S’il y a bien une licence qui sort de l’ordinaire et fidélise sa clientèle d’opus en opus, c’est bien Farming Simulator. Le studio génère même de véritables hystéries lors des salons comme la Gamescom quand il annonce du contenu. On attendait un nouvel opus majeur depuis 2021 et c’est désormais chose faite avec Farming Simulator 25 ! Simple évolution ou révolution ? Nous passons cet opus au crible dès maintenant.
Comme à chaque fois, on incarne le futur gérant d’une exploitation agricole qui doit tout gérer de A à Z afin que son business tourne et prospère sur la durée, que ce soit le travail primaire de la terre, la culture et la récolte, mais également le bétail, son parc d’engins, ses ressources et la main-d’œuvre, etc. Comme toujours, au début, on met la main à la pâte, au volant de ces engins hors normes, avant de déléguer de plus en plus d’activités et de passer plus de temps sur la partie gestion que sur le travail brut. Cette année encore, on nous promet plus de réalisme et des composantes encore plus poussées. En matière de « réalisme », FS fait toujours fort, ne serait-ce que dans le respect du calendrier pour une bonne récolte et la gestion de la loop agricole, décrite plus haut, dans le bon ordre : On laboure, on travaille le sol, on ensemence, on balance de l’engrais et de la chaux, on attend que le tout prenne et on récolte dans le bon timing pour ne pas perdre le fruit de notre dur labeur et pouvoir le vendre ensuite afin que notre exploitation gagne en qualité et quantité et qu’on diversifie notre offre. À côté de cela, il faut aussi entretenir nos routes, nos champs, nos véhicules qui s’usent et peuvent tomber en panne, etc. Le tableau est des plus réalistes.
Et ça continue, encore et encore
Comme on peut s’en douter, chaque activité et mission dans notre ferme nécessite l’utilisation de la bonne machine, du bon outillage, et une nouvelle fois, Giants Software ne fait pas dans la demi-mesure avec des dizaines et des dizaines de machines et d’ustensiles. Le souci du détail est réel et cela se voit jusqu’à ce que l’écran affiche. On voit les rainures dans le sol quand on laboure la terre, etc. Comme dans 22 FS, on ne se limite plus à vendre du brut, mais on passe également par la conception et la fabrication de produits travaillés et transformés. On choisit une voie d’exploitation, on monte une chaîne de production, etc. Au final, on en vient à se créer notre propre routine, qui alterne entre des actions manuelles sur le terrain, comme conduire des machines, et des tâches de gestion, comme affecter les tâches, modifier la chaîne selon le temps et la météo, etc. Chose appréciable, cette routine subit tout de même son lot de variations avec des événements réguliers qui viennent nous sortir de notre train-train habituel.
Giant Software régale avec une formule riche, des mécaniques bien huilées et une générosité de chaque instant. Toutefois, comme toujours, le débutant peut vite se sentir perdu face à une telle immensité de choix. Certes, un tutoriel est disponible pour la première ferme choisie, mais il est très succinct. Un véritable mode scénarisé, durant plusieurs heures, est toujours attendu pour accompagner le nouvel arrivant. Il y a bien un lexique et l’académie, mais on aimerait trouver tout cela nativement, en jeu. Ce sujet est régulièrement soulevé à chaque itération… Il est regrettable de ne pas le voir pris en compte, car FS a tant à offrir, mais cette richesse effraie facilement, car il est difficile de savoir par où commencer tant il y a de choses à faire. Il y a du travail pour nous faciliter la vie, c’est indéniable, comme des filtres toujours plus précis pour sélectionner le bon outil ou la bonne machine, des menus toujours un peu plus ergonomiques, etc., mais nions pas non plus qu’on peut attendre davantage de Giant Software.
Plus ou moins le même ? Oui et non
On retrouve grosso modo l’expérience Farming Simulator où l’on alterne entre une exploitation « main à la patte par nous-mêmes » et une gestion où chaque achat et entretien de machine est à prendre en compte sur le long terme, avec un aspect financier bien présent. En effet, le cours des matières premières fluctue et nécessite de surveiller le marché en permanence, ainsi que les emprunts possibles pour se lancer ou procéder à des travaux, etc. Le jeu propose également plusieurs cartes, un mode libre, etc. Dans les grandes lignes, on se sent à la maison, mais il y a tout de même quelques nouveautés dans cette version 25.
Côté élevage, le panel d’animaux s’élargit avec l’ajout du buffle par exemple, et côté plantation, c’est le riz qui est la star du moment avec une nouvelle carte, en Asie, permettant la culture en escalier. Il est possible d’attaquer avec une exploitation existante, qu’on reprend à la volée, mais aussi de partir de zéro, avec quand même le terrain en guise de capital de départ. Il faut alors acheter tous les matériaux nécessaires, les chercher, les déposer sur le chantier, aller en forêt couper du bois, etc. Côté véhicule, on tape toujours très fort avec des marques reconnues du monde agricole et plus de 400 références de tracteurs, tout terrain et même de motos ! Farming Simulator 25 vise désormais un public plus large et n’hésite pas à s’inspirer d’autres genres pour enrichir son contenu.
Giant Software propose une version PlayStation 5 des plus réussies en utilisant à nouveau son propre moteur. Il y a toujours quelques textures un peu en deçà du reste, mais globalement, c’est assez solide avec une modélisation haut de gamme des appareils et des animations propres. La carte est vivante : chaque petit hameau, exploitation ou magasin bouge, la saison change et la météo varie en temps réel. On rencontre parfois des conditions extrêmes, comme des tornades ou de légères inondations qui rendent le sol impraticable et risquent de vous faire s’enfoncer. Côté physique, on voit bien l’impact de nos passages sur la terre avec les roues qui s’enfoncent, idem dans la boue, etc. Dommage que la modélisation et l’animation des avatars soient toujours à la traîne par contre, car le reste répond assurément présent ! Bref, c’est une nouvelle fois assez costaud dans l’ensemble.
Farming Simulator 25 et Giant Software démontrent une nouvelle fois qu’ils sont les maîtres incontestés du jeu agricole avec une formule plus évolution que révolution, mais qui offre à nouveau un contenu conséquent et une expérience riche et généreuse. Les amateurs découvriront un voyage complet qui devrait les tenir en haleine des heures durant. On sent que Giant Software tente de rendre sa production plus alléchante en élargissant un peu plus le panel d’activités, doucement mais sûrement. Dommage que les débutants ne bénéficient pas encore d’un accompagnement adéquat pour qu’ils profitent eux aussi à 200 % de Farming Simulator.