Test Farming Simulator 23 : l’excellence

Je me souviens d’une Gamescom, un Vendredi noir de monde. En nous baladant, on entend du monde réagir fortement à l’un des speakers. On voit le stand Fornite au loin, on pensait que cela venait de là, mais en s’approchant on voit que non… C’était au stand Farming Simulator juste à côté. L’origine de ce raffut ? Le présentateur annonçait du nouveau contenu, rien de plus, mais cela suffisait à faire hurler la foule. C’était le feu et assurément le stand le plus chaud du salon le jour-là. Ça donne une idée de la force de la licence de Giant Software, qui possède une communauté hors pair.

Pratiquant ou non, Farming Simulator nous parle forcément tous même rien que de nom. J’ai découvert, manette en main, la licence assez tardivement et ait été conquis par le 22 sur console de dernière génération avant de découvrir la richesse de la version PC avec du modding à foison. Aujourd’hui il est question de Farming Simulator 23, l’opus par excellence ?!

Quand on est fin connaisseur de la série, on est immédiatement dans le bain, et on prend compte de l’ampleur une nouvelle fois de ce qu’on nous propose Giant Software avec une UI connue, des mécaniques habituelles, bref on est à la maison ! La chanson est tout autre quand on est débutant ou joueur occasionnel. Farming Simulator propose un tutoriel rapide pour ceux qui le veulent, permettant de voir quelques fonctions et options primaires, mais c’est bien trop léger. Les aides, textuelles, via un menu dédié existent, mais elles sont si nombreuses dans cette espèce de wiki qu’il est facile de s’y perdre. 

C’est quelque chose que j’aimerais voir depuis un moment, un mode plus scénarisé qui nous prend plus par la main les premières heures et pas juste 10 min, avant de nous lâcher dans le grand bain. Le nouveau venu a vite fait d’être largué face à la richesse de ce que propose la licence de Giant Software. On finit l’intro et on est déjà à se questionner sans trouver la réponse à comment élargir notre horizon, enrichir notre boucle de gameplay. Ce n’est pas insurmontable, mais il y a surement moyen d’accompagner un peu plus ceux qui débarquent afin d’éviter une petite frustration possible. Il existe bien l’Académie Farming Simulator à cette URL, mais c’est en jeu qu’on aimerait trouver ce genre de chose et non devoir sortir un device mobile ou son pc pour découvrir les rudiments avancés.

Avec les années, le contenu de base de Farming Simulator s’enrichit et cette version ne déroge pas à la règle. FS23 possède toujours une approche profonde et tendant vers le réalisme avec une offre variée et diversifiée. Le joueur prend en charge l’intégralité des actions attendues avec le bon outillage, le bon véhicule. Le jeu de Giant Software a Simulator dans son nom et ce n’est pas pour rien. On commence par travailler le sol, on laboure et on retourne la terre. On sème ensuite le produit désiré avant de le récolter avec la moissonneuse ou autre machine adéquate. On récupère le produit de notre parcelle avec une remorque qu’on amène une fois pleine au silo pour vendre le tout, et ce n’est que la base. On tombe dans une vraie gestion du temps et des ressources (humaines, machines et pécuniaires), on assigne des tâches à chacun, on crée une véritable chaine allant de la création de la matière première à la vente du produit final. Rien de neuf à l’horizon par rapport aux opus précédents, on conserve la même formule encore et toujours, mais elle est efficace.

La recette est massive en termes de possibilités et surtout de manipulation possible. Quand on voit le nombre de véhicules jouables, possédant à chaque fois tout un panel d’amélioration ou accessoires, répondant à chaque fois à un besoin précis, on a vite fait de bouffer des heures et des heures de notre temps disponible sans qu’on ne s’en aperçoive. La mouture switch propose pas moins de 130 véhicules et des dizaines d’accessoires issues de marques et constructeurs connus et reconnus, 14 plants différents, l’arrivée des poules en élevage en plus des vaches et moutons et deux cartes créées pour l’occasion inspirées des exploitations européennes ou nord-américaines. Alors oui, face à une mouture PC et son modding, cela peut sembler léger, mais soyons honnête la proposition est suffisamment variée pour nous tenir en haleine durant de nombreuses heures avec une direction artistique convaincante. A noter que cela reste tout de même moindre que la version 22 également, de base.

Dommage que la technique de la mouture Switch peine à convaincre entièrement. On ne peut pas comparer cette édition à FS22 sur console de dernière gen par exemple vu la différence hardware, mais certains points méritent tout de même d’être soulignés ici. Je pense notamment à un manque finesse ou encore une distance d’affichage impactée par un second plan affichant des textures de très basse résolution et/ou flouée, tout comme l’intérieur des véhicules pour ne citer qu’eux. Le framerate est également mis à défaut quelques fois. Pourtant FS23 démontre un souci du détail où on voit nos champs changer selon nos actions en cours, le bétail vivant dans les enclos, une vie autour de notre exploitation, des modélisations (toute propension « Switch » gardée) propres et un sound design de qualité. En nomade, on ressent d’ailleurs bien moins la majorité des gènes remontée mais dès lors qu’on joue docké, on s’en aperçoit bien plus.

Concernant l’IA, elle est globalement de bonne facture dans la gestion du traitement des tâches qu’on lui assigne. Les travaux demandés s’exécutent sans trop d’encombres, ils font ce qu’on attend d’eux même si parfois elle se bloque d’elle-même et stoppe tout en cours notamment quand deux véhicules opèrent dans une zone proche. Au moindre face-à-face, tout s’arrête. Pour pallier à ceci, on évite d’affecter deux tâches dans des zones trop proches. Hormis cela je n’ai pas rencontré de bugs gênants ou bloquants sur la petite 20aines d’heure sur lesquelles cette version Switch a tourné, aussi bien en dock qu’en nomade.

On a été informé, dès envoi du jeu, de l’arrivée d’un patch day one corrigeant/améliorant pas mal de choses.
On mettra à jour l’avis si des choses venaient à mériter qu’on les ajouts/corrige.

Qu’on choisisse de se consacrer à la culture, l’élevage ou autre, Farming Simulator 23 Switch Édition procure assez de satisfaction pour qu’on y revienne. La durée de vie est comme d’habitude énorme, on ne s’ennuie pas une fois les rouages assimilés. On retrouve le meilleur de la licence, avec la générosité qu’on connait et la variété qui n’est plus à démontrer. On se prend rapidement au jeu, on enchaine les heures, et on prend un réel plaisir à voir son exploitation gagner en envergure. Au final, les reproches qu’on ferait à cette mouture Switch sont surtout liées à sa technique mi-figue, mi-raison voir son contenu un cran en dessous de ce qu’on a sur console de salon ou PC. Sans être la version ultime, elle permet aux joueurs n’ayant pas de console de salon autre ou PC de pouvoir s’adonner à Farming Simulator.