La licence Tales Of fait aujourd’hui partie du décor vidéoludique étant considéré comme étant dans les majors du JRPG. Son dernier opus canonique, Tales of Arise, commence à dater et en attendant l’annonce d’un prochain opus (je l’espère bientôt) on a eu le droit à un remaster de Symphonia il y quelque temps et à présent c’est Graces qui est sur le devant de la scène, à l’occasion de ses 15 ans (quelle claque on prend hein ?). L’occasion de lui dédier un papier pour lui redonner un nouvel élan, car il le mérite.
Petit rappel : comme bon nombres de licences JRPG aujourd’hui, quand bien même une série connait de multiples épisodes, il n’est nullement besoin d’avoir joué les autres opus pour se lancer dans l’aventure. Tales Of à la particularité de proposer des aventures totalement déconnectées les unes des autres. On débute par le jeu qu’on veut, on les parcourt (ou pas) dans l’ordre souhaité, etc.Il y a bien des notions et mécaniques qui reviennent d’un titre à l’autre, à l’image des compétences spéciales magiques nommées les Artes, mais c’est à peu près tout !
Tales of Graces f Remastered nous amène à la rencontre d’un jeune garçon d’une dizaine d’années nommée Asbel. Il vit dans une famille de noble où le moindre écart de comportement est sévèrement réprimandé. Alors qu’il décide de braver un ordre pourtant clair en se rendant dans un endroit formellement interdit, il fait une rencontre qui va tout bouleverser : une jeune fille endormie et amnésique. Qui est-elle ? Que fait-elle ici ? Elle n’en a aucun souvenir, ce qui embarque Asbel dans une aventure mémorable qui aborde des thématiques assez matures, sur un ton pourtant assez léger comme Tales Of sait souvent le faire. Globalement, ce que nous conte Graces reste appréciable même après 15 ans avec ce subtil mélange de touches humoristiques et de sérieux, avec les habituelles saynètes, pour un scénario qui nous touche toujours aujourd’hui. Chaque personnage a le droit à une écriture soignée, et fait partie d’un tout. On apprécie toujours autant ce groupe et on a envie de les suivre dans leurs péripéties.









On retrouve ce système basé sur du temps réel, typique de la série, avec toute une nébuleuse d’options à appréhender et maitriser rendant l’apprentissage un peu plus complexe, mais n’ayez crainte, car avec 4 paliers de difficulté, même les joueurs les plus « à la cool » y trouveront leur compte côté gameplay. On change de personnage, durant l’action, facilement avec chacun un armement différent, un archétype différent ainsi que des talents et compétences propres. Point de PM ou barre de mana ici, on déclenche nos capacités en utilisant les PA, qui mettent un peu de temps à se recharger ayant pour effet de créer quelques légers temps morts dans lesquels on se focalise sur l’esquive et la parade. Une fois qu’on appréhende ce système de gestion de PA pour attaquer, c’est surtout le déplacement qui nécessite une petite prise en main et que cela rentre dans nos habitudes.
Même si la zone de combat est en 3D, bouger notre héros n’est pas aussi « simple ». On lock un adversaire, on avance et on recule, mais pour aller sur l’autre axe de déplacement et finalement tourner autour de l’adversaire, on joue avec les pas de côté. Ce n’est pas forcément naturel manette en main étant assez différent de ce dont on l’habitude, mais on assimile vite comment fonctionne Tales of Graces. Une énergie additionnelle vient enfoncer le clou, Eleth, qui permet d’enchainer nos talents sans trop faire gaffe au temps de recharge en plus d’avoir accès à des compétences spéciales sur ce court laps de temps. On kiffe ce petit burst permettant de coller de sacrés dégâts très rapidement, mais prenons garde, car nos adversaires ont la même possibilité et subir un tel assaut peut faire mal !
La composante leveling des compétences liées aux titres reste un excellent point. Selon nos actes, nos personnages gagnent des titres, ouvrant sous certaines conditions l’accès à de nouveaux artes, ou en améliorant certains. Cette composante est vraiment originale et même en 2025 elle est toujours aussi solide. Je ne vous en dis pas plus, la découverte étant assez cool à faire. Tales Of a toujours une valeur sure côté gameplay et cet épisode ne déroge pas à la règle. Certes, après Arise qui était pour moi une pépite, un titre de 15 ans peut paraitre un peu rigide, mais le plaisir est toujours là. La formule peut sembler un peu complexe sur le papier, et en toute honnêteté il faut quelques combats pour bien tout (re) prendre en main, mais une fois qu’on est lancé, c’est un pur kiff, simple, mais efficace, que nous offre Tales of Graces F Remastered. La courbe de progression est, dans la majorité des cas, bien tunée même s’il existe quelques moments (notamment en difficile) imposants de farmer de l’EXP pour tenir la route.
Le format côté exploration penche plus vers le voyage guidé, avec des zones assez linéaires à parcourir les unes des derrières les autres. Pour autant, Tales Of Graces dispose de nombreux chemins cachés amenant sur des coffres et trésors en tout genre, dont des composants pour la cuisine qui a toujours son importance dans cet épisode, avec un système très ouvert où on peut tester de mélange purement et simplement deux ingrédients pour créer un consommable à prendre durant les combats. Le système de craft suit la même tendance avec la fabrication d’armes, armures, etc. Cela reste simple, mais cela permet tout de même de varier un peu les plaisirs entre deux missions principales. D’ailleurs, il n’y a pas mal de contenu annexe, comme notamment les requêtes d’auberge, à disposition si nous prenait l’envie de stopper un peu l’histoire et se détendre (ce qui peut générer pas mal d’aller-retour soit dit en passant). Les donjons ne sont pas trop longs de leur côté, et les énigmes ne devraient pas poser de problème.
Quand on évoque un remaster, on attend surtout de voir quelles en sont les nouveautés apportées et Tales of Graces F Remastered n’en est pas avare à commencer par l’esthétique. Le 60fps constant couplé à une définition 4k, des textures lissées et une image plus nette permettant de profiter avec un peu plus de confort de ce jeunets un régal et que dire de cette DA toujours aussi magique. On n’est pas dans le remake, mais ce lifting est appréciable. Côté confort, il est tout à fait possible de ne se focaliser que sur l’histoire et les combats majeurs et essentiels, zappant le reste. Le marqueur de quête permet quant à lui d’aller focus la bonne zone et ne pas se perdre en route. La save automatique permet là aussi d’aller à l’essentiel notamment en cas de défaite contre un boss et revenir juste avant le combat. C’est très appréciable d’avoir une réédition d’un jeu ne se contentant pas d’un up visuel, mais qui apporte en surplus du confort, pour être plus dans l’air du temps…
Tales of Graces F Remastered est le meilleur moyen de se replonger dans un opus phare et surtout de l’avoir disponible à présent sur tout support du moment. Même si certaines mécaniques ne sont plus forcément dans les standards, sa narration et son système de combat original aujourd’hui en font un titre « à voir au moins une fois » pour tout fan de JRPG, car il sort des sentiers battus plus d’une fois, et il le fait plutôt bien.