Voice Of Cards The Forsaken Maiden : seconde réussite successive

Le premier Voice Of Cards, sortie l’an passé, fut une superbe surprise des plus originales. Voir une nouvelle itération de la création des vétérans de Nier si rapidement a de quoi surprendre. On se demande, légitimement, si ce n’est pas un peu prématuré, mais le doute se lève très rapidement. Encore une fois, le voyage se révèle être des plus agréables et plaisant. D’autant qu’il gomme les quelques défauts du premier et passe un petit cran au-dessus à mes yeux.

The Forsaken Maiden nous fait incarner un jeune héros accompagné de son acolyte muette Alva avec laquelle il part à la recherche des 4 prêtresses afin de mettre la main sur une relique magique. On débute sur l’ile de la Fin, mais rapidement, The Forsaken Maiden nous fait voir du pays. On retrouve le façonnement de la progression du premier Voice of Cards à la différence que notre avancée est échelonnée par quelques énigmes ci et là qu’il nous faut résoudre. Est-ce compliqué ? Non, point du tout. Est-ce que cela demande tout de même de réfléchir un minimum ? Assurément. La particularité du jeu est que tout se passe via des cartes. On vous pose une question ? Choisissez vos réponses parmi les cartes disponibles. Le décor ? De multiples cartes accolées qui se retournent selon notre avancée ? Les affrontements ? Je vous le donne en mille ! On reste sur la même formule d’un épisode à l’autre, qui fonctionne toujours aussi bien.

Même si on peut tout à fait aller en ligne droite à la fin du jeu sans le moindre détour, ce serait manquer l’aspect découverte des plus plaisants qu’offre la production de Square Enix. On y découvre des lieux cachés, des trésors en plus d’accumuler de l’EXP qu’on est bien content d’avoir récupéré pour maximiser nos chances face à quelques ennemis retords croisés ensuite. Mais bien entendu, la liberté offerte par ce monde ouvert a quelques limites avec des événements pouvant bloquer temporairement un passage. Il n’en reste que cela semble cohérent et la progression au travers de quelques chapitres (j’ai mis quasi 25 heures) reste des plus fluides. J’ai trouvé d’ailleurs ce scénario globalement plus réussi, et plus vivant que le premier opus avec quelques twists bien sentis et efficaces. Chose importante : vous n’aviez pas fait le premier ? Peu importe, The Forsaken Maiden n’en en rien la suite du premier.

À la manière du premier Voice Of Cards, on déplace notre pion de case en case pour explorer l’ile de fond en comble. On tombe sur des ennemis au grès des déplacements, des villes à visiter remplies de marchands en tout genre et j’en passe . L’armurier ou encore le joaillier sont des lieux de visites obligatoires pour ne citer qu’eux afin d’améliorer nos équipements en ville. D’ailleurs, c’est aussi dans ces bourgades qu’on pourra se reposer en toute sécurité pour récupérer des PV, car le voyage n’est pas de tout repos ! The Forsaken Maiden nous laisse voyager ne mer, à bord de notre navire qui suit la même logiquement de déplacement. Au fil de l’eau (quel jeu de mots !) la carte se dévoile et avec elle tout ce qu’on a l’habitude de voir : des épaves gorgées de trésors ou encore des ennemis près à en découdre ! On reste en terrain connu, bien que cela soit agréable de voir quelques évènements nouveaux apparaitre.

Les combats font partie intégrante de l’expérience Voice Of Cards. Nombreux et parfois sans pitié, on ne sait jamais ce qui nous attend quand un ennemi nous tombe dessus. Profitez bien de vos passages en villes pour vous reposer, afin de récupérer au max. De tout de façon, je pense que vous le ferez de vous-même à force. Tout n’est pas forcément difficile, mais sur la quantité, ou une succession de mauvaise surprise, on a vite fait de prendre cher ! Les combats se jouent au tour par tour. Notre équipe débute avec un seul héros, allant jusqu’à quatre au mieux par la suite. Chacun d’eux possède son deck (lot) avec ses capacités, modifiable depuis le menu du jeu (mais d’abord, il est nécessaire de débloquer ses nouvelles cartes en levelant).

Ces techniques peuvent nécessiter l’utilisation de gemme, limitée, pour être exécutée. Le but du jeu est de mettre chaque ennemi à 0 PV, mais comme dans tout bon RPG qui se respecte, les ennemis possèdent chacun leur propre faiblesse ou résistance. Le joueur doit donc choisir prudemment ses actions, afin de ne pas se retrouver à un moment face au mur suite à des choix non judicieux plus tôt. Bien entendu, il faut également conserver les PV de nos héros au-dessus de 0, synonyme sinon de perte et de reprendre sa dernière sauvegarde (pensez à sauvegarder régulièrement manuellement). Mention spéciale pour les boss qui proposent un joli challenge, et c’est ici qu’on apprécie d’avoir passé du temps à explorer précédemment et donc accumuler un peu d’EXP en plus. C’est assez simple à prendre en main au début, et on découvre par nous même quelques subtilités ensuite vraiment intéressantes. Voice Of Cards brille par sons système efficace ici.

Visuellement la patte graphique est efficace, simple, mais solide. La partie son qui accompagne le tout (comme souvent chez Square) est tout bonnement excellent aussi bien pour l’OST que le narrateur qui nous compte chaque partie de l’histoire (doublage Jap ou EN, ST FR). Petit bonus pour finir, la présence du jeu de carte dans le jeu, déjà présent dans The Isle Dragon Roars. Je vous laisse la découverte, mais j’apprécie personnellement ce genre de petite composante permettant de mettre en standby notre progression sans tout de fois quitter le jeu entièrement.

J’avais apprécié The Isle Dragon Roars, et j’ai encore plus adhéré à The Forsaken Maiden. J’avais peur qu’un second opus si proche du premier lui porte préjudice, mais la qualité est au rendez-vous et même mieux. On est loin d’une simple « suite », ou réédite facile et rapide. On sent le boulot abattu par le studio afin de proposer une aventure supérieure en tout point. Je veux plus d’histoire de ce genre, d’écriture de ce calibre, complétée dans un OST aux petits oignons. Je sais que le genre ne plait pas à tout le monde, mais pour ma part c’est un pari réussi deux fois de suite et je ne peux que vous suggérer d’aller le découvrir.