Test Warhammer 40K Rogue Trader : un CRPG aussi plaisant qu’imparfait

On connait Owlcat pour les deux (excellents) CRPG sur l’univers de Pathfinder. Quand ils ont annoncé se pencher sur Warhammer 40k, j’ai été intrigué ayant baigné durant ma jeunesse dans Games Workshop and co (plus pour l’aspect collectionnite qu’autre chose, miniature/peinture osef donc voyez mon avis plutôt comme un débutant/amateur de W40K). Après avoir écumé l’espace durant de très longues heures sur PC et Steamdeck, il est temps de vous livrer mon avis sur Warhammer 40k Rogue Trader.

On entre directement dans le bain, après notre avatar créé de toute pièce (ou au choix parmi quelques presets) soit invité sur le vaisseau de la libre marchande Théodora von Valancius. Faisant partie de sa famille (éloignée certes), elle convoque chaque potentiel candidat à sa succession afin de les connaitre et choisir l’élu, mais voilà qu’une mutinerie éclate, on est propulsé sans temps mort à un grade élevé afin de guider la résistance et mettre fin à ce bain de sang et arrêter les fanatiques sur place. Après une succession d’évènements, nous voici catapulter libre marchande, successeur de Théodora qui a été assassiné, avec une puissance infinie, car la seule personne à qui l’on doit réellement rendre des comptes est… l’Empereur en personne ! On a les pleins pouvoirs, et nos choix nous sont propres, moraux ou non ils seront acceptés.

Outre notre statut de Rogue Trader qui nous impose certaines activités, on apprend que Théodora s’était vue confier une mission bien spéciale, dont peu de monde avait connaissance. À nous maintenant de reprendre le flambeau. Rogue Trader nous plonge dans un univers reconnaissable en mille avec cette ambiance maison mêlant futuriste, sombre, brutalité et monde sanglant. Bien sûr, quand on ne connait pas Warhammer, il peut être intimidant de s’y plonger à première vue face à de nombreux termes maison, mais le jeu nous offre de très nombreux tooltips, menu type wiki/glossaire, pour s’y retrouver.  Le casting de compagnon est validé à 110% pour ma part au passage, avec quelques gros coups de coeur. Chacun d’eux a son vécu, ses objectifs en vue, sa façon de voir les choses.

L’Empereur dominera

Rogue Trader est un C-RPG dont les combats se passent au tour par tour, et il faut savoir qu’ici, ils seront de plus nombreux ! On retrouve tout ce qui fait l’apanage des CRPG et JdR à commencer par un jet d’initiative pour déterminer l’ordre d’action de nos compagnons et des adversaires face à nous. Chaque personnage dispose des traditionnels points de déplacements (PD) et points d’action (PA). Attention à bien s’assurer que la partie déplacement soit complète avant d’enclencher une action, celle-ci consommant tous les PD restants ! Un peu restrictif et rigide, on se fait avoir au début, mais après on prend rapidement le pli. On retrouve bien entendu le système de couverture (partielle ou totale), mais là aussi attention, ce qui nous sert de barricade à un instant T peut être détruit !

Une fois qu’on a bien assimilé comment fonctionne Rogue Trader, on prend un plaisir non dissimulé. Les tous premiers combats sont simplistes, mais plus on avance et plus on est dans des situations de désavantages avec notre groupe (maxi 6 membre) face à une douzaine/quinzaines d’adversaires voulant en découdre et c’est là que Rogue Trader dévoile tout son potentiel avec une offre généreuse : attaques au corps à corps ou à distance, mono ou multi cible, aptitudes propres à l’un ou l’autre compagnon, pouvoirs héroïques utilisables une seule fois par combat et j’en passe ! À nous de découvrir des combines pour maximiser nos dégâts chaque tour, et utiliser à bon escient les talents de chacun de nos héros. Chose agréable : la fin d’un combat réinitialise pas mal de choses comme les temps de recharge des sorts (en tours) ou l’utilisation des compétences spéciales. On teste des choses, on découvre des combos gagnants, on est tombé dedans, les heures défilent et on enchaine avec plaisir.

Une monstruosité après l’autre

Il est dommage de voir parfois des zones très amples, avec seulement deux ou trois combats, avant d’arriver sur un nouveau chargement pour changer de zone (c’est le cas pour chaque passage d’une parcelle à une autre, et même sur SSD, on les sent passer). Forcément des combats avec 20 participants nécessitent de la place, cela explique surement ces choix de level design. Selon la difficulté choisie, la dernière ligne droite donne parfois l’impression de ne faire face qu’à des sacs à PV, rendant les joutes parfois trop longues et moins amusantes. Cela se ressent sur le rythme qui en devient hachuré et c’est dommage, car on sent que l’action a été poussée vers la baston (bien plus que sur Pathfinder), ce qui était surement dans un but inverse à mes yeux, d’avoir une aventure soutenue.

Le leveling est assez rapide, on fait progresser nos personnages rapidement et constamment. À chaque prise de niveau, on gagne un point de compétence qu’on investit à chaque fois d’une autre façon : un coup dans l’une des statistiques proposées, ou en acquérant l’un des nombreux talents là aussi parmi une sélection différente. L’interface m’a semblé assez lourde pour le coup, et tout sauf ergonomique. De plus, l’avalanche de possibilités m’a quelquefois perdu, n’étant pas sûr de jauger pour le mieux de l’apport d’un ou autre talent. Je me suis donc souvent fié à ce que le jeu mettait en avant (quand c’était le cas) comme important pour mon build. Il aurait pu être judicieux de restreindre les options pour qu’on se sente moins perdu. Je ne sais pas si ce sentiment est partagé, mais c’est comme cela que je l’ai ressenti.

Il n’est pas vraiment question de classe dans Rogue Trader avec un choix assez limité d’entré de jeux de métier/doctrine, avec différents choix au lvl16 et idem au LVL 32. La combinaison de ces trois sélections a pour effet de déterminer la finalité de notre personnage en quelque sort. On arrive à des choses vraiment complémentaires et très différentes en fin de compte. On retrouve des archétypes axés purs DPS, mais ce sont les classes de soutien/support qui font pencher la balance avec leurs nombreuses améliorations et boosts. On retrouve quelque chose proche de l’alignement selon nos actions : notre dogme reste celui de l’empereur on vire à l’hérétique par exemple ! Chaque position apportant bien entendu son lot de bonus à la clé.

Cargaison en approche

La gestion du loot est assez spéciale, et semble au début très floue, mais plus ou on avance et plus on découvre son fonctionnement profond. On ramasse pas mal d’objets aussi bien armures/armes/consommable genre potion, mais aussi tout un tas d’items ne semblant pas utile à première vue. En tant que libre marchande, on accumule tout ceci dans des conteneurs qu’on envoie à différentes factions ensuite pour augmenter notre réputation. Exit le marchandage unitaire chez des PNJ ci et là au gré de notre voyage, on fait dans le volume. Plus notre réput’ est élevée et plus les objets dispos dans la faction associée sont nombreux et il ne reste plus qu’à se servir (selon la rentabilité de notre maison en somme). Ce n’est pas super explicite sur le papier, mais au fil des heures, on comprend clairement la chaine et comment le tout fonctionne. C’est original pour le coup.

Comme souvent, on retrouve tout un tas d’activités annexes aussi bien des quêtes qu’une facette gestion nous permettant de construire tout un tas de colonie abritant chacune des structures propres, mais aussi de l’exploration avec énormément de planètes à visiter ainsi que des combats de vaisseaux, suite à des attaques pendant nos déplacements dans l’espace là aussi au tour par tour. RPG oblige, on améliore notre forteresse volante au fil de sa progression fight après fight !

Assaut final

Visuellement, on retrouve une production soignée esthétiquement avec une direction artistique de toute beauté. Sur Steamdeck, on arrive assez facilement (et sans le FSR) à tenir le 30fps stable, et si on désactive le vsync on grimpe à 40-45 sans forcer. On apprécie, à la vue de la quantité de texte que contient Rogue Trader, avoir une localisation dans notre langue. Les quelques passages audios parlés ne sont par contre qu’en anglais. Que ce soit sur le rendu ou la partie audio, Owlcat tape juste comme toujours.

Par contre, comme toujours, la finition manque d’un coup de polish final. J’ai rencontré des tooltips mal traduits ou affichant des formules incompréhensibles, voire quelques compétences ne s’exécutant pas comme prévu. Pire, des PNJ ne lançant pas l’une ou l’autre quête secondaire comme attendu. Il y a déjà eu pas mal de patchs arrangeant les choses déjà et je l’ai senti durant tout ce mois de jeu, et je n’ai rien eu de bloquant réellement, mais quand je lis des joueurs voyants leurs saves corrompues, selon le temps passé à ce moment, ça fou les boules ! 

Warhammer 40k Rogue Trader n’est peut-être pas mon Owlcat favori, mais il est assurément un très bon jeu malgré quelques défauts ci et là. L’histoire est attrayante, les combats sont complets et tactiques, les activités annexes sont nombreuses, bref on en a pour notre argent. Fan de CRPG et Warhammer, Rogue Trader vous occupera des dizaines et des dizaines d’heures. Un titre qui va continuer à sa peaufiner avec les patch à venir.