, s’y aventurer est nécessaire pour récupérer du matériel pour survivre, des richesses en tout genre, etc. Hormis cela, le contexte reste assez succinct, mais suffisant pour justifier nos expéditions. Sur le terrain, on retrouve un subtil mélange d’infiltration pour ne pas se faire repérer, de récolte de différents composants, de menaces dans tous les sens et d’un monde paranormal. Le jeu est jouable en coop jusqu’à 4 joueurs en vue FPS. Mourir en cours de route équivaut à tout perdre… et surtout, il est tout à fait possible de trahir ses compagnons pour maximiser le butin. Comme souvent, le jeu est jouable en solo, mais c’est clairement en groupe que Macabre devient amusant, d’autant qu’il y a une VoIP intégrée au jeu pour pouvoir communiquer au sein d’une équipe.
Sur le papier, on nous annonce des cartes et des quêtes aléatoires, une loop loot, survie et extraction, des monstres qui analysent notre façon de faire pour s’adapter à chaque partie, avec une formule globalement inspirée d’Alien Isolation pour la capacité des monstres à s’adapter à nos actes, un cycle risque/récompense façon Hunt Showdown ou Tarkov, et une dynamique sociale à la DayZ ou Phasmophobia. Avec autant de références, il y a de quoi faire rêver. Dès les premières parties, on sent qu’il y a un vrai potentiel et de bonnes idées, mais il manque une couche d’équilibrage pour la progression. On fouille en grande quantité pour des gains très minimes, même quand on réussit à s’extraire, sachant qu’il faut pas mal d’argent pour « avancer ». Les quêtes secondaires existent, mais on les valide très vite, ce qui implique un farming en masse. C’est typiquement le genre de sujet pour lequel un accès anticipé est utile par exemple.
La difficulté m’a semblé très aléatoire d’un run à l’autre, avec parfois des créatures extrêmement réactives, alors que dans d’autres runs, on peut passer devant elles sans être aperçu, ce qui est incohérent. J’ai parfois eu l’impression de moins galérer davantage sur des parties en difficulté élevée qu’en plus facile. Là aussi, cela peut être réglé avec un accès anticipé. Et la partie « Le monstre Macabre apprend de vous » ne m’a pas marqué, pour le coup. Il y a aussi pas mal de bugs, comme Macabre qui se téléporte d’un bout à l’autre de la carte. Les hitboxes sont parfois très hasardeuses. Je n’ai pas ressenti la tension que j’ai pu sentir dans un Hunt et Tarkov cité plus haut. Il y a quelques parties intéressantes, tout n’est clairement pas à jeter, mais il y a souvent eu l’un ou l’autre sujet évoqué ou des bugs techniques qui ont gâché l’expérience. La base semble intéressante, mais il manque de la finition et de l’équilibrage avant toute chose.
En fait, quand on enchaîne les sessions, on a plutôt l’impression d’être face à une grosse alpha qu’à une version avancée. L’accès anticipé est prévu pour durer deux ans, ce qui laisse clairement le temps de peaufiner tout cela. Mon bilan peut sembler alarmant, mais finalement, même à ce stade, pour un accès anticipé, je ne suis pas plus outré que cela, j’ai vu bien pire. Surtout, le prix n’est « que » de 9,75 euros, ce qui reste très bas. Il y a un potentiel, des idées intéressantes sur le papier ; si le studio se donne à fond, cela devrait le faire. Il faut juste savoir où l’on met les pieds à l’instant T.