[MAJ PS5] Test Disgaea 6 : un opus pour vétérans et débutants ?!

Fana de tactical RPG, j’ai essayé pas mal de choses pour épancher ma soif du genre. Une licence historique en est un cador. D’ailleurs, elle s’apprête à sortir un nouvel opus dans quelques jours. Je parle bien sûr du mastodonte de NIS America ; Disgaea. Complexe et au contenu immense, c’est une série qui peut vite donner le tournis quand on découvre le potentiel et la palette de possibilités. Le studio entend réparer cela avec Disgaea 6 : Defiance Of Destiny. On va voir de suite ci c’est le cas.

On incarne Zed, un zombie quelconque sale gosse qui se fixe un but qui semble inatteignable : tuer le Death-Tructor Divin. Celui-ci pop ci et là au gré du vent afin de semer le chaos derrière lui. Défaite après défaite, Zed n’abandonne pas. En effet, son fidèle compère (le clebs zombie) a inventé un don unique : l’ultra-réincarnation. Cette technique lui permet de revenir à la vie, encore plus fort, indéfiniment. Zed n’a qu’un seul but : mourir autant de fois pour acquérir la puissance nécessaire pour tuer l’entité suprême. L’histoire est toujours aussi loufoque que précédemment et nous plaçant dans des situations drôles, et inexplicables. Bref, du NIS America comme on l’aime hein, on ne va pas se le cacher (sinon, on ne serait sûrement pas là). Les personnages sont fins. Les dialogues sont tous barrés. On adhère!!

On ne change pas une recette qui gagne, ou un peu quand même

Le joueur retrouve très rapidement ce qui fait de Disgaea ce qu’il est : sa DA reconnaissable, le sous-monde, et tout ce que le gameplay englobe. Le jeu de NIS est un genre à lui sous seul basé sur un T-RPG. Comme toujours dans la licence, le titre a une propension à partir dans le grand n’importe quoi et cet opus 2021 ne déroge pas à la règle. Habitué à voir un leveling maxi dans les RPG au lvl99, ici il sera question de 99 999 999 ! Les damages faits même au lancement du jeu sont en milliers, et finissent en milliards. Les stats  Idem, on attaque avec des trucs pouvant être démesurés pour un level 1. Dépaysement total à celui qui découvre la licence tant tout est dans l’excès très rapidement.

Pour atteindre le plein potentiel du personnage, il fallait dans les anciens opus réincarner les avatars et farmer énormément. Ici, l’ultra-réincarnation fait également retourner notre personnage lvl1, mais on est loin du reset pur et dur. On garde stuff, une majorité de nos stats et surtout son potentiel EXP et de prise de pouvoir est encore plus grand. C’est assurément une amélioration pour les nouveaux joueurs, l’ancien système pouvant des fois être complexe et long. Ici, une ultra-reinc est forcément synonyme de montée en puissance. 

La facette RPG est toujours bien positionnée et complète. Outre le leveling, ou l’équipement, le Spirite est un incontournable. Ce dernier permet de booster encore plus nos capacités ou d’obtenir de nouveaux passifs / maléfices bien costaud. Le sous-monde, qui sert de hub, abrite toujours de nombreux PNJ/structures comme l’hôpital, l’assemblée ou encore le Spirite. On retrouve très rapidement quelque chose qu’on connaît et qui est toujours bien foutu. On en est terrain connu, et même le nouvel arrivant ne sera pas perdu. Le jeu introduit de nombreux Tutos et explique énormément de concept ou facette du gameplay.

Disgaea Automata

La licence forçait précédemment le farming intensif et abusif pour atteindre les niveaux ultras hauts, mais là aussi, NIS a décidé de prendre le taureau par les cornes. En combat, il est possible de passer le jeu en mode automatique. L’IA prend les rênes de notre groupe de combat et gère tout d’elle-même. De plus il est tout à fait possible de lui faire jouer un donjon en boucle. Vous voyez le truc venir ? Le jeu va farm tout seul pendant que vous vous occupez ailleurs… Et c’est sans compter sur les fonctions permettant de configurer le comportement automatique de vos combattants en baston auto ! On a accès à de multiples paramètres assez vite.

On a donc le choix de jouer nous-mêmes, ou de passer dans de la gestion pure pour anticiper un maximum de possibilités et de tout mettre en œuvre pour que notre équipe puisse faire face à l’impossible ! En tout cas, les deux approches sont louables et Disgaea amène ici quelques améliorations qui accompagnent les néophytes sans dénaturer plus qu’en surface la complexité du jeu. Le gameplay en lui-même est classique, mais solide. On aime voir des gros chiffres et j’avoue que je fais même tout mon possible pour en voir les plus gros possibles haha. Du T-RPG efficace, et solide. L’aspect scoring est toujours aussi présent, permettant de gagner de jolies bonus / loots comme d’habitude.

2Dto3D.

On attendait avec impatience une refonte visuelle, et une rehausse graphique. Elle a eu lieu dans cet opus 2021. Disgaea 6 essaie de renouveler son identité en passant de son aspect 2D à une sorte de 3 D. En baston, on en ressent plus de profondeur ne serait-ce que lors des attaques spéciales ou autres capacités tout comme ces animations en cutscenes. Par contre, le rendu sur Switch a clairement du mal.

La faute à la machine concrètement ou une mauvaise optimisation du studio ? Telle est la question, mais chose de sûr, la technique en prend un petit coup. Il ne faut que quelques minutes pour sentir les premiers petits ralentissements. Malgré la présence de plusieurs presets (fluidité, équilibré ou graphisme), aucun n’a réellement montré satisfaction. Soit le jeu est « beau », mais saccadé, soit c’est fluide, mais du coup aliasé et flouté. En mode portable, passe encore, mais en docké, ca picote un peu selon le preset. Ayant eu accès au jeu bien en avance, il manque le fameux patch dayone à l’heure où j’écris des lignes. Espérons une correction future (on mettra à jour ce papier si tel était le cas).

L'arrivée de Disgaea 6 sur Playstation 5 lui fait le plus grand bien, gommant toutes les imperfections techniques rencontrées sur Switch en rehaussant de plusieurs crans la qualité du rendu. On retrouve les deux modes visuels, graphisme / performance. Dans le hub en toute franchise, je n'ai pas eu l'impression de voir de réelles différences. En baston par contre, le mode rendu affiche quelques ombres plus détaillés mais le frame rate n'affiche pas toujours un 60fps infaillible bien que le tout reste vraiment pas dérangeant. J'ai tout de même misé sur la fluidité au prix de quelques (très) léger détails. Hormis cela, la qualité du portage est clean. C'est un réel plaisir de (re)découvrir Disgaea 6 avec un 60fps béton. Pour beaucoup, la différence 30/60 serait imperceptible mais j'avoue sans problème que pour moi ce 60fps minimum est important et plus qu'appréciable. L'expérience en devient plus smooth.

Un contenu démentiel

Disgaea oblige, le contenu est totalement démesuré encore une fois. L’histoire prend déjà quelques bonnes longues de jeu pour en voir le bout, mais le générique de fin est loin d’être la fin de l’aventure. On peut même dire que ce n’est que le commencement. Face aux combats épiques qui nous attendent, on a qu’une envie : encore et toujours poussé plus loin le leveling, l’optimisation et la recherche de la stratégie ultime.

On arrive à finir l’épopée sans forcer la recherche du haut niveau de compétence, mais pour le coup ici cela prend tout son sens. Les connaissances accumulées précédemment, l’abus d’ultra-réinc, la recherche du ptit truc qui permet de maxer les dégâts, tout cela va servir ici, car du challenge il va en avoir. Je n’ai pas tout ratissé ici encore, mais la durée de vie est limite infinie tant le jeu est généreux. Cet aspect ne plaira pas à tout le monde, on est conscient. Mais cela permet aux mordus de pouvoir encore et encore poncer la licence.

L'édition Deluxe PS5 contient plusieurs bonus, aussi bien physique que numérique. Dans la boite, on trouve la galette du jeu, l'OST physique contenant quelques pistes sélectionnées, une jaquette réversible mais aussi un petit manga expliquant de manière assez rigolote l'ultra réincarnation. En jeu, on découvre une 20aine de DLC incluant personnages, mondes, bonus en argent etc. C'est complet à souhait et surtout cela prolonge encore énormément la durée de vie déjà énorme de base.

Et paf, voilà qu’il est là Disgaea.

La licence de NIS America m’a toujours attiré. Mon addiction au T-RPG en premier lieu, mais également pour sa générosité globale. Les possibilités offertes sont immenses. Le contenu va au-delà de l’entendement. Le gameplay est classique de prime abord mais très solide. La dimension RPG, bien que pouvant faire peur, est bien travaillée. Le jeu possède une identité propre, on reconnaît de suite où on est en un clin d’œil. Le studio a conservé ce qui fait la force de son jeu, tout en opérant des améliorations ou ajouts ci et là.

Disgaea 6 s’ouvre aux nouveaux venus aujourd’hui, sans rompre avec les anciens, grâce à quelques mécaniques et ajouts bien pensés. L’aspect farming, qui pouvait rebuter, n’est plus aussi présent. La partie gestion de son équipe est bien faite et le jeu guide très bien le nouveau joueur au début du jeu.  Le seul vrai point « noir » pour moi au tableau est la technique, qui est causé par un manque d’optimisation, la « faiblesse » de la switch, ou les deux. 

Puis bon, voilà quoi. L’ambiance, l’histoire déjantée, des personnages haut en couleur, Prinny … c’est déjà du lourd haha. Toujours est-il que Disgaea 6 est sûrement la bonne porte d’entrée pour les nouveaux joueurs, tout en étant une très bonne itération pour les anciens.