Stranger Of Paradise Final Fantasy Origin : nouveau run sur PC et toujours le même kiff !

L’annonce d’un ARPG prenant place dans l’univers de Final Fantasy avait de quoi intriguer, encore plus avec Team Ninja (Nioh, et à présent Wo Long) aux commandes. Un an après sa sortie sur console, et par la suite sur Epic Games Store, c’est à présent sur Steam qu’est disponible Stranger Of Paradise Final Fantasy Origin. Après l’avoir poncé sur PS5 une première fois, on est retourné voir Jack et Chaos sur PC et Steamdeck afin de vous parler de notre voyage. Spoiler alerte : c’est du lourd.

On incarne Jack, l’un des guerriers de la lumière parcourant le monde dans le seul et unique but de vaincre Chaos et sauver les cristaux élémentaires protégeant le monde. Cela vous rappelle vaguement le tout premier Final Fantasy ? C’est tout à fait normal, Team Ninja revisitant ce mastodonte afin de lui donner une nouvelle vision à la seule différence qu’on fait à présent face à un ARPG exigeant façon Team Ninja/Koei Tecmo et plus du JRPG à l’ancienne. Autre différence vis-à-vis des autres productions du genre du marché, la présence de plusieurs paliers de difficulté permettant un exercice moins rude ou à l’inverse plus hardcore selon le choix du joueur. Outre des ennemis plus ou moins violents, les récompenses vont en adéquation avec le défi sélectionné. Un 4e niveau se débloque une fois SoP fini, mettant la barre encore plus haute.

Globalement, la narration peut sembler brouillonne ou avec ni queue ni tête quand on se lance dans Stranger Of Paradise pour la première fois avec en prime un rythme plus lent sur la première moitié, où on enchaine nos missions sans trop voir de liens entre les objectifs ou ce que visent nos héros, mais la seconde partie du périple prend une autre dimension. Beaucoup de choses deviennent plus claires, on comprend bien plus de choses. Sans atteindre la richesse ou être aussi pointu qu’un épisode canonique de Final Fantasy, SoP est loin de faire pale figure et nous délivre à l’heure de faire le bilan une œuvre bien au-dessus de ce qu’on aurait imaginé et que dire du final ?! Mais chut, no spoiler.

Si vous avez joué à Nioh 2, ou plus récemment Wo Long Fallen Dynasty, la progression est très familière avec le choix de la prochaine destination sur une carte avec différenciation entre contenu principal et secondaire, le niveau conseillé pour se lancer dans un niveau, des cartes revisitées pour les missions annexes, des options liées au hub depuis cette map-monde comme le forgeron pour améliorer/recycler notre équipement, la possibilité d’ouvrir un salon pour la coop, etc. La patte Team Ninja est bien en place, il faut dire qu’ils ont créé quelque chose de simple, efficace et fonctionnel, pourquoi en changer ? La construction des niveaux suit la même logique avec quelque chose de linéaire, labyrinthique, des passages qu’on débloque pour ouvrir l’accès à un raccourci et j’en passe avant d’arriver sur le boss de la zone. Habitués aux Soulslike et consorts, là aussi on est en terrain connu. On retrouve nos marques en 2-2 et nos habitudes de fouiller le moindre recoin pour mettre la main sur chaque trésor, loot, ressource. Comptez une grosse 15aine d’heures pour voir les crédits et facilement le double si vous cherchez à poncer chaque activité disponible.

Comme d’habitude chez Team Ninja, on croule sous le loot qu’on découvre sur les corps inertes des adversaires et boss, dans les décors destructibles et les différentes caches dissimulées un peu partout. C’est clairement trop généreux, la majorité finissant à la poubelle, revendu ou recyclé, car inutile ou surtout bien moins puissant que ce qu’on possède déjà. Le loot est toujours régit avec différentes raretés augmentant les bonus et affixes incrustés à l’équipement, et encore de niveau d’équipements. L’ilvl et la rareté décident du budget à attribuer aux différentes statistiques. Ceci est valable pour les armures, bijoux et armes et c’est ce dernier slot qui nous intéresse pour l’une des composantes fortes de Stranger Of Paradise : les classes.

Final Fantasy Origin nous propose pas loin de 28 jobs à découvrir allant des classiques, puis supérieures aux ultimes. Les premières permettent de débloquer les secondes, qui eux débloquent les suivantes une fois des prérequis plus ou moins simples atteints (certaines nécessitent d’avoir obtenu plusieurs jobs déjà). Comment passer d’un à l’autre ? Il suffit de looter puis équiper l’arme associée : le katana pour le ronin, une hache pour le maraudeur, etc. Comment monter un job ? En le jouant tout simplement sachant qu’on optimise sa montée avec des bonus d’affinité présents sur notre équipement. L’arsenal disponible est varié, et propose une forte variation dans le gameplay et les compétences associées (qu’on débloque via arbre de talents notamment). On ne joue pas de la même façon l’épée lourde à deux mains qu’une dual dague rapide ou un bâton de sorcier. Chaque classe permet d’équiper 4 compétences qu’on active via une gâchette et l’une des 4 touches du pad, mais aussi 7 combos différents (par exemple LR-> RB, LB->LB-RB, etc.).

Le système de job est frais, en rappelant de loin celui de FF XIV sur le socle, et surtout dynamique à souhait avec le switch à la volée de deux classes équipées en permanence, qu’on modifie très facilement même en plein niveau du moment qu’on dispose de l’arme prérequise. De plus, les ennemis ne sont pas tous sensibles (ou résistants) aux mêmes armes ce qui nous pousse à changer régulièrement et davantage de classe pour en monter plusieurs en parallèle surtout que (comme déjà dit) certaines classes de rang 2 ou 3 peuvent nécessiter d’en posséder plus d’une en prérequis pour la débloquer. 

Autres petites nouveautés, le boucle d’égide qui permet d’acquérir temporairement une capacité ennemie par exemple (jeter une pierre, ou une boule de feu ?!), les traditionnels blocages/esquives et attaque simple/puissante. On découvre également la jauge de rupture qui permet via une emote d’annihiler un ennemi en one shot si on atteint le seuil critique (un peu à la manière de ce qu’on a découvert dans Wo Long sauf qu’ici avec l’esprit qui rompt à un certain moment). La formule SoP est ultra addictive, et plus on avance plus elle en met plein les yeux. Assurément LE point fort de ce Stranger Of Paradise à mes yeux.

Manette en main, Stranger Of Paradise Final Fantasy Origin fait un sans-faute avec un gameplay fluide, nerveux, brutal et jouissif tout en étant de base plus permissive que la concurrence et le bestiaire comprenant des monstres iconiques de Final Fantasy, revisitée ou originale, notamment appuie à fond le fan service et on n’oublie pas certains boss eux aussi assez épique, mais pour éviter tout spoil, je n’en dirais pas plus. L’OST mérite lui aussi le coup d’œil (ou oreille) avec comme souvent chez Square Enix des thèmes divins qui restent en tête. 

Même si SoP est loin d’être une vitrine technologique, le rendu est plus que correct et certains niveaux possèdent une telle direction artistique qu’on est tout de même subjugué (le second niveau avec le corail par exemple). Sur un aspect tech brut, on peut être mitigé (on se rappelle que le jeu est crossgen au passage), mais le soin apporté à la finition et la stabilité mérite d’être souligné tout comme le support d’option tel que les définitions 21/9 sur PC. Sur Steamdeck, une fois la custom mise en place, Stranger Of Paradise tourne plutôt bien. Certes, on descend d’un cran côté qualité du rendu notamment à cause de la définition d’image (ca se voit surtout sur TV, en nomade pas tant que cela), mais le framerate reste satisfaisant avec un 40-45mini, et fréquemment à plus de 50-55fps. J’ai eu quelques crashs complets du deck en partie, mais le jeu n’étant officiellement pas supporté, difficile de critiquer le studio aux commandes.

Pas mal décrié à sa sortie, je trouve que les retours sur Stranger of Paradise Final Fantasy Origin ont été parfois injustifiés ou rudes. L’histoire demande d’aller plus loin que seulement quelques missions pour dévoiler son potentiel alors que le gameplay et la couche RPG étalent leur générosité très rapidement. Les heures défilent sans qu’on ne s’en rende compte, on enchaine les missions, on débloque de nouvelles classes qu’on pex et ainsi de suite avec un réel plaisir. Certes, on aurait apprécié un rendu d’un autre calibre, mais c’est loin d’être catastrophique surtout quand la DA rattrape aisément le tir. Stranger of Paradise Final Fantasy Origin est à mes yeux une vraie réussite qui n’a rien à envier à la concurrence de l’ARPG et qui ne fait clairement pas de tort à la marque Final Fantasy.Qu’on apprécie ou non après, cela reste une affaire de gout.