Avec Two Point Museum, on retrouve ce plaisir rare de gérer, créer et s’amuser sans pression. Après l’hôpital et le campus, les studios Two Point s’attaquent à un nouveau terrain de jeu : le musée. Et pour une amatrice de simulations comme moi, fan des Planet Coaster, Zoo et ou Two Point Hospital, autant dire que la curiosité était immense. Le concept est à la fois évident et terriblement excitant : construire, aménager et faire vivre un musée, drôle et un brin loufoque, à l’image de ce que Two Point sait faire de mieux.
Dès le lancement, la patte du studio saute aux yeux. On retrouve ce ton léger, ces personnages caricaturaux, ces petites animations absurdes qui rendent la série unique. L’humour, cette façon de rendre la gestion amusante, fonctionne toujours. Les graphismes cartoon sont propres, colorés et parfaitement lisibles sur la Switch 2. Le jeu tourne de manière fluide, que ce soit en mode portable ou docké. On se sent immédiatement à la maison, avec ce petit plaisir coupable de tout vouloir placer au millimètre, tout décorer à sa façon, tout optimiser sans jamais se prendre trop au sérieux. Se lancer dans un jeu du genre, c’est admettre qu’on va y passer des heures et des heures.
La campagne joue son rôle d’introduction et accompagne doucement la prise en main. On débloque petit à petit les bases, on apprend à recruter, aménager, rentabiliser, mais surtout à rendre son musée attractif. Chaque scénario a son thème : musée d’histoire naturelle, océanographique, archéologique, spatial, médiéval, artistique… et chacun apporte ses objets d’exposition, ses décors et ses défis. Au total, une dizaine de musées différents sont proposés, répartis dans des zones géographiques variées du comté de Two Point, chacune avec son ambiance et ses contraintes climatiques ou logistiques. C’est l’un des vrais points forts du jeu : la diversité des environnements renouvelle sans cesse le plaisir, avec des architectures différentes, des fonds d’écran typiques, et parfois même des mécaniques exclusives (par exemple, un musée tropical qui doit gérer la chaleur et les pannes électriques, ou un musée polaire où les visiteurs se plaignent du froid). Cette variété empêche la lassitude de s’installer trop vite, même si le cœur du gameplay reste le même : construire, exposer, gérer, recommencer.
L’une des nouveautés les plus réussies, c’est le système d’expéditions. On ne se contente pas de poser des objets venus de nulle part : on envoie nos équipes sur le terrain pour dénicher des fossiles, des artefacts, des spécimens rares. Ces missions donnent une dynamique supplémentaire au jeu. On choisit le personnel, on gère le budget de l’expédition, on attend leur retour, et il y a toujours cette petite excitation à découvrir le fruit de leurs recherches. C’est une boucle qui fonctionne très bien : le musée s’enrichit, le public afflue, les dons augmentent, et on repart à la chasse au trésor. La gestion du personnel, autre pilier de la série, est toujours aussi efficace. Chaque employé a ses compétences, son humeur, ses exigences, et il faut trouver le bon équilibre entre efficacité et bien-être. Un agent d’entretien stressé ou mal payé peut vite transformer une salle prestigieuse en désastre. Les visiteurs, eux, réagissent à tout : files d’attente, propreté, confort, originalité des expositions. On jongle entre satisfaction, finances et créativité. C’est ce savant mélange qui rend Two Point Museum aussi addictif : il demande de penser à tout, mais sans jamais devenir étouffant. On a toujours la sensation d’avancer, d’améliorer, d’apprendre.
Libéréééééé, délivrééééééé
Une fois le mode campagne bouclé, le sandbox s’ouvre, et c’est là que la magie opère pleinement. Plus de contraintes, plus d’objectifs imposés : on laisse parler son imagination. On crée le musée de ses rêves, on mélange les époques, on expérimente et on oublie notre vie sociale IRL. C’est un vrai plaisir de concevoir des galeries délirantes, de placer des objets improbables côte à côte, ou de jouer sur les ambiances. Pour quelqu’un comme moi, qui adore autant la déco que la gestion pure, c’est un terrain de jeu parfait. J’ai passé des heures à agencer mes salles comme un puzzle géant, à peaufiner la circulation des visiteurs, à tester des associations thématiques. Sur le plan technique, la Switch 2 s’en sort bien. Le moteur du jeu est optimisé, les chargements sont courts, et l’ergonomie pensée pour la manette. Les menus restent nombreux, c’est vrai, mais leur disposition a été repensée pour que tout soit accessible sans frustration. Les quelques imprécisions de placement d’objets sont plus du détais qu’un vrai souci. On sent que Two Point Studios maîtrise désormais l’exercice du portage console. On profite ainsi d’une expérience fluide, confortable, idéale pour des sessions détendues sur canapé ou en déplacement.





Ce qui fait la force du jeu, c’est aussi son ambiance. La bande-son est excellente, avec ses petits jingles à la radio interne du musée, ses bruitages doux et ses voix exagérées. On sent cette volonté de rendre la gestion chaleureuse, presque bienveillante. Et ça marche : on se surprend à sourire souvent, à se dire qu’on s’amuse vraiment. Peu de jeux de gestion réussissent à être aussi agréables sans sacrifier la profondeur. Two Point Museum le fait naturellement, en gardant toujours le bon dosage entre fun et réflexion.
Bien sûr, tout n’est pas parfait. Le jeu a parfois tendance à afficher une petite répétitivité à la longue, surtout quand on maîtrise la logique, les mécaniques deviennent prévisibles, et certains objectifs finissent par se ressembler. Malgré ces petits défauts, difficile de bouder son plaisir. Two Point Museum est exactement ce qu’on espérait : une simulation drôle, accessible, riche, qui respire la passion et la créativité. On sent que les développeurs ont compris ce que les joueuses et joueurs attendent : de la liberté, de la personnalité et un vrai plaisir de construction. J’ai retrouvé cette sensation de progression constante, ce plaisir de voir mon musée prendre vie pièce par pièce, visiteur après visiteur. C’est un jeu qui apaise autant qu’il stimule, et qui réussit à rendre la gestion ludique.
Alors oui, tout n’est pas révolutionnaire, mais ce n’est pas le but. Le jeu ne cherche pas à réinventer la formule, il la perfectionne. Il peaufine les mécaniques, ajoute des idées bien pensées, et surtout, il garde ce ton unique qui rend la série si attachante. En un mot : Two Point Museum, c’est la preuve qu’un jeu peut être drôle, intelligent et relaxant à la fois. Two Point Museum m’a happée pendant des dizaines d’heures, m’a fait rire, réfléchir, construire et recommencer. Il m’a rappelé pourquoi j’aime tant ces jeux où tout repose sur le plaisir de créer. Et à la fin, quand on regarde son musée tourner tout seul, avec ses visiteurs émerveillés, ses expositions insolites et son ambiance légère, on se dit simplement : c’est ça qu’on voulait. Et excusez moi du peu : Two Point Museum ne coute que 29,99 euros en demat’, 10 de plus en version boite (gamekey card)