Un vent de fraicheur avec Yurukill The Calumniation Games!

Yurukill The Calumniation Games est le dernier NIS America à être passé dans nos mains, dans sa version Switch. L’éditeur aime régulièrement proposer des jeux atypiques, originaux et surtout novateurs comme Poison Control, The Cruel King and the Great Hero ou Monark. Est-ce que Yurukill suit cette tendance ? Assurément même si tout n’y est pas parfait, c’est une superbe surprise amenant un vent de fraicheur à cet été des plus chauds.

Yurukill interpelle d’entrée quand on s’intéresse au style de jeux qu’il propose en mélangeant du visual novel, de l’investigation type point’n’click, de l’escape game et même des phases de shoot’em up. Étrange sur le papier, la recette prend particulièrement bien manette en main. Il faut dire que la majorité des facettes qu’il nous propose sait nous garder scotcher devant la console.

On débute sous les traits de Sengoku accusé d’une tuerie de masse. Malgré le fait qu’il clame son innocence, persuadé d’avoir été piégé depuis le début, il purge depuis de longues années sa peine de prison. Mais voilà qu’il se réveille dans une mystérieuse cellule et se retrouve malgré lui dans un jeu mortel pouvant lui permettre de retrouver sa liberté. Une voix nous annonce que chaque détenu (car oui, on n’est pas seul) se voit attribuer un binôme nommé un exécuteur. Pourquoi est-on là ? Qui est l’exécuteur et pourquoi est-il là ? Yurukill pose pas mal de questions dès les premières secondes. Plusieurs jeux vont devoir être remplis et complétés afin de pouvoir avancer et peut-être avoir enfin accès à notre liberté, mais cela peut se faire au péril de notre vie !

Tour à tour on incarne les différents protagonistes prisonniers dans un récit diablement bien mené par Homura Kawamoto (Gambling School). Il faut aussi dire que le casting des personnages est tout simplement exquis tout comme les échanges verbaux. Je n’en dirais pas plus sur la narration elle-même pour ne rien spoiler, mais tout est bien écrit d’autant que, même si certains dialogues des phases visual novel peuvent sembler assez longs, chaque détail compte et peut être utile plus tard. Sur cet aspect tout est réuni pour envoyer du lourd.

Les informations récupérées lors des différents échanges sont utilisées lors de mini jeux dont le but est d’éviter de mourir. On doit convaincre notre exécuteur qu’on est bon, non coupable, sous peine d’y passer. C’est assez bien foutu d’autant que selon les réponses données, une barre représentant grosso modo l’énervement du personnage monte plus ou moins vite ajoutant alors une petite tension palpable.

Mais ce n’est pas tout, la composante énigme/point’n’click permet elle aussi de récupérer de nombreuses informations dissimulées ci et là dans les endroits où on se trouve permettant de se donner des « chances » de ne pas être mis à mort dans diverses situations (car elles sont nombreuses). On se retrouve à devoir résoudre des puzzles à la difficulté bien dosée d’autant que le jeu propose un système de triples indices en cas de blocage. Yurukill permet de consulter les infos et documents trouvés précédemment en un clic, sans quitter le tableau de l’énigme, pour essayer de trouver des réponses. Sans être complexe, le système demande tout de même de se creuser un minimum les méninges sans nous bloquer inutilement. Encore une fois, la production de NIS America propose un pan de gameplay intéressant.

Dernière facette, la partie shoot’em up. On se demande comment est intégrée ce genre avec du visual, et du puzzle, et NIS America fait preuve d’ingéniosité pour l’amener. Je ne gâcherais rien et vous en laisse la surprise, mais j’ai sincèrement trouvé leur façon de faire efficace. On retrouve du classique oldschool en définition 4/3, avec du scrolling vertical. À chaque ennemi abattu, on peut récupérer des bonus divers permettant de gagner en puissance de feu, ou encore de charger un tir secondaire destructeur. On est très loin du shoot basique et lambda, du fait que les phases de shoot pure sont entrecoupées de passage où on doit répondre dans l’urgence à plusieurs questions de suite afin de gagner (ou perdre) des vies additionnelles. Hormis une visibilité parfois un peu chaotique quand cela explose de partout, avec un écran rempli de projectile, Yurukill offre une expérience satisfaisante, plaisante et bien amenée avec quelques effets visuels réussis.

Difficile de juger un titre de ce genre côté technique brute. La direction artistique est globalement solide et le chara design est vraiment costaud. La bande-son fait plus que le minimum syndical et accompagne l’action (ou inaction) toujours dans le rythme et dans l’ambiance attendue. Yurukill est entièrement doublé en japonais et sous-titré en français pour permettre à tout le monde de pouvoir s’y adonner sans la moindre barrière (chose rare sur les visual novel quali »). La durée de vie est également un point positif avec un premier run, en normal, d’un peu plus de 12 heures.

Yurukill : The Calumniation Games parvient sans le moindre mal à embarquer les joueurs dans son univers assez barré, mêlant plusieurs gameplays avec brio. L’histoire qui nous est contée nous tient en haleine tout au long de l’aventure, même si certains dialogues sont un poil trop long. Le fait de changer régulièrement de gameplay permet au jeu de ne jamais s’essouffler. La surprise est totale, j’adhère totalement à ce nouveau NIS et ai pensé un super moment sur Switch. Si les jeux où cela parle pas mal, type Visual, ne vous déplaise pas, allez-y vous ne le regretterez pas ! Une démo est d’ailleurs disponible sur l’eshop.