10 novembre 2025

Test de Ninja Gaiden 4 : le retour sanglant d’une légende signé Platinum Games

Douze ans après le dernier épisode canonique, la licence Ninja Gaiden renaît enfin de ses cendres avec Ninja Gaiden 4. Porté par Platinum Games, le studio derrière NieR: Automata et Bayonetta, ce quatrième opus compte bien remettre le sabre au centre du ring. Mélange d’action frénétique, de gore assumé et d’hommage à l’école oldschool, Ninja Gaiden 4 s’impose comme un défouloir brutal, exigeant, mais terriblement jouissif.

Après le remaster de son second opus en début d’année, voilà qu’il fait enfin son grand retour avec un vrai nouvel épisode canonique : Ninja Gaiden est de retour. Neuf ans, c’est le temps qu’il a fallu attendre depuis la sortie de Gaiden 3 pour avoir enfin le droit à une suite, une nouvelle aventure. Et quand, à la baguette, on retrouve Platinum Games (NieR Automata, Bayonetta), il y a de quoi être hypé. Ninja Gaiden 4 ne vise qu’une chose : ravir les fans à l’ancienne tout en séduisant les joueurs avides d’action frénétique. S’il garde une âme oldschool sur certaines composantes, le titre se montre explosif, addictif, et véritablement cathartique.

Premier fait marquant : le joueur ne débute pas aux commandes de l’iconique Ryu Hayabusa, mais incarne Yakumo, un membre du clan du Corbeau. Agissant dans l’ombre, ce groupuscule cherche à se débarrasser du fameux Dragon Noir, entité maudite qui revient sans cesse à la vie. Pour Yakumo, une seule option : l’éliminer. Mais sa rencontre avec une prêtresse change sa perception du monde. Face à lui se dresse alors l’Ordre du Dragon Divin, celui de Ryu. Entre prophéties contradictoires, visions opposées et menaces renaissantes, Yakumo se retrouve pris dans une lutte aussi mystique que sanglante. Personnage froid et droit, il contraste fortement avec la flamboyante prêtresse qu’il accompagne et forcément, cela a tendance à renforcer sa nature de tueur, alors qu’elle, elle est plus dans l’exubérance. La trame principale de Ninja Gaiden 4 reste volontairement simple et classique, fidèle à l’esprit de la série. Deux idéologies s’opposent, les affrontements s’enchaînent, et l’histoire sert surtout de fil conducteur à une succession de scènes d’action d’une intensité folle. Peu de surprises ou de rebondissements, certes, mais un rythme maîtrisé et une mise en scène toujours percutante.

La lame est le miroir de son porteur

Ninja Gaiden 4 reprend la formule culte : un savant mélange entre beat them all frénétique et passages de plateforme exigeants. Les combats se succèdent sans relâche, ponctués de vagues d’ennemis parfois massives. Les niveaux, assez linéaires, laissent peu de place à la liberté, mais cachent toujours quelques recoins remplis de trésors et de loots. Rien de révolutionnaire, mais une efficacité redoutable. Yakumo manie deux lames avec une agilité hors paire. Attaques rapides, coups spéciaux, combos aériens : la panoplie est vaste, et les enchaînements dépendent de la précision des touches et du timing. Certaines combinaisons offrent des résultats spectaculaires, et le système de combat, dense et souple, invite à la maîtrise. Le tout baigne dans une déferlante de sang : morceaux de chair, membres arrachés, exécutions brutales… Platinum Games assume pleinement la surenchère gore, avec une mise en scène jouissive et surtout la vitesse de l’action poussée au max. Si vous avez fait comme moi le 2 en début d’année, ca saute encore plus aux yeux.

À cela s’ajoute une nouvelle mécanique, la posture de Sang. Yakumo change alors d’apparence et gagne en puissance : ses attaques deviennent plus violentes, ses dégâts explosent, et il peut contrer certaines compétences ultimes ennemies en les renversant. En combinant ce mode à un état Berserker dévastateur, le joueur déclenche littéralement un carnage. Les effets visuels explosent, les ennemis volent en morceaux, et la sensation de puissance est grisante. Sur les 17 à 18 heures que dure l’aventure, Yakumo progresse, débloque de nouvelles armes (jusqu’à quatre équipables simultanément) et devient un véritable tourbillon de mort. Entre ses capacités offensives démesurées, son agilité (saut, esquive, parade, grappin) et la fluidité des affrontements, on assiste à un ballet meurtrier d’une intensité rare. Le plaisir de jeu est immédiat, viscéral, presque hypnotique.

Tombe sept fois, relève-toi huit

Le bestiaire fait honneur à la série : soldats humains, morts-vivants, créatures infernales ou esprits, tous disposent de variantes et de patterns distincts. Les boss, souvent impressionnants, offrent des duels mémorables, et même en mode normal, le jeu reste exigeant. Les erreurs se paient cher, mais chaque victoire se savoure. Dans Ninja Gaiden 4, plus que jamais, la meilleure défense reste l’attaque. La construction des niveaux assume son héritage rétro : progression linéaire, boss intermédiaires, score de fin de stage. Mais entre deux bastons, le jeu varie les plaisirs avec des séquences de plateforme nerveuses : glissades sur rails, wall runs, grappins dans le vide, planages temporaires… parfois tout à la fois, sous les tirs ennemis. C’est nerveux, maîtrisé, et diablement efficace. Chaque niveau recèle de quêtes annexes, coffres et secrets. Le système de progression reste simple mais clair : de l’argent pour les compétences générales, du karma pour les aptitudes d’armes, et des reliques à collecter pour booster ses équipements. Rien d’innovant, mais une base solide et cohérente, bien ancrée dans le genre.

Visuellement, Ninja Gaiden 4 impressionne. Sur PC, le titre tourne à plus de 110 fps en 4K (DLSS activé) sur une 4070 Ti Super, grimpant parfois aux alentours de 150, et avec une moyenne autour des 130 fps. C’est fluide, propre et remarquablement optimisé. Le chara design claque, les animations sont nettes, et la direction artistique, entre hémoglobine et acier, impose une identité forte. Le doublage japonais ou anglais est réussi, les sous-titres français justes, et la mise en scène fait mouche. Sur Xbox ROG Ally X ? Cela viendra, plus tard, dans un papier tech dédié au matos 😉

Ninja Gaiden 4 ne trahit pas son héritage. Il réunit tout ce qui fait la force de la saga — sa nervosité, son intensité, sa brutalité — tout en y insufflant la patte furieuse de Platinum Games. L’histoire reste convenue, mais manette en main, c’est un pur plaisir. Les affrontements sont viscéraux, la progression grisante, et la frénésie contagieuse. Le sang appelle le sang, et plus on découpe, plus on en redemande. Un retour magistral pour une licence culte. Brutal, stylé, et viscéralement jouissif, Ninja Gaiden 4 prouve qu’il n’a rien perdu de son tranchant.

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