Kamiwaza Way of the Thief : un titre qui aurait mérité plus qu’un remaster

Sorti initialement sur Playstation 2 et exclusif au Japon, Kamiwaza arrive enfin chez nous. Acquire et NIS America proposent un remaster nommé Kamiwaza Way of the Thief qui sortira le 14 octobre prochain (soit dans une semaine). Le nom du studio ne vous parle pas ? Pourtant il est derrière Akiba’s Trip, Tenchu et également les excellents Way of the Samurai que j’avais surkiffé à leurs sorties. Même si la production est archiloin des standards d’aujourd’hui, son petit gout de nostalgie a un charme et le gameplay à l’ancienne également d’autant que la formule est complète encore aujourd’hui.

Le shogunat Tokugawa chute, et l’économie du pays en ressent des effets notables. On incarne Ebizo, un bandit des grands chemins qui se retrouve avec un enfant sur les bras après qu’un cambriolage ait mal tourné. Il se range et vit certes pauvrement, mais de façon assez honnête. Mais la petite Suzuna, malade, nécessite énormément de soin (médicaments ou argents) ce qu’Ebizo ne possède pas ! Il doit malgré lui retourner à ses racines de voleurs pour subvenir au besoin de sa fille adoptive. Se lance une boucle infernale pour lui devant trouver des jobs de voleurs pour soigner la fille tout en préservant son honneur. L’histoire en elle-même n’est pas forcément le point fort du jeu, mais sa construction très oldschool et reconnaissable des productions du studio, fonctionne tout de même. J’ai adoré la cinématique d’intro en style peinture japonaise d’époque, de toute beauté !

Pour ma part, je m’y suis retrouvé avec toujours ce petit sentiment de « j’étais au bon endroit au bon moment » et j’en passe. Les environnements et l’univers féodal japonais, avec un cycle jour/nuit ayant un impact direct sur la gameplaye (les missions, les objets chez le marchand ou encore la santé de Suzuna qui changent tous), rendent le jeu vivant même si visuellement il a un cran de retard, remaster oblige. 

Il rôde dans l’ombre

L’aventure prend place dans la région de Mikado, divisée en plusieurs zones reliées les unes aux autres. Ebizu a accès à différents PNJ via les bains municipaux, dont l’indic’ qui lui propose des missions. Avec les indications en notre possession, on rejoint la destination où se trouve les objets à dérober et bien sûr sans nous faire attrape. Le but reste de se faufiler sans éveiller le moindre soupçon sur le chemin et bien sûr lors du cambriolage. On passe discrètement dans le dos d’un garde, on le contourne pendant sa ronde. On peut même escalader certaines structures, mais attention, le bruit de nos pas peut mettre un garde aux aguets. On se colle à des palissades pour passer discrètement dans le dos d’un ennemi et j’en passe. Le remaster reprend le gameplay à l’identique de l’époque tout comme sa prise en main. Ayant fait le jeu en import à l’époque (même si je ne comprenais pas les textes affichés haha), on retrouve ses sensations oldschool, certes des fois rigides, mais qui me rappellent de superbes souvenirs. Pour un titre de 2022, on se dit que cette facette basée à fond sur l’infiltration n’est pas vraiment « nouvelle », mais remettez tout cela dans son contexte 2006 ! C’était frais, cela renouvelait énormément le genre et c’était complet. Même aujourd’hui, sur le papier, le tout n’a pas à rougir.

Un trésor, deux trésors, trois…

Sur place, il serait bête de se limiter à notre liste de course. Pourquoi ne pas en profiter pour se remplir les poches avec un maximum de butin si déjà on est là ? On peut se contenter de ramasser les items les uns derrière les autres, mais on peut également le faire avec style pour débloquer des points maximisés. Quand un personnage nous repère, l’écran change pour nous avertir. Ebizo peut se lancer dans une parade rapide qui permet de s’en sortir avec une animation spéciale. Pendant ce court laps de temps, enchainer les larcins explose le score : un multiplicateur de score s’actionne et surtout le temps « esquive » se prolonge un chouia permettant d’aller encore grappiller un peu de scores. Les loots deviennent de meilleure qualité et les points consacrés au déblocage de compétences ou de l’équipement plus nombreux.

Rewards et entre aides

À force de se faire repérer, un portrait-robot est créé pour la recherche du voleur (nous) et celui-ci devient de plus en plus précis si les remontées d’info s’accumulent. C’est pour cela qu’en mission on doit se couvrir le visage, mais surtout, hors mission, on évite de se faire remarquer ! On se découvre le visage quand on est dans la ville de Mikado. On évite de se faire remarquer avec notre sac visible, et j’en passe. Encore une fois, pour un titre sorti en 2006, cet aspect était énorme et même aujourd’hui le concept reste solide et bien mené !

À chaque fin de mission, on accumule de l’argent qu’on peut décider d’investir de plusieurs façons, dont l’aide des pauvres de la ville. Au début, ils se méfient de nous en permanence, n’hésitant pas à nous balancer et appeler à l’aide si on commet un vol devant eux, mais plus on l’aide et plus notre réputation envers la population grimpe, à tel point qu’ils deviennent amicaux voir même nous entre aident ensuite ! Mais Kamiwaza impose un juste équilibre, car Suzuna surtout a besoin d’aide, d’argent et médicament, afin qu’elle ne passe pas l’arme à gauche avec sa santé qui décline si on l’oublie. D’autant qu’il existe un palier dans la progression avec plusieurs cheminements possibles et impactant le prochain run ! De ce fait, Kamiwaza possède une certaine rejouabilité.

Il n’y a pas que l’histoire qui vient du passé

Quand on remplace le contexte (un jeu de 2006, qui bénéficie d’un simple remaster), on comprend tout de suite le rendu. On fait face ici à un réel jeu « PS2 », j’entends par là que même le lissage des assets et les textures upscalésées ne font pas de miracles, on ressent à l’image d’où vient le titre. Les animations, les cutscènes, tout est rétro. Au moins, cette réédite corrige les problèmes passés d’instabilité de framerate. L’ambiance audio quant à elle est travaillée, avec une bande-son efficace regroupant des thèmes traditionnels et d’autres, plus rock et dynamiques.

Si on fait fi de la technique vieillissante, Kamiwaza Way of the Thief possède quelques atouts notamment sa formule assez complète notamment la gestion de la notoriété et du portrait-robot, le port ou non du masque (haha) et surtout le choix cornélien entre prioriser Suzana ou faire un peu de rabs pour aider le peuple. La construction maison Acquire me plait toujours autant même si aujourd’hui les standards du genre peuvent être différents. Lors des cambriolages on peut très bien passer toute la couche furtivité offerte, mais ce serait passé à côté une expérience plus profonde qu’il n’y parait, mais le fait d’accoucher d’un simple remaster pour un titre qui date aujourd’hui résulte en un rendu visuel ancien et parfois un poil austère. C’est un peu dommage, car on aurait eu affaire ici à un titre qui aurait mérité bien plus (on se rappelle, sortie en 2006 au Japon uniquement), car le contenu vaut clairement le détour. Si l’aspect visuel ne vous bloque pas, Kamiwaza Way of the Thief n’attend que vous pour un voyage dépaysant.