Test The Legend of Heroes Trails Through Daybreak : encore une réussite

La licence The Legend of Heroes n’en finit plus d’inonder le marché. On a découvert, ces dernières années, la fin de l’arc Cold Steel, la réédition de Crossbell ainsi que l’épisode Reverie qui était en quelque sorte le chainon manquant entre les deux trames.  The Legend of Heroes: Trails Through Daybreak , sorti il y a 2 semaines, initie un nouvel arc qui nous amène dans un tout nouveau périple, à la découverte d’un univers toujours aussi séduisant et puissant.

Bien que Daybreak débute une nouvelle histoire, on persiste dans l’univers The Legend of heroes. On peut très bien prendre le train en marche et débuter notre expérience avec Daybreak mais on loupe des références, et clins d’œil. Rien de grave cela dit car, comme dit, on débute un nouveau fil.

On incarne Van Arkride, un spriggan dont son gagne-pain est d’accepter les requêtes des gens, et de les aider. Agnès, connu de la licence Cold Steel, est l’une de nos clientes et nous embarque dans une toute nouvelle aventure qui va chambouler le monde dans lequel on vit. On y appréhende un contexte plus sombre que précédemment et toujours aussi complexe. La narration est riche, généreuse et prenante. Certes, il manque toujours une version VOSTFR qui attirerait bien plus de joueurs à la vue de la qualité habituelle des opus, d’autant que comme tout bon Trails, Daybreak est ultra bavar ! C’est un « défaut » inhérent à la série qu’on aimerait un jour voir gommé car il a tellement à offrir.

Daybreak prend le parti de proposer moins de protagonistes que précédemment mais du coup prend plus le temps de les développer et c’est quelque chose qu’on apprécie fortement et qui permet de démarrer cet arc en douceur, avec une base solide qu’on arrive à découvrir sans encombre. L’histoire se compose de plusieurs chapitres, entre coupés de cinématique de type animé tout simplement sublime. D’ailleurs, la direction artistique (sans trahir son héritage) prend une tournure un peu plus manga dans son apparence ce qui n’est pas pour nous déplaire, tout en restant dans son apparence au mélange d’ancien type 19e / début 20e, steam, high tech and co.

Une nouvelle région, bien qu’évoquée dans d’autres titres, est visitée pour la première fois : la République de Calvard. Comme toujours, les références aux autres nations et peuples sont monnaie courante, rendant le titre plus vivant que jamais. Certes, ceux qui découvrent la licence n’auront pas toutes les infos pour comprendre les clins d’œil ou mentions, mais ceux qui baignent dans Trails sont en terrain conquis. Par moment, notre équipe quitte cette grande ville le temps d’une mission ou deux pour aller dans des lieux reculés, à la rencontre d’autres factions ou groupuscules. Encore une fois, les connaisseurs y verront quelques noms ou notions connus.

Chaque chapitre propose son lot d’activité à commencer par des donjons, des minis jeux et tout un tas d’énigmes et contenu secondaire. Ces quêtes additionnelles servent notamment à développer la personnalité de notre héros selon trois branches qui correspondent un peu à des alignements octroyant des bonus différents selon nos choix (moraux souvent) et chose agréable : on arrive au final si on se débrouille bien à booster le tout ! Van et ses amis s’adonnent à de nombreuses autres activités comme passer du temps ensemble ou sortir en groupe du jour comme de nuit. On découvre alors un système d’affinité pouvant rappeler Persona dans l’idée, qui débloque selon les paliers atteints de nouveaux bonus. La partie sociale n’est jamais perdue et l’investissement passé est toujours récompensé.

On appréhende un système de combat revu et bien plus dynamique que précédemment. On a toujours apprécié The Legend Of Heroes pour ses mécaniques et ses originalités, et Daybreak pousse le tout un peu plus loin. On retrouve un système en tour par tour où l’ordre de passage des protagonistes est déterminé par leur vitesse. Petit plus vis-à-vis des tours par tour traditionnels, on peut déplacer nos avatars dans une zone délimitée afin d’optimiser le placement de chaque acteur. On retrouve les habituelles attaques, défense, objets, sorts et coups spéciaux, le système de lien entre les héros et à cela s’ajoute une couche en temps réel dans lequel on blesse, affaiblit voir anéanti la menace avant de passer dans le mode classique de baston. On switch du monde action/tour par tour assez facilement tout en conférant des bonus (ou des malus) selon le moment où on fait ce changement. 

Impact immédiat : on rend les bastons moins statiques, plus nerveuses, et tactiques, car réussir à coller un KO avant le passage en tour par tour qui approche confère un sacré avantage en infligeant des dégâts d’explosion à tous les ennemis alentour sans oublier un buff à notre groupe ! Par contre, pour éviter d’être vrai machine à tuer, les capacités le plus puissantes ne sont disponibles qu’en tour par tour. C’est grisant et nous dépayse suffisamment de ce dont on a l’habitude pour nous fédérer immédiatement. C’est un petit délice.

Comme tout bon RPG, Daybreak propose une couche customisation avancée avec un nouveau système avec les gemmes de renforcements qui donnent accès (quand on complète des lignes d’une même couleur) à des talents et capacités passives inédites. On prend en main assez facilement cet ajout qui ajoute encore un peu de profondeur à la formule. Pour ceux désirant aller à l’essentiel, on peut donner la main à l’IA qui s’occupera de faire le nécessaire. On retrouve sinon les différentes options habituelles de la licence, qui conserve régulièrement son socle agrémenté de nouveautés.

Côté bande-son, on tient encore une fois quelque chose de solide et plaisant. L’esthétique du jeu fait son effet et m’a paru de meilleure facture que ce qu’ont proposé les derniers titres de la série avec une certaine fluidité. Mais encore une fois, on est en droit d’attendre quelque chose d’un cran au-dessus sur console de dernière gen et c’est d’ailleurs quelque chose de récurrent ces derniers temps sur les studios japonais type NIS, Nihon Falcom et consort. La patte est jolie et efficace, mais cela fait toujours pensé à la génération de console précédente plus qu’à la dernière.

The Legend of Heroes : Trails Through Daybreak débute un nouvel arc d’une bien belle façon avec son gameplay revisité et son histoire mature, sombre et généreuse. Même si on retrouve les défauts habituels de la maison, et que plonger dans Trails est toujours « difficile » quand on débute, cet épisode semble une bonne porte d’entrée du fait de son statut de point de départ, pour découvrir cette icône du JRPG.