Test EA Sports FC 25 : des ajouts robustes

Chaque année, l’arrivée de l’automne donne une impression de déjà-vu. On attend l’épisode annuel de multiples licences habituelles, on scrute la moindre petite nouveauté et on cherche à savoir si l’on doit passer à la caisse ou non. C’est un peu le cas d’EA Sports FC (anciennement FIFA), dont l’opus 25 est disponible depuis quelques jours. La formule reste assez similaire, mais le fond connaît quelques changements notables.

On ne va pas se mentir, on aurait tous l’impression de jouer à l’opus précédent si on s’arrêtait à une partie rapide entre le Réal et Man City par exemple, et plus globalement en termes de présentation et de contenu. Les grandes lignes sont retrouvées et ne diffèrent pas des versions précédentes. Mais quand on prend le temps d’aller gratter la coquille et qu’on cherche un peu plus loin, certaines différences sautent aux yeux plus ou moins vite.

Visuellement, le moteur graphique Frostbite tient toujours la route, et couplé à la technologie HyperMotion V, c’est du solide. Les animations sont fluides, la gestuelles est clinique, l’expérience en ressort relativement propre. Là où l’on aperçoit un réel changement, et en bien, c’est la modélisation des joueurs. Par le passé, hormis les stars ou les gros clubs, on pouvait se brosser pour trouver un joueur ressemblant à son penchant réel, et aujourd’hui, c’est du lourd ! Ceux qui me côtoient connaissent mon amour pour le Racing Club de Strasbourg, club de ma ville (bon OK, j’habite dans la commune, pas à Strasbourg même, mais c’est tout comme) que je supporte et suis depuis plus de 30 ans. J’ai donc directement voulu voir ce qu’il en était et, pour le coup, je tiens à faire part de mon respect à EA et à ses équipes d’avoir pris le temps de modéliser chaque joueur avec une certaine fidélité. On peut faire le même exercice avec toute la L1, c’est à minima très correcte. Ce n’est pas du 100% mais on a fait un réel bon en avant et c’est appréciable.

On a de plus en plus de coachs qui ont le droit au même travail. En France, la situation est encore légère (où est Liam ? Hein hein hein ?), mais ça va venir avec le temps. On a même droit à deux nouveaux stades modélisés dans le jeu : le Bollaert et le Vel’ ! La Ligue 1 McDonald’s commence enfin à être prise en considération. Espérons voir de plus en plus de coachs et de stades français. Un chaudron ou la Beaujoire, cela aurait de la gueule, non ? En ce qui concerne la Meinau, attendons la fin de ses travaux pour avoir le droit à notre mur bleu à 100%!

La physique est toujours au rendez-vous : lors de duels, plusieurs facteurs sont pris en compte pour la gestion du ballon (vitesses de course, sens du jeu, centre de gravité du joueur et son inertie etc) et, d’ailleurs, j’ai ressenti un meilleur tuning dans l’ensemble, avec quelque chose de plus réaliste. Bien sûr, il s’agit là de mon opinion strictement personnelle, mais j’ai vu moins de tout droit en mode sprint en ligne, ou d’exploit solo de la mort, avec des 1v1 plus équilibrés, des mouvements plus fluides et précis, mais plus lourds et lents dans l’action. On trouvera toujours des joueurs qui vont trouver LA technique ultime en ligne, mais globalement, on sent qu’EA a voulu rendre ce qui était cheaté avant plus réaliste et plus plausible. On est moins arcade que sur l’opus 23 même si on ne sera jamais simu pur non plus.

Côté modes de jeu, on retrouve les classiques : les parties rapides, la carrière (joueur ou manager), les modes en ligne et FUT ou encore les matchs plus déjantés avec des règles à la carte. En revanche, on dit adieu à Volta, qui était selon moi une véritable réussite, pour accueillir Rush, la grande nouveauté de l’année. Celle-ci s’apparente grosso modo au format proposé par Gerard Piqué dans sa Kings League : des 5v5 gardien inclus, sur un terrain réduit et avec toutes les règles associées : pas de carton rouge, peu de temps mort, un arbitre plus indulgent, les penalties à l’ancienne avec le sprint depuis le milieu de terrain, etc.

Comme Volta, Rush permet de sortir des sentiers battus et de voir autre chose, avec un mode dynamique assez addictif. Son petit plus ? On peut d’ailleurs s’y adonner dans le mode Ultimate Team ! De son côté, FUT conserve la même ligne de conduite habituelle, avec une course frénétique sur les paquets de cartes pour rafler la mise et obtenir le joueur tant attendu. On note tout de même que le format Champions revoit sa copie avec une baisse du nombre de matchs requis. Club Pro suit la même tendance et profite lui aussi des quelques ajouts globaux de FIFA (les habitudes ont la vie dure), comme de meilleures modélisations de personnage, par exemple, Rush ou IQ qu’on évoque un peu plus tard.

La carrière joueur n’est pas plus révolutionnée que cela et semble toujours à la traîne face à ce que d’autres jeux de sport proposent en termes d’immersion. La partie manager, par contre, va toujours un peu plus loin : on signe direct. On décèle comme nouveautés les « Here We Go » du célèbre Fabrizio Romano pour animer les mercato pour ceux qui suivent un peu les transferts sur les réseaux sociaux par exemple, aux ITW d’avant/après match/conf de presse en tout genre, qui continuent de donner de la consistance, sans oublier les objectifs plus cohérents avec le club qu’on prend en main (facile ici… vous l’avez deviné ?). En plus d’un cadre plus vivant et plus poussé, on découvre une nouvelle fonction IA, FC IQ, qui tente d’apporter pas mal de profondeur à la formule et de donner une nouvelle dimension à l’ensemble de ce que nous propose EA Sports FC. Attention cependant, pour en ressentir vraiment l’apport, il faut s’y plonger concrètement et aller au bout des choses. Cela donne toutefois un petit plus appréciable, je trouve. Si on ne modifie qu’une ou l’autre couche de la stratégie du club, l’IA aura moins tendance à venir nous dire qu’on est simplement nul si cela ne fonctionne pas hahaha.

FC IQ est un procédé IA qui analyse chaque fait et geste des joueurs, la façon dont ils produisent du jeu sur le terrain et la manière dont notre équipe se comporte avec, mais surtout sans le ballon. C’est un aspect jusqu’à présent peu exploité par EA Sports, mais qui est pourtant primordial. Zinédine Zidane le dit d’ailleurs dans l’introduction ! Et FC IQ prend en compte la manière dont l’IA répond à nos tactiques sur le terrain. En résumé, FC IQ réagit ensuite en temps réel pendant les matchs en donnant des conseils personnalisés. Si tout fonctionne à merveille, FC IQ nous poussera à optimiser notre tactique pour la rendre parfaite. Inversement, quand nous prenons un bouillon, elle nous donnera des pistes d’amélioration ou nous invitera à revoir totalement notre plan de jeu (inadapté à notre effectif ? Nous n’avons pas le talent nécessaire ? etc.).

Quand on a établi notre stratégie, on pense notamment au positionnement tactique, comme le fameux 4-3-3 ou le 3-2-4-1 du Racing, mais il faut aller plus loin que cela. Quel rôle donne-t-on à notre ailier gauche Nanasi quand on a le ballon ? Se contente-t-il de rester sur l’aile ? Devient-il un meneur désaxé ? Sans ballon, recule-t-on Santos de milieu relayeur en récupérateur / défensif hargneux ? Nous intervenons sur chaque membre de notre effectif. On peut très bien conserver des styles prédéfinis comme le Tiki Taka, la contre-attaque, etc., mais on est libres de créer notre propre identité de jeu et de donner des consignes à la lettre à chaque joueur. On passe plus aisément d’une tactique à une autre en plein match. En défense, on opte souvent pour un 4-3-3 avec deux pivots, et en attaque, pour un 3-2-4-1 avec un des pivots qui remonte d’un cran pour servir d’entrejeu et quatre joueurs offensifs derrière notre pointe Emegoat ! On retrouve un peu ce que FM propose, avec des postes avancés, et c’est un petit plaisir que de tout paramétrer, surtout quand on connaît son équipe et l’apport de chaque joueur.

L’IA intervient régulièrement en tant que conseiller, comme si c’était notre adjoint. Elle propose des modifications en fonction de l’adversaire par rapport à nos forces / faiblesses, que nous pouvons appliquer ou non ensuite. Encore une fois, plus on pousse le système, plus on en sent les apports. De même, lors des tournois d’équipe jeunes (la partie centre de formation est assez importante en carrière manager). on transite sur le format Rush pour amener une autre facette pendant notre saison…

Globalement, le FC IQ prend vraiment son aise dans la carrière, qui prend une nouvelle dimension. On est vite absorbé par la chose, et les heures défilent et Rush amène un peu de sang frais pour varier les plaisirs. Aux dernières nouvelles, le RCSA a fini champion de France après une lutte acharnée . Son effectif comptait même le meilleur buteur et le meilleur passeur de la Ligue 1 McDonalds. Le Racing se dirige à présent vers un parcours historique en Ligue des Champions. Voilà, tout est dit.

Côté licence, on regrette quelques absences, notamment du côté de la Serie A avec des équipes manquantes comme les deux Milans… Bon, absentes absentes, on se comprend dans le jargon EA Sports. Vous voyez ce que je veux dire, mais c’est toujours dommage de ne pas avoir l’intégralité des noms d’équipes réels, des logos associés, etc. La Champions League connaît un tout nouveau format dans la vie réelle, déjà intégré à EA Sports FC, ce qui est appréciable. Par contre, petit détail, minime, mais tout de même : le jingle d’avant-match de la Ligue 1 est toujours celui l’an dernier, dommage! La bande-son compile quelques morceaux assez puissants et entraînants, comme toujours. De la bonne camé’ dont la facette éclectique est appréciée avec des sonorités diverses, pour combler chaque joueur !

Assez ressemblant à son aîné, EA Sports 25 FC laisse entrevoir ses nouveautés et ses ajouts/ajustements dès qu’on gratte un peu. On apprécie de voir la Ligue 1 mise un peu plus en valeur avec des modélisations fidèles pour les 18 clubs de notre championnat, l’arrivée de quelques nouveaux stades et, plus globalement, la disponibilité du nouveau format de C1 ou encore cet IQ qui, si l’on prend le temps de l’apprivoiser, apporte un petit plus, surtout dans la carrière « manager » encore plus profonde et savoureuse qu’avant, et dans la gestion des rôles des joueurs. C’est clairement quelque chose qui a un réel impact dans la gestion de notre stratégie, avec, mais surtout sans le ballon. Et que dire du mode Rush qui remplace avantageusement le mode Volta, qui était déjà excellent ? Un bon cru pour 2025.