Astria Ascending : un JRPG qui vise la nostalgie

Utilisant le même univers que Zodiac : Orcanon Odyssey disponible sur mobile depuis 2015, Astria Ascending possède des attraits forts sur le papier. Issues d’Artisan Studio, structure française, de nombreuses figures emblématiques du JRPG figurent dans les intervenants. Kazushige Nojima (FF7/FF7 Remake, FF X) s’occupe du scénario, Hitoshi Sakimoto (FF12, Vagrant Story) compose la bande son. La DA est dans les mains d’Hideo Minaba (FFV/FF6/Parasite Eve) ainsi qu’Akihiko Yoshida (Nier Automata, Bravely Default). Chose de sûr, ça en jette. Astria Ascending se veut un jeu pour les fans par des fans. Même s’il comporte quelques défauts ci et là, l’expérience globale reste plaisante et nous plonge dans la nostalgie des RPG d’antan.

Le monde d’Orcanon abrite huit races vivant ensemble. À chaque cycle, chacune d’elle désigne un représentant pour former les protecteurs de l’harmonie afin préserver l’équilibre. On les nomme les demi-dieux. On pourrait voir cela comme un honneur, mais il y a un fardeau qui contre balance l’équation : chaque protecteur mourra dans 3 ans après avoir dédié sa vie restante à sa mission et rien d’autre. On prend le contrôle du 333e cycle, 3 mois avant leur mort. La troupe ne semble pourtant pas inquiétée par leur fin de vie proche, l’ambiance y semble même bon enfant. On découvre huit protagonistes variés, venant de tout horizon et donnant un aperçu sur les races présentes en Orcanon. Mais très rapidement, une alerte indique l’apparition d’interférences, des monstres perturbant la paix maintenue par notre groupe. Afin de conserver une harmonie forte, les habitants d’Orcanon doivent manger régulièrement de l’harmelon, une nourriture étrange. 

La narration nous fait découvrir un monde bien moins rose qu’il n’y parait, avec des manigances dans l’ombre. Ces histoires de gardiens cachent bien quelque chose. On découvre en progressant les sombres desseins qu’Orcanon dissimule. Le socle est plus qu’intéressant et novateur, mais le rythme est haché à quelques reprises, avec un traitement irrégulier sur les huit membres de notre groupe.

L’univers est riche, complet, mais aussi complexe. On est assez vite perdu. Dès les premières minutes de jeu, on contrôle les demi-dieux au grand complet. On est lancé dans le combat sans réel tuto nous donnant les clés. Habitués de RPG tour par tour, on n’est pas réellement dépaysés, mais certaines mécaniques auraient gagné à nous être détaillées. Heureusement, l’expérience est plus que modulable et permet d’en profiter, quel que soit le profil du joueur. On peut purement et simplement virer les affrontements aléatoires, ou encore partager l’EXP entre chaque personnage et ainsi de suite. On apprécie grandement ces options, permettant de viser large niveau public. Le fond est irréprochable, mais la forme aurait pû être un peu plus peaufiné.

Vous avez fait FF Tactics, ou X-2 pour ne citer qu’eux ? Si oui, le système de job est alors connu. Pour ma part, j’adhère totalement à cette feature. Selon la spécialisation choisie par la suite, on retrouve un sphérier façon FF-X. Du coup, étant l’un de mes FF préférés, encore une fois, je suis à fond. On est libre dans les choix de nos personnages, et la façon de les améliorer. Artisan Studio vise la nostalgie de l’âge d’or du RPG tour par tour, tout en amenant quelques modernisations. On retrouve une mécanique proche de ce que Bravely propose : la concentration. On peut économiser un tour pour booster un autre personnage. L’aspect découverte de la feature est assez cool, je n’en dévoilerais pas plus, mais c’est bien pensée. Ce n’est pas 100 % novateur, mais cela reste cool. Hormis cela, au final, le gameplay brut reste en terrain connu. C’est fun et plaisant, mais j’espérais un peu plus d’ajouts à ce que la concurrence propose. 

Globalement, Astria Ascending plait. Le contexte ainsi que le gameplay restent efficaces, mais le rythme lui fait défaut tout comme les donjons qu’on traverse qui manquent de peps. Le tout est bien trop monotone.

La DA me fait grandement penser au Vanillaware (13 Sentinels, Odin Sphere) dans le style général. De ce côté-là, c’est du solide. En même temps quand on voit le staff qui en doutait ? Que cela les protagonistes (jouables ou non), les environnements, on en prend plein les yeux. Le bestiaire est original et diversifié. Il a bénéficié également d’une inspiration solide. La magie opère à chaque instant et le combo avec la bande-son tape fort. L’OST est excellent, et certains thèmes sont parmi les meilleurs des JRPG depuis un bon moment. 

Est-ce qu’Astria Ascending est une expérience solide ? Oui, sans contexte. Innove-t-il dans le genre ? Pas vraiment. Le gameplay est classique, mais plaisant. C’est le système de classe et d’évolution qui fait le taff derrière. Je me suis retrouvé plusieurs années en arrière, dans des souvenirs agréables. J’ai personnellement pris plaisir à parcourir Astria Ascending. L’univers est enchanteur, la magie opère grâce à une DA et une bande son béton. Dommage que la construction de la narration soit en dent de scie, perdant de temps en temps le joueur sur la 30aines d’heure nécessaire, mais il n’en reste pas moins que la sauce prend pour ma part. Chose à noter : il est disponible depuis sa sortie dans le gamepass aussi bien console que PC. Pourquoi ne pas en profiter pour l’essayer ?