Test Ravenswatch : les ténèbres n’ont qu’à bien se tenir

Le marché de l’accès anticipé est en plein essor et vous l’avez certainement remarqué : c’est un petit kiffe pour moi, adorant explorer et tester de nouvelles productions, à la recherche de la petite pépite du moment et du jeu qui me fera vivre une nouvelle expérience fraiche. Après le très bon Curse of the Dead Gods, Passtech revient avec un nouveau roguelike : Ravenswatch. Un an après le lancement de son accès anticipé, sa version 1 est sortie il y a peu sur PC et s’apprête à débarquer sur console de salon… le moment idéal pour se replonger dans ce titre accrocheur.

Ravenswatch se déroule dans un univers sombre où le Cauchemar corrompt et ronge un monde peuplé d’anciens héros de contes comme le Petit Chaperon rouge ou la Reine des neiges. Ces légendes prennent les armes pour lutter contre ce mal avant qu’il ne se réveille totalement et qu’un cataclysme ne se produise. Sur le papier, l’idée est intrigante et le résultat est à la hauteur. L’univers est sombre, lugubre et glauque, avec des monstruosités un peu partout. Visuellement, Ravenswatch nous séduit d’emblée avec sa direction artistique solide et son style comics/bd du plus bel acabit. Le charadesign est inspiré et le bestiaire plutôt convaincant aussi. Bref, on décèle immédiatement la touche fantasy, mais surtout la dimension sombre, saupoudrée de magie. Ce monde est dans la merde, et se dirige vers pire si on n’agit pas vite !

Ravenswatch est un jeu de type action-RPG hack’n’slash sur fond de roguelike. Avant de se jeter dans la mêlée et de tenter notre chance, nous devons sélectionner notre avatar. Scarlet, spécialisée dans le corps à corps, est une femme loup-garou tirée du Petit Chaperon rouge. De par sa particularité, elle se transforme en machine à tuer la nuit tombée pour asséner des coups mortels à ses adversaires. La mage de glace, tirée de la Reine des neiges, balance ses sorts de givre pour ralentir et anéantir toute menace qui se dresse sur son passage. Beowulf, le guerrier viking, utilise épée et bouclier pour tenir à distance les monstres qui lui font face et compte sur son armée de Wyrms pour l’assister. Enfin, le joueur de flûte utilise les notes de musique pour frapper à distance et invoquer des rats pour les charmer, les invoquer et les contrôler. Le casting est riche, aussi bien en matière de gameplay brut avec différentes approches, mais aussi visuellement avec des avatars travaillés et différents.

Une mort, deux morts, trois morts …

Comme tout bon rogue, avant le run, on a accès à différents moyens d’améliorer notre personnage sur le long terme avec quelques petits bonus ci et là, , mais pour cela il faut gagner en expérience et des ressources sur le terrain et enchaîner les essais, car, forcément, tout ne se passe pas bien du premier coup. Une fois la zone de safe le danger rôde immédiatement, mais par chance, on bénéficie immédiatement du premier bonus de level, qu’on choisit parmi plusieurs améliorations. Le but est simple : mettre un terme au cauchemar de la zone (il y en a plusieurs, ce serait trop simple sinon) dans un temps imparti (3 jours maximum, soit environ 15 à 20 minutes). La tâche est ardue. Pour ce faire, on navigue à vue afin de chercher un maximum d’objets à looter, d’engranger de l’expérience et d’être le plus fort possible avant l’échéance. À chaque prise de niveau, on sélectionne le boost parmi les options disponibles, on vide les coffres trouvés en route, on se soigne comme on peut avec les fontaines ou orbes trouvés, etc. C’est aussi dans l’exploration qu’on récupère du sable pour les bonus long terme, etc. L’objectif est vraiment d’optimiser notre personnage pendant le temps dont nous disposons, ce qui ne sera pas toujours simple.

On rencontre des ennemis de tous types, seuls ou en groupe, ainsi que des quêtes et des événements aléatoires, voire même des sortes de miniboss (des ennemis de type élite). Une seule optique : farm, loot, PEX. Et qu’on se le dise, les 15 à 20 minutes disponibles pour se préparer passent ultra vite et gagner de l’expérience n’est pas forcément une partie de plaisir vu que les ennemis sont robustes et qu’en cas de mauvais mouvements, on a vite fait d’attirer un groupe additionnel sur la terre sans compter les potentiels morts …

Globalement, l’expérience est assez corsée de base, et même avec les 6 plumes (vies) disponibles, l’échec arrive très vite, car on perd beaucoup de PV quand on est touché et qu’on dispose de très peu de moyens pour les remonter. De plus, les boss ne font aucun cadeau. Il n’est pas rare de réussir un événement de justesse ou de se faire laminer tant il y a des monstres à gérer en même temps. Les quêtes qu’on trouve durant le run sont clairement hard, mais cela récompense fortement. Je suggère, personnellement, de se concentrer sur le contenu plus accessible dans un premier temps, au moins le temps de pexer les personnages sur le fond, pour rentabiliser un peu les gains. Prévu aujourd’hui pour de la coopération, c’est ici un moyen de se simplifier la vie. Cela ne devient pas de l’easy mode, mais c’est clairement plus « simple » à plusieurs (jusqu’à 4) que seul, et cela donne une autre dimension à ce genre, selon moi.

Die die die my darling

En cas d’échec (moins de vie), vous devez retourner au menu principal pour faire le point. On gagne un peu d’EXP, notre personnage évolue de façon persistante, son histoire se débloque, etc. Mais on recommence alors de zéro notre progression, avec cette génération procédurale de cartes (comprendre : deux runs ne sont pas identiques en raison de positions et de types d’ennemis/bonus aléatoires différents). La prise en main est assez simple et l’adaptation au pad est intuitive. Par contre, le personnage débute avec tout son panel de compétences one shot, il est donc largement conseillé de passer par les codex avant pour prendre la température et connaître ses sorts, par exemple et savoir quoi améliorer d’entrée de jeu par exemple. Côté ressources, il n’est pas toujours évident de savoir où on en est et si le montant nécessaire pour acheter un bonus à l’un des lieux-dits découverts plus tôt est disponible. En tout cas, l’information n’est pas visible immédiatement, ce qui rend parfois l’expérience moins ergonomique qu’il ne le faut.

Ravenswatch propose un contenu conséquent. En plus de ces différents actes, son bestiaire plutôt réussi et les quatre héros de base, on en débloque de nouveaux assez « facilement ». Si on réussit le premier chapitre avec les quatre héros de base, on peut par exemple débloquer Sun Wukong ou Gepetto. Si on termine ce même chapitre avec la vague complète d’avatars supplémentaires (4), on en débloque encore un. Mais comme vous vous en doutez, il n’est pas possible d’acquérir le roster complet en un claquement de doigts, cela demande du temps et surement de verser du sang ! Au final, le roster complet est excellent. Il est varié. Il est impossible de ne pas trouver chaussure à son pied.

Ravenswatch nous régale des heures durant, dans le sang et l’obscurité certes, mais le plaisir est constant. C’est assez hard, et pas toujours aussi équilibré qu’on l’aurait souhaité (surtout en solo), mais pour le reste, Ravenswatch coche toutes les cases du bon rogue et pouvoir s’y adonner en coopération est clairement un point fort. Je dis oui à ces héros de contes sombres qui tabassent le cauchemar, avec une telle DA, et surtout, 29,99 euros.