J’ai une profonde affection pour la licence Metro, aussi bien dans sa version livre que dans ses versions jeux. Ce fut un réel plaisir de parcourir cet univers post-apo avec son héros légendaire Artyom, dont la conclusion via Exodus a été une vraie réussite. Quand la possibilité de se replonger dans ce monde s’est présentée, en VR qui plus est, je n’ai pas hésité longtemps. Metro Awakening VR est globalement une réussite, avec une immersion folle !
C’est Vertigo Games qui est aux commandes, un studio dont on a parlé récemment et qui est notamment connu pour Arizona Sunshine 1 et 2 ou encore MaskMaker (et bien d’autres). La réalité virtuelle est leur terrain de prédilection et les titres d’action leur sont connus, ce qui donne forcément confiance en leur projet. Moscou, son ambiance post-apocalyptique glaciale, son métro légendaire et les masques à gaz à chaque exploration : pas de doute, on sait immédiatement où on est rien qu’après quelques secondes de jeu. On retrouve cette ambiance si forte et le style survie & shooter si caractéristique de la licence, mais cette fois-ci en mode VR, et on kiffe.
Metro Awakening VR se déroule un bon moment avant les péripéties d’Artyom, et nous y incarnons Serdar, un médecin qui se plonge dans les profondeurs du métro pour secourir sa femme Yana. Une succession de faits étranges se produisent, nous mettant immédiatement dans le bain sans le moindre détour : disparitions inquiétantes, créatures mortelles, mais aussi des éléments fantastiques avec Yana qui entend la voix de leur enfant mort… Tant de choses anormales, mais qui pourtant nous font bien face ! On découvre un couple uni, quels que soient les dangers et les situations auxquels ils font face, pour le meilleur comme pour le pire. Metro a toujours été une expérience forte et inspirée, suscitant l’attrait avec de très nombreuses forces et cette version VR commence à 200 à l’heure avec une immersion folle. En mode VR, on vit l’expérience de l’intérieur et pour que la sauce prenne encore plus, l’interface est la plus simple et épurée possible. Oubliez les HUD surchargés bien trop typiques des productions récentes avec des indicateurs à tout va, des barres de vies collées à l’écran ou même un suivi des munitions ou des consommables visible en permanence.
Davaï !
On utilise tous les outils à notre disposition pour récupérer ces précieuses informations, comme la montre au poignet pour suivre l’état du filtre de notre masque, en comptant les chargeurs en notre possession pour savoir ce qu’il nous reste (et pour celui qui est installé dans l’arme, j’espère que vous avez compté vos balles). Pour savoir ce qu’on porte dans notre sac ? Il suffit justement d’en consulter le contenu. Tout va dans le même sens, à l’image de la batterie de la lampe torche qui montre ses signes de faiblesse en commençant à clignoter, etc. Lorsque l’on trouve des munitions, il faut d’abord ramasser l’arme, retirer le chargeur et le conserver sur soi. Tout est finalement si intuitif. C’était déjà le cas dans les précédents opus, mais avec le passage à la VR, cet aspect immersif franchit clairement un cap. On ne joue pas à Metro, on est Metro !
En termes de gameplay, on retrouve ce subtil mélange d’exploration, d’énigmes et de puzzles, avec des gunfights à foison, mais aussi d’infiltration. On recherche toujours comment ouvrir une porte bloquée et verrouillée, en tournant de gros mécanismes, ce qui donne accès à un interrupteur permettant de déverrouiller la sécurité d’une autre porte, et ainsi de suite, le tout sous la menace de déclencher des échanges de feu avec d’autres humains ou, pire. La sauce prend toujours aussi bien, sauf peut-être pour les passages infiltrations qui ont parfois tendance à « casser » le rythme, mais dans l’ensemble, on est vite happé par ce que propose Metro Awakening.
Les passages où l’on utilise nos armes proposent un feeling excellent. Elles offrent de véritables sensations, mais on pèse toujours le pour et le contre avant de se jeter dans la mêlée, car les munitions sont assez rares si on fonce trop dans le tas. On se retrouve souvent dans un équilibre précaire entre la nécessité d’utiliser ce qu’on a, mais aussi le besoin d’en garder sous le pied « au cas où ». C’est vraiment la formule Metro habituelle, ni plus ni moins, en fait, mais simplement passée en mode VR. Il manquerait juste un peu plus d’objets avec interactions dans le décor, qui semblent parfois un peu austères et cassent aussi cette immersion pourtant si profonde. En VR, on aurait apprécié pouvoir toucher à tout.
Enfer glacial
L’ambiance est saisissante et Metro, même s’il ne vise jamais l’horreur ou les sentiments du genre, prend un malin plaisir à jouer sur le malaise ambiant pour maintenir le joueur sous pression dans cet univers glacial… Certes, la progression reste en majorité en couloir, avec comme seule source de lumière notre torche, mais je pense justement que ce level design pousse encore plus à ressentir cette sensation oppressante et le danger qui rôde. Les Metro au format traditionnel comptaient aussi de nombreux passages de ce genre quand on regarde. La modélisation des PNJ, des ennemis ou des créatures, est de qualité avec des textures réussies dans la très grande majorité des cas. On sent que Vertigo maîtrise son sujet et livre une production léchée et soignée. C’est un véritable plaisir pour les yeux, que ce soit sur Quest ou PS VR2 (la version que nous avons le plus testée). La partie audio suit la même tendance, avec une restitution et un mixage de qualité. Le doublage (même si on n’a pas droit à la VF) mérite aussi d’être mentionné dans ce bilan.
Metro Awakening rentre parfaitement dans le moule de la série Metro en lui donnant une nouvelle dimension avec son passage à la réalité virtuelle. On vit Metro comme si on y était. Il est difficile de trouver de vrais reproches à cette expérience unique, solide et fascinante, qui s’impose sûrement comme l’un des titres majeurs de la VR de ces dernières années. Il y a bien l’un ou l’autre point discutable, mais le positif prend assurément le dessus et l’on savoure chaque miette de cette licence une nouvelle fois.