Uragun : un titre sans prétention mais efficace

Uragun a traversé un long et difficile chemin depuis le début de son accès anticipé jusqu’à sa sortie en version finale il y a peu. Le titre de Kool2Play a d’ailleurs vu sa formule changée passant d’un twinstick shooter pur et dur à un titre à forte composante roguelite. Même s’il reste suspendu à un certain classicisme, Uragun possède quelques atouts qui plairont sans aucun doute.

Le scénario d’Uragun est simple : les machines se sont soulevées suite à leur corruption par des IA qui en ont pris le contrôle et décimé l’humanité. Notre robot, seul non atteint, part à la recherche de son piloter pour comprendre ce qu’il s’est passé. Les quelques tooltips ou dialogues débloqués en jeu complètent la couche narrative, mais cela ne va pas réellement plus loin. Tout est au final prétexte à shooter à tout va.

On découvre directement la couche twinstick shooter avec une approche basique, mais efficace : en vue légèrement par le dessus on déplace notre unité avec le stick gauche, on vise avec le droit et on shoot ! S’ajoutent ensuite le dash, puis l’arme secondaire et enfin un spécial qui nécessite des ressources pour un carnage sans nom. C’est de l’action sans concession, mais il ne faut que peu de temps pour que nos talents et notre dextérité soient mis à l’épreuve. 

Comptant parfois plus sur le surnombre que son efficacité, l’IA peut se montrer pernicieuse en cumulant une horde cherchant à nous attaquer au corps à corps avec des machines tirant à distance dans tous les sens. On slalome entre les ennemis, on dash pour éviter un projectile, on tire à reculons, en faisant tout notre possible pour ne pas perdre de PV (ou du moins, on se préserve du mieux qu’on peut). Uragun n’invente rien, mais il fait bien ce qu’il entreprend. Sans jamais tomber dans le punitif injuste, Uragun n’en demeure pas moins difficile. 

Heureusement, Kool2Play a pensé à tout. Comme tout bon roguelite, la mort est fréquente et synonyme de perte de progression et surtout des bonus gagnés, mais le studio propose deux paliers de difficulté additionnels : le premier permet de se relever deux fois alors que le second ne pose aucune limite à nos régénérations et essais. Même si cela dénature quelque peu le genre à mes yeux (surtout le 2e, mais au final cela n’impacte pas ceux jouant au standard du rogue), cela permet de ne laisser personne sur le carreau !

La facette roguelite reprend les caractéristiques habituelles du genre : une difficulté présente, une progression remise à zéro en cas de mort, et différents bonus qu’on débloque le temps d’un run avec une forte dimension aléatoire rendant chaque essai différent des précédents. On enchaine les mini zones à vitesse grand V, choisissant quand possible notre prochaine destination selon les bonus qui nous intéressent. Si vous avez joué à Curse of the Dead Gods par exemple, vous retrouvez clairement le même fonctionnement : de nouvelles armes ou mods pour celle-ci (dégâts ou cadence de tir améliorés, ajout de dégâts sur la durée), des améliorations (le dash laisse une trainée de feu), des informations, de quoi reprendre quelques PV et j’en passe. 

Ces informations permettent quant à elles d’acquérir des facultés qui persistent même après de multiples morts, qu’on équipe simplement dans des emplacements dédiés. On acquiert alors un boost de PV ou le dash renvoyant les tirs ennemis pour ne citer qu’eux. À la manière d’un Hadès et consort, enchainer les essais ratés n’est jamais perdu, car dans l’ombre on améliore tout de même notre personnage doucement, mais surement.

Uragun affiche une direction artistique simple, mais qui a son charme, le rendu reste correct sans faire de vague. Certes, on n’aurait pas dit nom à un bestiaire un peu plus diversifié, mais les boss originaux rattrapent assez bien la chose pour équilibrer la balance. Sur PC, cela tourne à la perfection même sur les configs les plus modestes, rendant implicitement sa jouabilité agréable sur le Steamdeck où le sacrosaint 60fps est atteint haut la main, sans faire la moindre concession. La bande-son, bien que semblant parfois récurrente à force de mourir, fait le café.

À l’heure de dresser le bilan on s’aperçoit qu’Uragun n’invente pas grande chose et est plus dans une optique de réutiliser ce qui fonctionne ailleurs, mais chaque élément s’imbrique sans mal avec les autres faisant du titre de Kool2Play une production indé certes sans prétention, mais fun à jouer. Le twinstick se marie bien au roguelite et sa simplicité visuelle fait qu’il tourne partout, mais vraiment partout. Disponible à petit prix, Uragun permet de découvrir le roguelite dans un genre un peu différent de ce que propose la concurrence.