10 novembre 2025

Preview Ariokan : un nouveau MTG original

J’ai été joueur de Magic pendant de très longues années. Au lycée, on se retrouvait tous les mercredis et samedis après-midi dans un pub irlandais à Strasbourg, à plusieurs dizaines… La clientèle du bar était alors majoritairement composée de joueurs. Magic a fait longtemps parti de mon quotidien et même si je ne joue plus depuis de longues années, j’ai toujours suivi de loin les différents jeux de cartes du genre. J’ai récemment découvert Ariokan, qui reprend certaines de ces lignes, mais avec des mécaniques maison assez originales, et un projet qui pourrait bien donner un nouvel élan au genre (même si les risques de tout casser sont aussi présents).

Ariokan reprend les bases du Magic : deux joueurs, chacun disposant de XX PV, un deck, du mana, et le but ultime est de descendre les PV de l’adversaire avant d’atteindre 0. Cependant, plusieurs points diffèrent, à commencer par le mana. Ici, pas de cartes énergie, de terrains ou autres, mais un gain de mana régulier de quelques dizaines de points par tour. Le mana est universel ; il n’y a pas d’écoles comme dans Magic ou Pokémon. Il existe bien des écoles et des affinités, mais elles servent plutôt à débloquer des bonus d’affinité entre des créatures, des effets et des capacités passives sous certaines conditions. La constitution / utilisation du deck tourne en partie autour de cette composante. À l’image de Hearthstone, Ariokan fonctionne avec des héros, ici des divinités, qui ont des bonus passifs assez intéressants à exploiter. Par exemple, Hadès invoque un champion assez puissant dès qu’il a récupéré un certain nombre d’âmes (créatures mortes) dans son deck et dans son équipe. Les légendes sont des cartes rares aux pouvoirs élevées pouvant donner un avantage certain quand jouées.

Une créature invoquée au cours du tour peut souvent attaquer immédiatement. Les créatures possèdent un coût d’invocation, une attaque, une défense, ainsi que des capacités et des talents divers, dont certains s’activent à l’invocation, sous conditions, etc. Mais surtout, il arrive que des effets se déclenchent en cascade. Il y a aussi des sorts que l’on peut jouer quand on le souhaite, mais l’adversaire peut aussi en lancer un à ce moment-là, et il y a tout un système de contres possibles pour déjouer une incantation et faire comme si l’adversaire avait jeté sa carte finalement… Ensuite, le jeu se base sur un système de tour d’attaque/défense, dans lequel l’attaquant choisit quelle créature s’oppose à lui pour la défense, et peut donc éliminer les défenseurs comme il le souhaite. Et surtout, si une carte a 4 de défense et qu’un adversaire a 2 d’attaque, la défense de notre carte diminue de 2 pour le restant de la partie, tant qu’elle est en vie. Une vrai stratégie avec un contrôle avancé se met en place, où chaque action en attaque comme en défense a ses conséquences.

La formule de base s’approche assez fortement de Magic, avec une influence d’Hearthstone qui donne lieu à des parties assez nerveuses et dynamiques, tant le mana monte vite et les possibilités de cartes sont nombreuses, entre les ATQ/DEF et les divers effets d’une carte. Le pool de cartes disponibles est déjà bien varié et, à ce jour, je n’ai pas eu l’impression que certaines soient imbattables ; la formule de base me semble assez équilibrée. Il y a une assez grande variété de decks rencontrés, ce qui rend chaque partie unique.

Là où Ariokan surprend, c’est qu’il permet d’enrichir la collection de cartes disponibles en créant les siennes ! Cependant, il y a quelques règles : chaque bonus ajouté doit être contrebalancé par une statistique qui « équilibre » l’ensemble, et chaque ajout (une capacité d’invocation, un bonus quand la carte est jouée, une ATQ/DEF plus élevée) implique un coût en invocation géré par le jeu qui varie selon la puissance du bonus / option ajoutée. Nous sommes ensuite libres de nommer la carte comme bon nous semble et d’ajouter la petite partie de lore que l’on trouve souvent dans un MTG. Le concept est vraiment original, frais et plaisant, et le fait que le budget nécessaire pour jouer notre carte soit géré automatiquement par le jeu est déjà un bon point. Reste à voir maintenant comment l’équilibrage global des futurs decks sera jugé une fois le jeu lancé en accès anticipé début 2026 car si c’est mal géré, on risque de voir des decks trop puissants exploser la meta.  Il est même possible de choisir une image locale sur notre PC pour l’illustration ou de donner un script à l’IA du jeu pour en créer une. D’ailleurs, les images existantes utilisées dans la base initiale du jeu sont plutôt bonnes. Certes, on ressent une utilisation de l’IA, même pour le contenu de base, mais la sélection est plutôt convaincante, avec des thèmes divers : science-fiction, fantasy, etc.

Sur le papier, le concept d’Ariokan me plaît : un MTG inspiré des cadors du genre, un gameplay dynamique et cette composante de personnalisation. À voir sur la durée comment la communauté suivra, mais l’idée sort des carcans habituels et me plaît plutôt bien. Projet à suivre en tout cas !

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