Le lancement d’un nouveau hardware est toujours un évènement en soit, et pour le Playstation VR 2, Sony a mis les petits plats dans les grands afin de ne pas reproduire la situation du premier casque sans system seller. Le constructeur nippon a choisi l’une des licences les plus incroyables visuellement parlant de son catalogue avec un univers au fort potentiel — Horizon — et le confie à l’un des spécialistes de la VR — Firesprite. Autant le dire de suite, Horizon Call of the Mountain est une pure réussite !
On incarne Rayas, un membre des Carjas de l’Ombre, captifs de deux guerriers d’une tribu rivale. Après une attaque de machine et pensant réussir à s’extirper, il est à nouveau capturé et ramener en ville où il fait la rencontre de plusieurs personnages forts d’Horizon dont Aloy. Il n’a guère le choix, pour retrouver la liberté il doit se lancer dans une mission qui a tout l’air d’une route vers la mort, mais qui sait ?! Le scénario nous amène de rebondissement en rebondissement sous un rythme qui semble plus soutenu qu’à l’habitude dans la licence, surement dû à la durée de vie bien moindre aussi (5 à 6 heures environ), jusqu’au dénouement. Le temps nécessaire pour arriver au but final semble bien court, mais on reste dans une bonne moyenne pour les titres purement VR (certes, il existe Skyrim, ou Asgard Wrath, nécessitant plusieurs dizaines d’heures, mais ce sont clairement des exceptions).
Casque visé sur la tête, la première chose qui nous passe par la tête est un « waouh » face à la qualité du rendu, et l’immersion totale dans l’univers d’Horizon. Quand on aperçoit le long cou nous passant au-dessus dans les premières minutes, on sait que l’aventure va être épique et c’est clairement ce qu’on s’apprête à vivre. Horizon Call of the Mountain se place sans difficulté dans le top de ce que la VR nous propose PC inclut. On sent la différence entre les deux générations de hardware Sony ou même face à ce que fait un Quest 2 (même avec un PC collé aux basques). C’est joli, c’est propre, c’est net et fluide. Chaque décor est magnifique, le chara design et l’animation des personnages c’est du solide et les machines idem. Tout simplement extra.
Une vitrine au premier coup ?!
Horizon est pensé pour être le porte-étendant, la démo technique, de ce que le casque est capable de produire, mais aussi de ces fonctionnalités et là aussi on n’est pas déçu avec les retours haptiques et vibrations aussi bien des Dualsense que du casque ou l’eye tracking pour ne citer qu’eux. On ressent ce que Rayas ressent également dans les moments de stress ou de dangers, immersion garantie ! Côté exploitation du hardware, Firesprit fait le boulot et pas qu’un peu. Très sujet au motion sickness (cinétose), j’ai pu profiter pleinement de mon voyage grâce à de nombreuses options permettant de modifier l’expérience à ma guise et les déplacements impliquant de bouger à tour de rôle mes deux bras permettent de très fortement atténuer le phénomène. La partie audio est tout autant réussi avec un doublage intégral dans notre langue.
Horizon reprend des idées déjà aperçues ci et là sur la concurrence en VR pour construire son gameplay autour de deux axes. On pense notamment à l’excellent The Climb, qui servait de démo technique du Rift un peu partout par le passé, pour les nombreuses phases d’escalades où on cherche du regard la prochaine prise pour continuer notre progression avant de nous hisser une fois l’objectif atteint. On apprécie que chaque nouvel obstacle à franchir nous offre un cheminement différent, une construction variée avec une multitude de mouvements possibles. Il n’est pas rare d’avoir plusieurs cheminements possibles d’ailleurs pour rejoindre le point A au point B avec quelques petites phases d’interactions avec de nombreux objets dans un camp abandonné par exemple.
Man vs machines
Mais le clou du spectacle revient surement aux rencontres avec les machines. Les affrontements sont brutaux, dynamiques, et surtout ultra jouissifs. On attrape l’arc par-dessus son épaule gauche, la flèche par la droite, on bande l’arc et on laisse la magie faire avec l’eye tracking qui (après un petit temps d’adaptation) fait des merveilles. Bien entendu, frapper est une chose, mais ne pas prendre un coup en est une autre et la gestion des esquives ou pas chassé est aisée à assimiler. Très rapidement, on enchaine les mouvements physiques et les attaques. Et encore une fois le hardware propose quelques petits effets qu’on apprécie comme le léger retour haptique quand on attrape une flèche dans le carquois. Des petits plus comme cela, on en rencontre plusieurs et c’est un réel plaisir. On n’oublie pas les différentes flèches à crafter comme lors des aventures d’Aloy pour compléter la formule. Certes, il arrive que les mains de notre héros partent légèrement en cacahuète, le jeu jugeant qu’il se trouve trop proche d’un décor, mais ce n’est que du détail.
Horizon Call of the Mountain nous sert aujourd’hui l’une des expériences VR les plus solides tous supports confondus. On ne s’ennuie jamais dans cette production aux allures de bloackbusters. On enchaine escalade et action durant pas loin de 6 h tout en s’émerveillant du décor et de la direction artistique de folie servie par une technique de haute volée. Les fonctionnalités maison du casque répondent toutes présent. On a l’habitude des titres plus vitrine qu’amusant en guise de benchmark pour tout nouveau hardware, mais pour le coup Firesprite conjugue les deux aspects avec brio : cela défonce la rétine et c’est kiffant à jouer. Le premier jeu first party du casque se positionne déjà comme l’un des must have de la VR !